





Le vote du Gouverneur de province n’est pas une simple formalité à remplir, mais un acte civique qui doit réfléter tous les sens du patriotisme devant justifier l’ambition politique non seulement de ceux, de la part du peuple, ont reçu le mandat de le faire (les Députés provinciaux), mais aussi de ceux-là même qui aspirent tenir la tête de la province (candidat Gouverneur).
Quant de plus satisfaisant que ce discours d’honorable Eric Paluku Kamavu, quand le peuple peut finalement trouver une définition lucide des intentions et désirs profonds d’un fils de la province qui, après être ému par une souffrance entretenue par le comportement opportuniste et sadique des pouvoirs précédents, enjambe sans ambiguité vers le changement. Le salut du Nord-Kivu ne saurait se rattraper dans la continuité du vieux système, mais dans le changement.
Les autres candidats feraient autant pour édifier la base de leurs ambitions. Car, désormais le Gouvernorat du Nord-Kivu n’est pas un cadeau du bon samaritain qui se distribue sans critère de mérite, les candidats doivent convaincre le souverain primaire non par une démagogie révolue, mais par leurs engagements avéré aux côtés du peuple. L’Honorable Eric s’est acquité de sa part; il appartient à ses concurrents d’emboîter le pas, pour que les Députés répondent fidèlement aux voeux de la base, c’est-à-dire élire le candidat qui réflète réellement le choix du peuple.
Appréciez ici le profile du candidat Eric Paluku Kamavu à partir de son propre exposé:
DISCOURS D’Eric PALUKU KAMAVU, CANDIDAT AU POSTE DE GOUVERNEUR DE PROVINCE DU NORD-KIVU
Honorable Président de l’Assemblée Provinciale du Nord-Kivu, Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Honorables Députés et chers collègues,
Ma présence en ce lieu, du haut de cette tribune, ce jour, est, au-delà de toute chose, un moment souhaité par des milliers de nos compatriotes parsemés à travers notre province du Nord-Kivu, de Walikale à Eringeti en passant par Masisi, Goma, Nyiragongo, Rutshuru, Lubero, Butembo et Beni, qui n’ont jamais cessé de nous demander de bien vouloir accepter de briguer le poste de Gouverneur de Province du Nord-Kivu.
Aujourd’hui, je suis là, devant vous, en réponse à leurs nombreux appels mais aussi à l’appel de ma propre conscience qui voudrait que je puisse apporter ma contribution à l’œuvre sublime de la reconstruction de notre province meurtrie.
De prime abord, je voudrais m’acquitter d’un noble devoir celui de remercier toutes celles et tous ceux qui ont rendu possible ce rendez-vous avec l’histoire.
Je tiens à relever que nous sommes tous,ici, réunis dans une assemblée de vainqueurs. Sur 1282 candidats que nous étions dans la campagne, nous nous retrouvons dans cette salle à 44 élus auxquels s’ajoutent les04 honorables chefs coutumiers cooptés à l’issu d’un laborieux processus de cooptation. Il n’est un secret pour personne que chacun de nous a remporté, dans de conditions particulières, la bataille des élections et de la cooptation. Et ce, de fois sans accompagnement financier conséquent de nos partis politiques, de nos regroupements et de nos plates formes respectives. En effet, notre présence ici, chers collègues, n’est pas une mince affaire. C’est à ceux qui ont enduré l’épreuve de la bataille de connaitre le prix de la victoire. A vaincre sans péril, l’on triomphe sans gloire,dit-on.
Honorable Président,
Honorables membres du Bureau
Nous voudrions, avant de poursuivre notre propos,vous présentez, vous aussi, à titre particulier, nos vives et chaleureuses félicitations pour votre élection à la tête de cette auguste Assemblée, le 14 mai dernier. Les charges qui sont les vôtres ne sont pas les moindres. J’ai l’assurance qu’avec l’aide du Tout Puissant et l’accompagnement de tous les collègues vous parviendrez à bien remplir votre mission.
Dans cette même perspective, je profite de cette occasion pour féliciter, à leur tour, les quatre sénateurs élus le 18 mai qui représenteront désormais notre Province du Nord-Kivu au Sénat. A eux aussi je souhaite un fructueux mandat.
Honorable Président de l’Assemblée Provinciale du Nord-Kivu,
Honorables Membres du Bureau,
Honorables Députés et chers collègues,
L’exercice auquel vous nous invitez ce jour découle du choix de la démocratie pluraliste consacrée dans notre constitution. Nous sommes disposés à nous y soumettre en présentant à l’auguste Assemblée que vous constituez notre modeste personne, nos motivations en briguant le poste de Gouverneur, la vision que nous avons du Nord-Kivu, les principaux axes de notre programme et l’appel pathétique que nous vous lançons.
Je m’appelle Eric PALUKU KAMAVU ; je suis Docteur en médecine vétérinaire de l’Université de Lubumbashi. Originaire de Bunyuka, chefferie des Bashu, Territoire de Beni. Je suis né à Butembo, le 10 octobre 1961. Je suis marié à Madame KAVIRA FATAKI Marcelline et je suis père de sept enfants.
Autant je suis de Beni, de Butembo et de Lubero, autant je suis l’homme de Jomba dans le Rutshuru où j’ai effectué mes études secondaires à l’institut Busimba, l’ex-collège Saint Jean-Bosco. Je suis également de Goma, de Masisi et de Walikale où j’ai eu à effectuer des stages lors de ma formation universitaire.
Au-delà de mon Nord-Kivu natal, mes formations universitaire, au Katanga précisément à Lubumbashi, à la chaire UNESCO pour l’Afrique centrale et la SADC, à Kinshasa et à Pretoria,ont agrandi le background qui m’a façonné. En conséquence, je suis l’homme du Nord-Kivu, l’homme du Congo et je me sens aussi bien un citoyen du monde.
Mon parcours politique tire ses origines dans l’œuvre personnelle d’Enoch NYAMWISI MUVINGI, puis de la DCF, ensuite du RCD/K-ML d’Antipas MBUSA NYAMWISI, des Forces du Renouveau, de l’Alternance pour la République et afin de l’Ensemble pour le changement.
J’ai successivement occupé les fonctions :
-de premier bourgmestre élu ( !) de la commune de Bulengera en ville de Butembo (de 1999 à 2001) ;
-de Maire de la ville de Butembo (de 2001 à 2003) ;
-de Commissaire à la reconstruction, initiatives locales et coordination des ONGs sur le territoire sous contrôle du RCD/K-ML en 2003 ;
-de Gouverneur de province du Nord-Kivu à Beni en 2003-2004.
Après la réunification du pays en 2003, j’ai été désigné honorable député de l’Assemblée Nationale de transition que dirigeait le Président Olivier Kamitatu.
De 2006 à 2011, j’ai été Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RD Congo près le Gouvernement de la République d’Angola. En 2019, j’ai été élu, en ville de Butembo, Député provincial et Député national. Et me voici, aujourd’hui, candidat Gouverneur de la Province du Nord-Kivu.
Honorable Président,
Honorable Membres du Bureau
Honorables Députés et chers Collègues,
Ma vision de l’identité va du local à l’universel. Nous sommes ce que nous sommes partant des lieux et origines qui nous engendrent, disons des environnements multiples qui nous produisent et avec lesquels nous entretenons étroitement des liens dialectiques. Partant, je voudrai, au-delà de mes origines biologiques et socioculturelles dans lesquelles je plonge mes racines, être reconnu comme l’homme de partout et surtout de par ce que je suis capable de réaliser, de par mes compétences.
En effet, pour la petite histoire, les pesanteurs identitaires qui structurent les rapports sociaux et politiques dans notre pays, et particulièrement au Nord-Kivu, constituent des facteurs de blocage plus que des paramètres de décollage. J’encouragerai les projets qui peuvent favoriser l’intégration des hommes et des femmes sans considérer des clivages de tout bord : « seuls sont frères les hommes qui collaborent » et « l’union fait la force ».
Honorable Président,
Honorable Membres du Bureau
Honorables Députés et chers Collègues,
Pourquoi suis-je candidat au poste de Gouverneur ?
Vous vous souviendrez que depuis près de trois décennies, la province du Nord- Kivu traverse une crise indescriptible qui bloque l’élan de son développement. Les guerres, les violences, l’insécurité, la pauvreté, l’intolérance, … que nous avons connues et que nous connaissons encore, ont fait de cette belle province, jadis paradis terrestre, un enfer sur terre. Les ressortissants du Nord-Kivu qui fuient ce désordre et émigrent à la recherche de bonnes conditions de vie se comptent par milliers. Ils sont dans les pays voisins, dans les autres provinces, et même en l’intérieur de la province dans des contrées plus ou moins sécurisées, en tant que déplacés internes,… tous, fuyant l’insécurité et l’incertitude du lendemain.
En me portant candidat Gouverneur de Province, je voudrai, avec votre accompagnement, contribuer à stopper cette escalade funeste et apporter ma pierre à la reconstruction dans la mesure où le combat de la pacification, de la stabilisation, de la reconstruction et du développement nous concerne tous, et chacun de nous est appelé à apporter sa contribution à l’édifice.
Pour moi, il est encore possible qu’une fois rassemblés et unis, les fils et les filles du Nord-Kivu, peuvent relever le défi et faire renaitre les lueurs d’espoir. Je crois profondément que quand le Nord-Kivu redeviendra l’eldorado tant rêvé àl’Est de la République Démocratique du Congo, ceux et celles qui sont partis reviendront à la maison.
En effet, les énormes potentialités que regorge notre province ne doivent pas continuer à être la source de nos malheurs mais plutôt constituer un atout majeur qui ferait de cette partie du pays un véritable pôle de développement non seulementau Congo mais aussi dans la sous-région des Grands-Lacs.
Cette orientation s’inscrit dans la vision que je me fais du Nord-Kivu, celle d’une province pacifiée et rayonnante, une province prospère dans laquelle tous les nord-kivutiens vivront ensemble heureux et s’aimeront comme des frères et sœurs. Ainsi, main dans la main, ils pourront travailler dans l’unité en faisant face aux menaces auxquelles ils sont indistinctement confrontés sans voir leurs origines ou leurs appartenances culturelles ou politiques ou leurs catégories sociales.
Honorable Président,
Honorable Membres du Bureau
Honorables Députés et chers Collègues,
Cette vision est réalisable. Cependant, les anges ne descendront pas du ciel pour venir assainir le Nord-Kivu pour nous, le pacifier et le développer. Nous devons non seulement croire à un autre Congo et un autre Nord-Kivu mais aussi savoir que faire pour pouvoir l’avoir !
Tout n’est pas encore perdu. Les raisons d’espérer en un autre Nord- Kivudemeurent, pour ma part, encore multiples. La première ressource sur laquelle nous pouvons compter pour relever le défi, reste la grande famille des nord-kivutiens et nord-kivutiennes que nous formons. En effet, le peuple du Nord-Kivu, terre congolaise bénie de Dieu, est un peuple dynamique et travailleur. En dépit des conditions sécuritaires effroyables, il exerce héroïquement ses activités économiques qui maintiennent, malgré tout,la province du Nord-Kivu au rang d’un des greniers de la République. De ce fait, l’agriculture, l’élevage, l’innovation socio-culturelle et le génie de sa jeunesse demeurent remarquables.
Autant qu’il est travailleur, il est aussi exigeant. A ce jour, la pression populaire est à son comble dans toute la Province et les mouvements citoyens en relayent souvent le malaise. La lecture que je me fais de cette situation est qu’il y a une forte demande de changement et non du statuquo ou de la continuité de la situation actuelle. Je ne suis pas le candidat de la continuité (x 2) mais plutôt du changement pour que les fils et les filles de cette province vivent autrement. Pour cela, il s’impose à nous tous la conception d’un programme politique cohérent même si celui-ci ne peut qu’exiger des sacrifices.
A l’instant, ma proposition est basée sur six axes. Il s’agit de :
-la sécurité comme clé du développement ;
-la gouvernance activée par l’équité et le progrès ;
-l’économie fondée sur les potentialités locales ;
-le bien être social au centre de l’action du Gouvernement Provincial ;
-les infrastructures publiques comme support de développement ;
-le foncier au service de la paix, dela cohabitation pacifique et du développement et non comme source de discrimination et de conflits.
En ne parlant que du premier axe, sans la sécurité, il n’y a pas de développement possible. Les liens entre les deux sont réciproques. Dix mesures à prendre s’inscrivent dans cet axe avec comme finalité, contribuer à la sécurisation de la province et au maintien de l’ordre public. Les groupes armés qui gangrènent la province et qui insécurisent particulièrement les milieux ruraux, devront être démobilisés et convertis en force desbâtisseurs. Le modèle DDR appliqué jusque là, voici 15 ans, n’a pas réussi à mettre fin à leur existence.
A rapport avec cette épineuse question, je soutiendrai les réformes au niveau national qui viseraient à faire du Programme National de DDR un programme qui mettrait directement la province parmi les structures de mise en œuvre, et si possible ramener toutel’exécution en son sein.
Une fois élu, dans la mesure où vous m’accordez votre confiance, mon Gouvernement mettrait à profit les avancées technologiques, les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC), dans la géo- localisation des kidnappeurs et des coupeurs de route et dans la détection des armes et munitions détenues illégalement.
Sur le plan économique, l’agriculture reste le secteur incontournable, base de croissance économique durable au Nord-Kivu. Près de 40 mesures pour booster l’économie dans l’ambition de faire de notre province le noyau d’une puissance économique verte au Congo se trouvent bien développer dans un document stratégique ad hoc déjà élaboré sur base des inputs recueillis auprès des forces vives de la province.
Sans abuser de votre patience, les autres axes sont détaillés dans le même document stratégique pour l’action élaboré pour cette fin.
Honorable Président,
Honorable Membres du Bureau
Honorables Députés et chers Collègues,
Je me suis présenté devant vous et je vous ai indiqué ma motivation en briguant le poste de Gouverneur de province. J’ai également esquissé les axes de ma proposition de programme d’actions dans l’espoir que vous les partagerez avec moi.
Me mettant à votre disposition, je formule les vœux de vous voir m’accorder votre confiance. En effet, participer au vote d’un Gouverneur de province reste une responsabilité historique.
La population qui nous a tous élu dans cette Assemblée, sur base de ses souffrances et ses espoirs nous regarde et nous juge. Elle attend beaucoup de nous. Pour ce, je sollicite votre vote, le jeudi 30 mai 2019, afin de matérialiser la vision partagée constituant la boussole pour le développement d’un Nord-Kivu pacifié.
Honorable Président,
Honorable Membres du Bureau
Honorables Députés et chers Collègues,
Je suis prêt aux échanges que je souhaite constructifs.
J’ai dit et je vous remercie.
Ci-joint une copie conforme de ce discours en PDF : Discours d’Eric Paluku Kamavu, candidat Gouverneur du N-K
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