





[Vendredi 26 mai 2006 : www.benilubero.com ] Depuis un certain temps, une équipe de BLO/Butembo dirigée par Mr. Jean-Louis Katembo, Etudiant de la Faculté de Médecine à l’UCG, cherche à percer le paradoxe du phénomène des Vieillards Mendiants (hommes et femmes) dont le nombre a pris l’ascenseur dans le territoire urbain de Butembo. Pendant que Butembo est entrain de jouir d’une croissance économique sans précèdent dans son histoire, on constate malheureusement la montée du phénomène désolant des vieillards et personnes vivants avec handicap qui prennent d’assaut les artères du quartier commercial les jours du grand marché. La réflexion de l’équipe de BLO a jusque-là abouti à deux hypothèses, à savoir, une régression du sens de la famille chez les Nande et un manque d’encadrement suffisant du modèle capitaliste libéral sur lequel est bâti l’essor économique de Butembo. Si la famille assume ses responsabilités vis-à-vis de ses membres âgés ou vivants avec handicap, l’équipe de BLO pense que la ville peut remédier tant soi peu à ce phénomène qui risque de ternir la belle image qu’ont les visiteurs de la ville de Butembo. Si les dirigeants et responsables de la société à tous les niveaux de décision orientent leurs politiques de manière à sauvegarder les équilibres nécessaires entre progrès économique et progrès social, l’équipe de BLO pense que le phénomène des Vieillards Mendiants peut trouver une solution. En conclusion, l’enquête de BLO propose la sauvegarde d’un capitalisme à visage humain en ville de Butembo comme moyen de résoudre ce phénomène des Vieillards Mendiants. BLO-26/5/2006
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Il vient un moment où une personne âgée ne peut plus faire les choses comme avant. Il faut alors trouver des solutions pour l’accompagner et parfois la prendre en charge dans son quotidien. C’est dans cette perspective qu’en ville de Butembo certains établissements ont pris l’initiative de distribuer des objets de première nécessité aux personnes nécessitant une aide spécialement les vieillards, les handicapés, les orphelins, les veuves et veufs, enfants de la rue…
Dès le départ, ces personnes vulnérables qui étaient pour la plupart des lépreux de la léproserie de Katwa et des personnes vivants avec handicap du Centre de Santé Wanamahika de Mutiri, passaient de porte à porte les jours de grand marché devant les magasins situés dans le centre commercial de la Ville de Butembo. Devant ce phénomène encore à ses débuts, les personnes de bonne volonté, dans un objectif de charité évangélique et d’entraide fraternelle, offraient à leurs hôtes ( ou continuent d’offrir) certains biens, tels, du sel, des allumettes, du pétrole, de la nourriture, des vêtements voire de l’argent.
Au fil du temps, le nombre de ces indigents s’est accru au point que leur prise en charge est devenue très difficile, voire impossible étant donné qu’au nombre des indigents habitant en ville de Butembo s’est ajouté un nombre énorme de ceux habitant la périphérie de la ville et des déplacés de guerre qui ne sachant pas comment nouer les deux bouts du mois prennent d’assaut les artères du quartier commercial de la Ville de Butembo pour quémander leur survie auprès des passants, des vendeurs, etc.
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Notons que parmi eux, certains sont des aveugles. Le plus triste vient du fait qu’il n’est pas rare, notamment pour les aveugles, de voir les invalides accompagnés d’un gosse qui leur sert de guide au lieu d’aller à l’école… le cercle vicieux de la misère.
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Ce phénomène frappe durement le visiteur étranger dès qu’il met le pied à Butembo. Quand on connaît la pauvreté du pays et de ses habitants, on peut aisément comprendre l’extrême dénuement de cette frange misérable de la population.
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L’attitude à avoir : beaucoup se posent la question de savoir s’il faut donner ou pas. De misérables personnes dont les membres physiques sont rongés par la lèpre jusqu’aux aveugles et aux victimes de la poliomyélite, ces pauvres gens sont forcés d’aller mendier. Le travail étant déjà une denrée rare pour les valides, les handicapés ont hélas très rarement l’occasion de trouver du travail.
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Notre équipe attend de lecteurs amis de Beni-Lubero des propositions concrètes pour endiguer ce phénomène des vieillards mendiants qui n’est qu’un échantillon de la grave crise sociale qui après la fin de la guerre d’agression et des rebellions de toutes sortes, s’annonce dévastatrice, surtout dans les domaines de l’éducation des jeunes, de l’emploi, du respect du bien commun, de la justice, etc.
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Au niveau actuel de notre enquête, nous proposons ce qui suit :
1. La responsabilisation et la prise en charge par chaque famille de ses vieillards ou personnes vivants avec handicap,
2. L’éducation au respect de la personne humaine, quel que soit son âge, sa santé, son état physique, etc.
3. La création des emplois pour certains invalides qui peuvent travailler dans des ateliers de couture, des secrétariats des entreprises, dans le secteur de l’artisanat, etc.
4. La création des hospices pour les personnes du troisième ou du quatrième âge qui n’auraient plus de famille du fait des guerres successives en R.D.Congo ou ceux dont la pauvreté de la famille est prouvée par les services sociaux de la ville,
5. La création d’un service social chargé de la préparation des personnes encore valides à leur vieillesse ou étape de la vie qui très souvent est caractérisée par plusieurs pathologies telles la Maladie de Parkinson, les maladies d’Alzheimer, Cataracte, hypertension, ostéoporose, surdité, artériosclérose, etc.
6. La réhabilitation du service de la sécurité sociale pour tous les travailleurs,
7. La réhabilitation des syndicats des travailleurs dans tous les corps de métiers.
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Jean-Louis Katembo
UCG-Butembo
Beni-Lubero Online





