





Un citoyen ougandais nommé Pius KINTU a passé plusieurs jours dans le Diocèse de Butembo-Beni pour des prières de guérison.

Frère Pius KINTU
Les bubolais et le bubolaises ont accourus de partout pour chercher à arracher une guérison de la puissance spirituelle du Frère Pius. Plusieurs personnes ont affirmé avoir été guéries par Pius, des faits difficiles à vérifier scientifiquement. Tant mieux pour les personnes guéries!

La grande affluence des bubolais aux célébrations avec Pius, montre combien les congolais et les ougandais croient en un seul Dieu malgré les questions politiques et sécuritaires qui les divisent. Cette communion spirituelle n’a jamais été rompu par la guerre d’agression rwando-ougandaise.

Les catholiques congolais continuent à vénérer les saints ougandais et à faire des pèlerinages à Nyamugongo, haut-lieu des martyrs ougandais, pour se faire guérir des diverses maladies et chercher toutes sortes des gadgets porte-bonheur.

Cette fraternité spirituelle unit aussi les catholiques congolais aux catholiques rwandais. Les catholiques congolais du Kivu, malgré les massacres des Kivutiens par des soldats et des rebelles rwandais, continuent à faire des pèlerinages à Kibeho, Diocèse de Gikongoro, où la Vierge Marie « Mère du Verbe » « Nyina wa Jambo » en Kinyarwanda, serait apparue plusieurs fois entre le 28 novembre 1981 et le 28 novembre 1989, bien avant le génocide de 1994.

Le pont de la foi chrétienne ne s’est jamais effondré entre les catholiques de la région des Grands Lacs. Ceci explique pourquoi le Frère Pius de l’Ouganda peut attirer des foules congolaises cherchant un miracle, une guérison. Jésus peut se servir d’un ougandais pour sauver les congolais. La vierge Marie peut apparaître au Rwanda pour que les congolais traversent la frontière pour la vénérer avec les Twa, les Hutu, et les Tutsi.

Il en est de même de la musique. A Kigali comme à Kampala, les rwandais et les ougandais, militaires et civils, dansent la dombolo congolaise. L’art musical comme tout art, n’a pas de frontière.
On peut continuer la liste des ponts non cassés entre les peuples de la Région des Grands Lacs en citant le commerce, l’éducation, le sport, etc.
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Malheureusement à l’heure qu’il est, aucun artisan de paix de la région n’a voulu utiliser toutes ses passerelles qui existent entre ces pays en proie à des guerres économiques et maffieuses pour cimenter la paix et la collaboration. Et quand bien même cette paix et cette collaboration sont évoquées, c’est toujours comme un vœu pieux, une demande que Dieu agisse, que les gouvernements fassent ceci ou cela, que la communauté internationale s’implique, et que les individus se convertissent, etc. Et on s’arrête là. On peut dire sans se tromper que les congolais ont oublié l’adage bien connu, aide-toi et le ciel t’aidera ! Et pourtant ils ont l’expérience quand ils nourrissent leurs familles. S’ils attendent que Dieu intervienne pour avoir des haricots à la maison, ils mourront de faim. Mais quand ils vont au champ, Dieu bénit leurs efforts humains pour produire des haricots. Il en est de même pour la paix, la securité, le développement. Tant que les congolais chercheront la paix seulement dans les églises et les groupes de prière, ou chez les guérisseurs comme Pius, ou tant qu’ils abandonneront la recherche de la paix à la Monuc, aux médiateurs internationaux, la paix voulue n’adviendra pas. Mais quand les congolais animés de leur foi en Jésus-Christ qui a payé de sa vie le rachat de l’humanité pécheresse, se mettront ensemble dans leurs villages, leurs quartiers, leurs groupes de travail, etc. pour faire advenir la paix entre eux et autour d’eux, la paix authentique qu’ils désirent de tous leurs vœux sera au rendez-vous. On ne le dira jamais assez, la paix au Congo sera l’œuvre des congolais eux-mêmes prêts à payer son prix par leurs vies, leurs efforts personnels, mettant en profit les passerelles qui existent avec leurs voisins et d’autres peuples du monde.
Tant que nos avenues, nos croisées de chemins ou carrefours seront bondées des associations étrangères comme c’est le cas aujourd’hui, le congolais n’aura pas ni paix ni pain véritable. Les associations qui se bousculent au Congo cherchent tout d’abord l’intérêt de leurs pays, utilisant les catastrophes humanitaires comme porte d’entrée au Congo. Pour rester éternellement dans le paradis congolais où coulent le lait et le miel, ces associations étrangères attiseront d’autres conflits qui justifieront la prolongation de leur présence au Congo. En effet, qui peut couper la branche sur laquelle il est assis ?
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Les congolais doivent faire une halte au cours de leur recherche de bonheur pour redécouvrir leur paradis qu’est le Congo et leur foi et capacité d’améliorer eux-mêmes leurs conditions de vie matérielle et spirituelle. Ce qui manque souvent c’est l’amour du travail, l’esprit de sacrifice, l’endurance, la discipline, etc.
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Le Frère Pius peut guérir quelques malades. Mais les congolais armés de sa foi et convaincu de sa capacité à améliorer ses conditions de vie guériront des multiples. Chaque congolais doit devenir son propre guérisseur. Aux disciples qui demandaient du pain à Jésus pour nourrir des foules rassemblées autour de lui, Jésus répliqua : Donnez-leur vous-mêmes à manger ! Aujourd’hui, Jésus dit aux congolais : Guérissez-vous vous-mêmes !


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