





Voici le cas de Djamali Moussa, président de la société civile des Batangi Mbau, territoire de Beni. Djamali Moussa fournissait des informations aux FARDC et allait jusqu’à alerter les médias sur les mouvements suspects. Il a été tué par balles mardi 18 mai 2021, à Mavivi, alors qu’il revenait de la prière du soir. Voici son témoignage sur le comportement des FARDC à Beni, diffusé sur les ondes d’une radio de Beni.
Il est en kiswahili, je vous fais la traduction en français…
Djamali Moussa président [de la société civile] du groupement des Batangi-Mbau// « Aujourd’hui, nous apprenons qu’il y a des mouvements suspects du côté de Miliese, c’est la même contrée que Musuku « Ça nous fait de la peine puisque depuis hier, mardi [mardi 11 mai 2021], nous avons informé les commandants des FARDC qu’il y a des mouvements suspects à Ilange, et Ilange se trouve non loin de Upende « C’est là que 20 personnes ont été kidnappées, mais nous constatons qu’il n’y a toujours pas de suivie. « Les FARDC n’ont effectué aucune patrouille dans cette zone de brousse pour tenter de libérer les personnes kidnappées. « Les ADF ont pourtant été vus en train de traîner des chèvres « Ils s’arrêtaient et prenaient le temps de préparer leur nourriture. « Lorsque les autorités disent que les opérations sont lancées, nous nous demandons où est-ce que ces opérations dont parlent les autorités sont lancées, surement pas dans le secteur de Beni-Mbau (…) « Nous, la population, nous faisons notre part en fournissant des informations [aux FARDC] « Pourquoi ils [les FARDC] ne se sentent pas concernés lorsque nous leurs fournissons des informations ? « Nous [population] nous sommes très inquiets en constatant que les mouvements suspects continuent dans le secteur de Miliese, route de Mbau – Mantumbi; vous partez de Musuku jusqu’à Miliese, il y a des mouvements suspects, il y a une présence des ennemis, « La population est en train de fuir, les gens viennent de Musuku, arrivent à Mantumbi. « Nous ne savons pas vers où va se diriger l’ennemi « Ça veut dire que la population dans ce secteur doit tirer attention et rester très vigilante parce que nous ne savons pas vers où va se diriger l’ennemi ».
Ce témoignage montre clairement que la population renseigne les officiers FARDC, mais que ce sont ces officiers qui décident de laisser opérer les escadrons de la mort alors qu’ils savent très bien où ils sont, comment ils se déplacent, et qu’ils ont même le temps de s’arrêter avec les chèvres volées aux habitants de Beni, le temps de préparer tranquillement leur repas, manger et continuer de circuler sans être inquiétés.
Boniface Musavuli
©Beni-Lubero Online.





