





D’après les voisins du journaliste Léon SHAHAVA au Quartier Katwa, cellule Kavughavugha, en ville de Butembo, des inconnus rodaient autour de sa parcelle et dans les environs dès 4h00 du matin de ce lundi 6 décembre 2010. Dès que le journaliste SHAHAVA a mis ses pieds dehors pour se diriger vers la radio pour le journal matinal desk swahili, il a aperçu une Jeep bondée des policiers roulant à vive allure. Cette Jeep s’arrêtera juste devant lui. Sans autre préavis, les policiers agressent le journaliste, le prennent de force pour le jeter dans la Jeep, le dépouillent de tout ce qu’il avait en poche ( une somme de 55 US$) et le conduisent vers une destination inconnue.
La nouvelle de cet enlèvement s’est vite répandue dans la ville de Butembo. Les amis journalistes de SHAHAVA ont alors sillonnés toutes les prisons de la ville Butembo pour tenter de le localiser. Cette randonnée les conduira au GMI de Butembo commandé par le Colonel Blaise issu du CNDP. Il croupissait effectivement au bureau du GMI. Comme motif de son kidnapping : Une dette de 15 $ envers une personne dont le nom n’a pas été révélé. Notez que les policiers n’avaient aucun ordre de mission…
Pour ceux qui connaissent le Journaliste SHAHAVA, le motif de son kidnapping est ailleurs. En effet, c’est le Journaliste SHAHAVA qui fustige souvent la supercherie des vocables venus de Goma, notamment des nouvelles tribus qui naissent ex-nihilo au Nord-Kivu : Hutu-Nande, Tutsi-Hunde, etc. Le journaliste SHAHAVA ( en Kinande : celui qui n’offense pas, une personne sans médisance) appelle souvent la population bubolaise à la vigilance, etc.
Après la mobilisation du corps de la presse locale devant le bureau du GMI, le journaliste SHAHAVA a été libéré ! De là, tout le corps des journalistes s’est dirigé à la mairie pour dénoncer cette bavure de la police.
La police et l’armée de la ville de Butembo sont contre les civils, s’exclament les journalistes amassés au Bureau du Groupe Mobile d’Intervention (GMI) Butembo, au matin du Lundi 06 décembre 2010.
Journalistes de Butembo devant le Bureau du GMI du Colonel Blaise. Shahava en chemise rouge
L’impression des journalistes et d’autres analystes de la situation sur terrain au Nord-Kivu est que l’occupation rwandaise est toujours en marche en dépit de plusieurs diversions organisées pour la camoufler. En effet, les dénonciations de l’insécurité entretenue par les militaires et les policiers de la R.D.C., il n’y a jamais eu de la part du gouvernement congolais l’adoption d’une politique générale de la sécurisation de la région. Les commandants tueurs qui continuent de se cacher derrière des FDLR hypothétiques n’ont jamais perdu leur place et leurs crimes organisés n’ont jamais été punis. Devant cette impunité, la population congolaise reste la cible des crimes de toutes sortes. Et cela depuis une décennie. D’où la qualification de la situation de « génocide » lente, en gestation, mais soutenue.
La population a peur de la police ! Et quand, elle ose recourir à la même police pour intervention en cas de danger, la police demande à la victime de chercher elle-même la voiture pour déplacer ses éléments jusqu’au lieu du crime, ou le cas échéant, d’acheter le carburant et de motiver les éléments de la Police choisis pour intervenir… C’est donc du luxe de demander le service de la Police Nationale !!! La lenteur avec laquelle la police agit pour intervenir et le résultat médiocre qui s’en suit très souvent démontre que les tueurs et autres malfrats de la ville profitent de la même couverture sécuritaire que la Police. Seule la population congolaise n’a pas de défenseur ni de gardien.
Mais quand il s’agit de s’en prendre à cette population, la Police congolaise et les Fardc sont entreprenants et agissent vite et avec force. C’est là aussi que l’on constate qu’elle est aussi bien équipée pas contre les soit disant rebelles mais contre la population congolaise.
Kakule Mathe
Butembo
©Beni-Lubero Online





