





L’ANR de Butembo ne dort pas. Mais cette semaine, cette agence de renseignement qui a commencé à faire parler d’elle après son joli coup de filet operé dans la maffia camerounaise en ville de Butembo, a péché par excès de zèle en arrêtant dans la précipitation deux médecins congolais venus de Nairobi et qui étaient pourtant en règle.
En effet, deux médecins naturalistes venus de NAIROBI via Beni ont été arrêtés par les agents de l’Agence Nationale de Renseignement ANR Ville de Butembo le jeudi 03 mai 2007. Ces deux médecins, à savoir, Dr Luc MULIMBALIMBA et Dr Daniel AMANI avaient tous leurs papiers en ordre.
Mais d’où est partie l’information selon laquelle ils seraient des étrangers œuvrant illégalement en ville de Butembo? Selon les deux infortunés, leur arrestation était instrumentalisée par les tradi-praticiens (ou médecins traditionnels) œuvrant en ville de Butembo qui se sentaient menacés par la présence de ces deux chercheurs venus de Nairobi par une filière d’Eglise implantée à Butembo. En se battant pour leur survie sur Butembo devenu un terrain de concurrence dans leur domaine propre, les médecins traditionnels ou tradi-praticiens de Butembo ont ainsi induit l’ANR en erreur en accusant les deux visiteurs d’avoir proférer des injures à l’ endroit des tradipraticiens locaux sur les ondes d’une radio locale où ils avaient annoncé leur arrivée et le lieu des consultations des malades désireux de se faire soigner par leur médecine douce.
Le lendemain de leur arrivée, soit le Vendredi 4 mai 2007, pendant que des nombreux malades accouraient de partout pour se faire soigner par ces médecins visiteurs, deux agents de l’ANR sont arrivés sur le lieu pour arrêter les médecins en plein travail de consultation. Sur le champ, ils ont été conduits au bureau urbain de l’ANR où ils ont subi un interrogatoire serré avant d’être mis au gnouf ! Arrêtés vers 13h00 heure locale, ils ne seront libérés qu’à 22 heures sur intervention du directeur provincial de l’ANR de Goma.
D’après le Pasteur de l’Eglise qui est l’hôte de ces deux médecins, les agents de l ‘ANR auraient exigé un montant de 250 dollars américains pour la mise en liberté de deux docteurs. Mais après intervention du Révérend Pasteur de l’Eglise dont nous taisons le nom, la somme exigée a été réduite à 50 dollars américains que le Révérend Pasteur a payés pour ses visiteurs car selon une jurisprudence congolaise, on ne sort pas du cachot congolais sans y laisser un sou même si on est jugé innocent.
En effet, l’appareil judiciaire et carcéral congolais n’étant pas financé par l’Etat, se nourrit de ceux qui le sollicitent ou ceux qui tombent dans ses filets. Les justes et les coupables sont logés à la même enseigne par le justicier qui profite des uns et des autres. Et si par mal chance, le juste qui accuse est jugé plus riche que son accusé, il paiera somme toute une somme de loin supérieure à l’amende qu’on demandera au coupable jugé trop pauvre pour payer. Ceux qui disent qu’il n’y a pas de justice au Congo ne se trompent donc pas. Après la guerre contre les pays agresseurs du Congo, les congolais devront s’engager aussitôt dans une autre guerre, celle de la justice.
UMBO SALAMA et ZAWADI NZANZU
BUTEMBO
Beni-Lubero Online





