





L’attaque de la Réserve de la Faune à Okapis (RFO) d’EPULU le dimanche 24 juin 2012 par la milice Simba de Morgan continue de susciter mille et une questions. Pourquoi s’acharner aussi contre les animaux ? Pourquoi le bilan humain de 12 morts, le vol et la destruction des biens de grande valeur passent-ils sous silence comme un fait divers ?
Le gouvernement congolais n’a jamais condamné officiellement l’attaque d’EPULU. Un mois après les faits macabres, la sécurité du site n’est pas encore restaurée. Entretemps, le chef milicien Morgan est visible à Kisangani où il vend librement les objets pillés à EPULU. Pourquoi Morgan n’est-il donc pas inquiété? That’s the question.
Les agents de la réserve d’EPULU qui étaient convaincus de travailler sur un site classé au rang de patrimoine mondial sont désabusés devant le silence qui accompagne l’attaque du dimanche 24 juin 2012. L’abattage de 16 Okapis protégés laisse indifférente la communauté nationale et internationale qui consentait pourtant beaucoup de moyens pour leur protection ?
Non loin de la réserve d’EPULU, il y a un autre patrimoine mondial, à savoir, le Parc National des Virunga qui est aussi sous attaque. Depuis qu’on y a découvert du pétrole (l’or noir), les multinationales bravent la protestation nationale et internationale pour y procéder aux prospections pétrolières en vue d’une vaste exploitation dont les conséquences néfastes contre la population locale, la faune, et la flore sont connues.
Le sabotage de la réserve d’EPULU et du Parc National des Virunga est comparable à la destruction méchante d’un autre patrimoine mondial en Afrique, notamment les mosquées et musées de Tombouctou et Gao au Nord du Mali par les milices islamistes et séparatistes. D’où la question de savoir s’il y a plan de viol du patrimoine culturel africain afin de bien recoloniser l’Afrique ? En effet, la condamnation internationale de ces attaques criminelles ne dépasse pas les bouts des lèvres des politiciens. Les traités internationaux protégeant ces monuments historiques existent mais quand leur application n’intéresse pas la grande finance internationale, ces traités semblent réduits à des lettres mortes.
C’est ainsi que les employés d’EPULU ont assisté avec grande consternation à l’enterrement en catimini de 16 OKAPI qui attiraient des touristes et des capitaux à EPULU.
Données de la Reserve d’EPULU
Superficie : 13 720 hectares
Date de création : 12 mai 1992. La réserve était reconnue au départ comme une aire protégée par le Maréchal Mobutu.
1997 : la Réserve de la Faune à Okapis (RFO) d’Epulu reçoit le statut de Patrimoine Mondial.
1998: La RFO d’Epulu entre sur la liste du Patrimoine Mondial en Danger à la suite de la deuxième guerre d’agression rwando-ougandaise de la R.D.Congo.
A part les Okapis, la réserve d’EPULU contient des éléphants, des antilopes, de l’or, du coltan, du bois, de la terre arable, etc.
Depuis un temps, la destruction de la forêt par les exploitants du bois a pris des allures inquiétantes. L’impunité et la force de feu des braconniers font penser qu’ils jouissent d’une bonne couverture au niveau provincial et national. Le silence du gouvernement congolais serait en train de décourager les partenaires internationaux de la Réserve d’EPULU. Ces derniers ne savent pas comment envisager l’avenir de leur partenariat avec la RDC.
Dégâts de l’attaque d’EPULU :
– 12 personnes tuées dont un milicien de la bande à Morgan
– 16 Okapis tués
– 15 motos emportées
– 4 bureaux incendiés
– 20 ordinateurs emportés
– Toutes les archives depuis la création brulées
– 4 voitures Toyota Land cruiser endommagées (notamment le sabotage du système d’allumage)
– 1 Jeep Prado et une moto brulées
– 4 frigos emportés
– Plus de 50 matelas de luxe emportés
– 200 agents (ICCN, PROJET GIC, WCS, GFA) réduits au chômage.
– Plus de 60% de la population d’EPULU a trouvé refuge à Mambasa-Centre, Bunia, Niania, Komanda, Beni, etc.
Correspondance Particulière d’EPULU
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