





Dans un moment particulièrement crucial, où les horizons du pays sont très « nuagés », le président Joseph Kabila vient de surprendre le monde par une permutation provocatrice au sommet de l’armée nationale. C’est un acte visible de défi que lance le président congolais à l’endroit de tous ceux qui pensent le coincer par des pressions qui sont loin d’aboutir. C’est également un signe de sabotage envers le peuple congolais qui voit ses bourreaux redorés de blason et couronnés d’honneur.
De fait, le général John Numbi, l’assassin du Maître Floribert TCHEBEYA, ancien directeur de Voix des sans voix, est hissé au rang de l’Inspecteur général des FARDC. Que pourrait signifier une telle nomination, si ce n’est qu’un défi et une injure à tous ceux qui croient encore aux droits de l’Homme?
A l’état-major général des FARDC, le général Didier ETUMBA est démis de ses fonctions en faveur du Lieutenant général Célestin MBALA MUSENSE. Qu’y a-t-il à retenir de Célestin Mbala? Il est l’homme qui avait été envoyé par le président Kabila pour installer dans le maquis de Beni des FARDC qui deviendraient des faux ADF, ces fameux partenaires des égorgeurs des civils tout en participant eux-mêmes à cette sale besogne. L’ascension du général Mbala au sommet de l’armée nationale signifie clairement que les forces publiques se trouvant à sa disposition, en d’autres termes l’armée nationale, passent désormais au service des égorgeurs. Serait-ce par ce geste que Joseph Kabila compte enfin sceller le destin de la R.D. Congo?
Une autre figure remarquable dans le remaniement de la hiérarchie militaire des FARDC, c’est la nomination du général Gabriel Amisi alias Tango Four en qualité de chef d’état-major général adjoint chargé des opérations. Quelle déception pour les congolais du Nord-Kivu, quand on se souvient de la grande trahison dont les FARDC ont été victime de la part de officier criminel à Mushake? En effet, c’était le 08 décembre 2007, lorsque le public devenait témoin de la débâcle des soldats du gouvernement congolais face aux rebelles du Congrès Nationale pour la Défense du Peuple, CNDP en sigle, à Mushake, en territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Le général Amisi alias Tango Four, sur ordre du président Joseph Kabila avait livré des multitudes des FARDC et tout leur arsenal militaires entre les mains du CNDP. Cet événement a dû provoqué un carnage que l’armée congolaise n’ait jamais connu dans son histoire militaire. Dès lors, en guise de récompense, Joseph Kabila fait passer Tango Four d’honneur en honneur et d’élévation en élévation. Voilà qu’aujourd’hui il devient le second de celui qui avait installé les égorgeurs dans la région de Beni pour exterminer les autochtones.
Pour ne se limiter qu’à ces trois figures parmi les bénéficiaires desdites nouvelles nominations faites par le chef de l’Etat, il y a lieu de constater que Joseph Kabila vient de revêtir ses escadrons de la mort d’un nouveau pouvoir sur la vie des paisibles populations livrées en holocauste. C’est une déclaration ouverte de guerre contre le peuple et contre ses efforts pour obtenir la démocratie, un état de droit, la justice et la liberté.
Et, ainsi, on peut s’interroger à juste titre que c’est en s’entourant des criminels, de surcroit investis du plein pouvoir pour semer la désolation et la mort, que Kabila persuadera son peuple et le monde de sa volonté de conduire la nation vers les élections? Est-ce avec ces personnes se trouvant sous le coup des sanctions de la communauté internationale que Joseph Kabila prétend ramener un état de droit et faire justice aux victimes des massacres et de l’insécurité cavalière vécue dans l’est du pays?
Ceux qui prétendent au leadership de l’opposition politique et de la société civile, ainsi que les hommes de troupes animés encore d’un sentiment patriotique devraient unanimement se dresser pour barrer la route à la triste aventure de Monsieur Kabila avant qu’il ne soit tard.
Kazadi Joseph Bondeko
Kinshasa.
©Beni-Lubero Online.





