





A QUOI JOUENT LA MONUSCO ET LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS ?
Il n’y a que quelques semaines depuis que BLO s’exécutait de sa noble responsabilité de prévention en faveur du peuple congolais, cette fois concernant l’alliance que le président congolais venait de nouer avec les rebelles sud-soudanais. Par cette occasion, il a été dénoncé l’aménagement par le gouvernement congolais d’une base-arrière clandestine pour lesdits rebelles dans le parc national de la Garamba (, accompagné d’une vaste campagne de recrutement en cheval au sud-soudan et en RD Congo pour une formation militaire supervisée dans les contrées d’Aba, au Haut-Uélé par la collaboration général BONANE (FARDC) et général YAU-YAU (rebelle sud-soudanais de Riek Machar).
Beaucoup d’opinions ont pu remettre en question la véracité de cette information de BLO. Mais aujourd’hui le fil du temps vient apporter toutes ses confirmations : le gouvernement congolais s’est résolu d’aggraver la souffrance de son peuple en invitant sur le territoire national un nouveau groupe d’incivique, des rebelles sud-soudanais, à vocation de devenir des nouveaux FDLR, ADF, LRA contre notre peuple.
Ainsi la RD Congo devient véritablement le tristement célèbre berceau des rébellions classiques de la région, le foyer de déstabilisation de ses voisins. Ceci relève de la stratégie du pouvoir en place qui n’a pas trouvé mieux que de fonder son règne sur le sacrifice de ses propres citoyens.
Il est pourtant dommage de constater la manière dont la Mission des Nations Unies au Congo, MONUSCO en sigle, se soit laisser emporter par le piège des dirigeants congolais dans ce cynisme.
En effet, hier, c’étaient les FDLR que la MONUSCO transférait de Kanyabayonga (Nord-Kivu) vers Kisangani (en Province Orientale). Aujourd’hui, la même MONUSCO ne se gène pas d’informer le public que le gouvernement congolais l’a sollicitée, cette fois-ci de ramener des rebelles sud-soudanais du parc de la Garamba (Haut-Uélé) à Goma (Nord-Kivu). A quoi jouent finalement la MONUSCO et le gouvernement congolais?
De tels actes donnent enfin raison à ceux qui ont toujours dénoncé la complicité de la MONUSCO aux côtés des génocidaires du peuple congolais à l’Est du pays. Car, ces rebelles sont aujourd’hui accueillis sur le territoire congolais au nom d’une hospitalité suicidaire; mais connaissant déjà le jeu, personne ne sera surpris de les retrouver habillés en tenues des FARDC et en uniformes de la Police Nationale Congolaise, comme il en est maintenant le cas des FDLR.
A bon entendeur salut!
Les communautés congolaises ont vraiment raison de réagir avec véhémence face à cette situation, tel qu’on s’en rendre compte dans ce communiqué de presse de la LUCHA :
Communiqué de presse n° Lucha/02316
1 – Dans un communiqué rendu public le 10 septembre 2016, la MONUSCO affirme avoir extrait du parc national de la Garamba (province du Haut-Uélé, au nord-est de la RDC), « à la demande des autorités congolaises, et pour des raisons humanitaires, plusieurs centaines de personnes. » Plus loin, le communiqué de la Monusco indique que ces personnes (479 au total, à la date du communiqué) sont en fait des combattants de la rébellion sud-soudanaise « Sudan People’s Liberation Movement/Army » (SPLM/A), y compris le chef rebelle et ex-vice-président sud-soudanais Riek Machar et plusieurs de ses proches. (https://monusco.unmissions.org/la-monusco-extrait-des-centaines-de-personnes-du-parc-national-de-la-garamba-pour-des-raisons).
3 – Ces rebelles seraient arrivés dans la Garamba depuis juillet 2016, pourchassés par l’armée loyaliste à la suite d’affrontements dans la capitale sud-soudanaise. Leur extraction par la MONUSCO aurait commencé depuis le 17 août, et semble se poursuivre encore à ce jour. Ces centaines de sud-soudanais extraits de la Garamba sont, de l’aveu même de la Monusco, gardés dans ses bases sur le territoire congolais (sans autre précision), soignés et nourris aux frais de l’ONU, tandis que 117 sud-soudanais dont Riek Machar et ses proches auraient été remis aux autorités de la RDC il y a plusieurs jours.
4 – La Lucha, tout en étant sensible au respect de la dignité humaine, est cependant extrêmement préoccupée par l’opacité et la grave légèreté avec lesquelles la Monusco que les autorités congolaises traitent cette question. Pourquoi ces rebelles n’ont-ils pas été désarmés dès leur entrée sur le territoire congolais, afin d’être traités comme des demandeurs d’asile conformément au droit international ? Depuis quand la Monusco joue-t-elle le rôle du Haut Commissariat aux Réfugiés et de la Commission Nationale des Réfugiés ? Combien reste-t-il à ce jour de combattants sud-soudanais dans le parc de la Garamba et ses environs, avec quels armements, et sous quel contrôle ? Pourquoi le gouvernement congolais n’a-t-il jamais informé l’opinion publique de cette présence, et pourquoi la Monusco le fait-elle si tardivement ?
5 – Les autorités congolaises et la MONUSCO n’ignorent pas le lourd tribut que les populations congolaises continuent à payer aujourd’hui à la suite d’une situation similaire au Nord et Sud-Kivu entre avril et juillet 1994, lorsque « pour des raisons humanitaires » des milliers de miliciens Interahamwe et de membres de l’armée rwandaise défaite déferlèrent sur le territoire congolais, avec armes, munitions. Vingt-deux ans plus tard, les FDLR et les réfugiés Hutu rwandais sont devenues une véritable gangrène sécuritaire et humanitaire en RDC et dans la sous-région. Ces deux dernières décennies, elles ont servi de prétexte à l’agression et à la déstabilisation de la RDC par le Rwanda d’une part ; à l’émergence de rébellions et de groupes armés dits d’auto-défense d’autre part, avec leur lot de morts, de viol, de déplacements forcés, de pillages et de destructions.
6 – La Lucha redoute la répétition de cette tragique histoire. La RDC ne peut pas continuer à être le déversoir de toutes les rébellions de la région, au nom d’une ingrate et surtout désordonnée hospitalité. Le gouvernement congolais et la « communauté internationale » sont en train de laisser se constituer sous nos yeux de nouveaux futurs FDLR qui, indomptés et armés, pourraient très vite s’en prendre aux populations congolaises et à ses ressources, et peut-être un jour justifier une invasion de la RDC par le Sud-Soudan, au nom du « droit de poursuite. »
7 – C’est pourquoi la Lucha :
– Attire l’attention de l’opinion publique nationale et appelle les congolais à se mobiliser pour exiger le départ pur et simple de ces rebelles Sud-Soudanais du sol congolais ;
– Demande que si, pour quelque raison, ces Sud-Soudanais ne peuvent pas retourner dans leur pays, les Nations-Unies leur trouvent le plus rapidement possible un autre pays d’accueil en dehors de la RDC qui n’a manifestement pas la capacité de les maîtriser et de les empêcher de devenir nuisibles à la sécurité des populations locales et de leur pays d’origine ;
– Exige que le gouvernement explique à l’opinion nationale comment des miliciens armés ont pu entrer par centaines ou par milliers sur le territoire national sans être immédiatement désarmés, identifiés et cantonnés. Il est évident qu’il y a eu encore, comme trop souvent, négligence et incompétence graves dans le chef des responsables de la sécurité nationale a différents échelons. Les conséquences doivent être tirées par le Chef de l’Etat et/ou le parlement dont la dernière session ordinaire doit s’ouvrir ce 15 septembre ;
– Exige que la Monusco de rendre public le nombre précis de sud-soudanais qu’elle prend en charge, les sites où ils sont gardés, leur statut (combattants ? civils ?), ainsi que le nombre de ceux qui sont encore dans le parc de la Garamba.
– En attendant leur rapatriement ou relocalisation, la Lucha exige l’extraction complète de tous les Sud-soudanais du parc de la Garamba, qui est une zone protégée, leur désarmement total, et leur remise à la disposition de la Commission Nationale des Réfugiés et du HCR.
– Demande enfin à la Monusco de faire preuve d’autant de professionnalisme et d’empathie envers les civils congolais qu’il a la responsabilité de protéger, comme par exemple nos compatriotes qui se font massacrer de façon répétée dans la région de Beni, et d’autres victimes d’attaques par les groupes armés.
Fait à Bunia, le 14 septembre 2016.
Pour la Lucha,
Luc Malembe,
Militant.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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