





Quelques jours après le départ des Mai Mai- Pareco de Kasugho, en Territoire de Lubero, au Nord-Kivu, l’heure est à la consultation entre les Fardc et les différentes autorités civiles de la place. A cet effet, un conseil de securité a eu lieu le samedi 17/01/2009 pour échanger sur la question de la securité dans la contrée. Les autorités civiles ont obtenu la tenue de cette réunion sécuritaire pour mettre fin à la chasse à l’homme à laquelle se livraient les Fardc, nouveaux maitres de Kasugho, sous prétexte que les Mai-Mai Pareco sont dissimulés par les jeunes garçons du village. En effet, cette chasse aux jeunes garçons de Kasugho par les Fardc commençait à ressembler aux exactions du CNDP de Nkunda contre les Jeunes du Territoire de Rutshuru, provoquant suspicion et peur parmi les populations locales. En effet, le nouveau commandant des FARDC à Kasugho, Cmdt WATEWABO YEMBE MANDAIMA, venait de faire appel à tout jeune ayant intégré les Mai-Mai du PARECO de se dénoncer. Cet appel était perçu par la population comme une véritable menace adressée à la jeunesse de Kasugho surtout que Cmdt Watewabo n’a pas bonne presse dans la contrée.

Village de Kasugho
A l’ouverture de la réunion sécuritaire, le chef de poste d’encadrement administratif, monsieur Mayele Ndevo, a rappelé aux participants que la sécurité est une affaire de tout le monde. C’est ainsi que, pour mettre fin prévenir des dérapages contre les civils innocents, les participants à la réunion sécuritaire, ont décidé de mettre sur pied des patrouilles nocturnes mixtes, c’est-à-dire, Fardc et Civils, chaque jour à partir de 23h00, heure locale. [NDLR : L’expérience des patrouilles mixtes dans d’autres villes et cités de Beni-Lubero montrent que l’hiérarchie militaire de la région s’arrange toujours pour mettre fin à cette stratégie qui a fait ses preuves, les militaires étant très souvent les auteurs des crimes commis contre la population]
L’autre question qui a retenu l’attention de la réunion sécuritaire est celle de l’afflux des déplacés de guerre vers Kasugho. Ces déplacés de guerre fuient les combats entre les Fardc et le « mai mai » du PARECO à Bunyatenge. Selon le président du Regroupement des Associations pour la Défense des Droits de l’Homme, RADDH, environ 100 ménages provenant de Bunyatenge sont arrivés récemment à Kasugho. Ils viennent s’ajouter aux 500 autres déjà enregistrés dans ce village .Certains d’entre eux sont dans des familles d’accueil .D’autres, par contre, sont sans abris et sans assistance, passant la nuit à la belle étoile ou dans ces campements de fortune. C’est ainsi que le président de RADDH-Kasugho a fait appel à leur assistance.
Pour rappel : les FARDC ont lancé, les jours passés, une offensive de grande envergure contre les éléments « Mai Mai-Pareco » à Kamandi, Kaseghe, Kitsumbiro, Mbingi et pour le moment à Bunyatenge. Si les Mai-Mai-Pareco, aile Museveni ont fait une déclaration de fin des hostilités envers le CNDP de Nkunda, décidant de se mettre à la disposition des Fardc, les Mai-Mai-Pareco, aile Kakule Lafontaine n’ont encore rien dit. Selon plusieurs observateurs, comme les Mai-Mai, toutes tendances confondues, n’etaient pas convies au mini-sommet de Goma du vendredi 16 janvier entre Kinshasa, Kigali et CNDP-Ntaganda, un mini-sommet ou le CNDP-Ntaganda a déclarer la fin de la guerre au Nord-Kivu, les Mai-Mai risquent de subir le même traitement que les FDLR, les forces négatives appelés souvent rebelles étrangers.
L’attitude des Fardc à Kasugho après la déclaration de la fin des hostilités par les Mai-Mai-pareco, aile Museveni, laisse penser que la fin de la guerre proclamée par le CNDP-Ntaganda peut en cacher une autre, celle contre les résistants congolais. [NDLR : Pour éviter une telle surprise désagréable, les représentants du peuple congolais doivent exiger la publication de l’accord secret conclut à Goma le week-end dernier pour que le souverain primaire en prenne connaissance et se prononce sur son adoption ou sa rejection].
Guy Mumbere
Kasugho
Beni-Lubero Online





