





Je suis religieux assomptionniste originaire du diocèse de Butembo-Beni. Mon tout premier contact avec la vie communautaire assomptionniste a été, pour moi, une bonne préparation à cet aspect essentiel de la vie religieuse : a mission au loin. En fait, au postulat – sous l’égide du P. Vincent Machozi, a.a – j’ai été en compagnie de seize autres jeunes originaires de divers coins de mon pays (RDC) qui, au début m’étaient comme des étrangers. Grâce au processus de connaissance mutuelle et sous la conduite de nos formateurs, je découvrais progressivement la richesse de la vie fraternelle qui se fonde dans la foi et son expression sous multiples formes. Cela me faisait surmonter les limites personnelles, familiales, tribales voire linguistiques. La lecture et les renseignements (l’invitation à m’intéresser aux langues, l’effort de penser en dehors de mon traquenard…) m’ouvraient continuellement à l’aspect de la mission.
A la fin du cycle de philosophie au Scolasticat Saint Augustin de Bulengera en 2001, il m’a été demandé de venir faire cette expérience d’internationalité au Chili où je me retrouve pour le moment. Bien qu’ayant reçu pas mal d’instructions là dessus, il m’était difficile d’accepter cette proposition. Mes frères aînés m’ont aidé à comprendre qu’il est important de faire l’expérience de la vie assomptionniste en dehors de mon pays. Il s’agit d’un défi important. J’en perçois progressivement l’urgence !
Etant donné que les premières années de formation, je les ai passées dans ma zone natale. Cela ne m’empêchait pas, cependant, de m’entraîner à la vie de mission et à l’ouverture à d’autres valeurs culturelles différentes des miennes.
Mon arrivée au Chili est une bonne occasion de vivre mon oui dans le détachement familial – sans nier ma famille – et dans l’extension de mon désir de me mettre au service de l’Eglise avec mes frères en l’Assomption.
Au départ, tout paraissait neuf et presque répugnant. Je me sentais comme un petit bébé prêt à tout apprendre. Des humiliations, des doutes avant de réaliser même le geste le plus simple. Mais l’attention des confrères, leur gentillesse, leur souci de m’initier est un avantage de vivre avec joie la rencontre des cultures. Parfois des discussions sur les différents points de vue selon les coins d’origines (du plus faible au plus puissant). Cela pouvait bloquer la communication. Il n’en pas est autant maintenant. J’y perçois l’invitation à considérer l’aspect humain qui nous accompagne dans notre fraternité assomptionniste.
En plus, la rencontre avec les chrétiens d’autre coin du monde (surtout pendant les « Missions d’été ») me fait comprendre que mon engagement avec Jésus ne se limite pas à mon seul terroir natale. Cela, au contraire, me dispose à la rencontre de tout homme malgré les différences sociales. Ce qui m’exige d’apprendre d’autres langues (Espagnol et Anglais), à part mes langues d’origine (Kinande, Swahili et Français). C’est pour moi une occasion de rester continuellement plongé dans la richesse de l’inter culturalité à la quelle je dois suivre de me former au quotidien. Dès que j’ai découvert le sens de cette exigence d’adaptation à de nouvelles valeurs culturelles, je surmonte la souffrance qu’engendrerait l’éloignement de mon contexte natal.
Je me sens, tout de même, pris dans un va et vient de tri des valeurs. C’est cela le défis qui me guète. Pour ce, mon effort de tous les jours est la quête de l’harmonie entre mon identité africaine et l’intégration de nouvelles données socioculturelles que me présente la société chilienne. Maintenant, je suis disposé a continuer ce défi ; celui d’annoncer l’évangile au loin des miens et de coopérer en l’avènement du Règne de Dieu dans le partage de vie en communauté assomptionniste collaborant dans la tâche d’accompagnement des jeunes en formation… Daigne Dieu illuminer cette tentative de réponse à son appel !
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Bolivar PALUKU LUKENZANO, a. a
Missionnaire au Chili
Beni-Lubero Online





