





La ville de Butembo se réveille ce mercredi 08 Mai 2019 sous des tirs et crépitements des armes depuis 5 heures du matin, étourdissant les horizons et sommant la population à se clouer à domicile. C’est encore un Centre de Traitement d’Ebola qui paraît être la principale cible de cette attaque.
En effet, le crépitement des balles embrase le CTE ITAV, à la Commune urbaine Kimemi, depuis l’Auditorat militaire, du côté de la Mairie, au bureau de la coordination de la riposte contre l’Ebola à Vungi. Nul se parvient encore à préciser l’identité des assaillants, mais d’emblée des indices probants dévoilent une complicité camoufflée au sein des FARDC, l’armée nationale, telle que le récent rapport d’enquête de Benilubero Online le révélait. Dans l’apparence, on continuera à présenter sur la scène des miliciens Mai-mai en action; cependant, ces pauvres milices ne resteront qu’un instrument à la merci des manipulateurs bien identifiés dans le réseau de service de renseignement officiel oeuvrant sur place, et agissant sur ordre hiérarchique qui remonte jusqu’au gouvernement central.
C’est inimaginable que des Mai-mai s’aventurient à venir attaquer dans une ville telle que Butembo en se dotant des véhicules de transport de leurs combattants, et que les FARDC se comportent en spectateurs, pour finir par embrouiller le public par des tirs intenses d’armes non ciblés, mais juste dispersés avec tout le risque de faire des victimes innocentes parmi la population, tel qu’on peut s’en rendre compte dans l’image ci-contre.
Il y aurait lieu d’insister sur la nécessité d’une enquête indépendante sur ce genre de crimes pour lesquels les autorités du pays devraient se justifier devant les opinions, étant donné le caractère de sabotage de telles attaques qui interviennent juste au lendemain de l’éminente mission des Ambassadeurs à Butembo, en sabotage de tous les travaux qu’ils ont abattus ensemble avec les structures locales (de Lubero et de Butembo) de la société civile. Le gouvernement congolais devrait être interpellé pour justifier et expliquer ce genre d’actes de moquerie vis-à-vis de la communauté internationale pourtant soucieuse de soutenir les efforts portant à soulager la misère de la population locale face aux fléaux d’Ebola et des insécurités récurrentes.
Il est regrettable de constater que, malgré les cris d’alarme de la population victime de Butembo, le gouvernement adopte juste la même indifférence face aux manoeuvres dénoncées dans le cadre du synisme favorisant la pérennisation de l’Ebola, autant que ce genre de comportement ait été, et continue à être dénoncé au sujet des massacres de Beni. Y aurait vraiment eu « changement » à la tête du pays, de manière à refonder l’espérance dans le coeur de nos concitoyens? Le président Felix a donné une bonne promesse verbale de la paix et de la stabilisation aux populations de Beni-Lubero lors de son dernier passage dans cette région. La réalisation pratique de ce discours semble trop tarder pour dissiper le soupçon de complicité qui commence à peser lourdement sur sa personne, en tant que « successeur-héritier » de Joseph Kabila.
Talangai Katchelewa
Beni
©Beni-Lubero Online.





