





Malgré l’arrivée du Chef de l’Etat à Beni, les génocidaires continuent à faire le carnage des populations civiles et innocentes. La nuit de samedi à dimanche 2 novembre 2014, la ville de Beni c’est encore une fois réveillée sous un bain de sang au Nord de la concession de la Paroisse catholique Saint Gustave de Beni-Païda, en Cellules Vutakohola, Munzambaye, Bel Air et Kasinga, au Quartier Kasabinyole, dans la Commune Ruwenzori. Le bilan provisoire dont nous disposons jusqu’à présent fait état de 14 personnes dont 2 militaires égorgées à la machette. Parmi les victimes on note une dame, un bébé, un taximan et quatre personnes. Trois corps ont été retrouvés à Tubameme dans le Ruwenzori.
Cette situation a provoqué une vive tension dans toute la ville de Beni. Les habitants qui allaient déposer la 7ème dépouille à la morgue en scandant des chansons hostiles au pouvoir à place et aux ougandais ADF-NALU ont été farouchement dispersés par l’armée et la police. Cet agissement a provoqué la colère des manifestants qui se sont mis à arracher et brûler les drapeaux des partis politiques de la majorité au pouvoir, notamment ceux du PPRD cher au Président Kabila et ceux du BUREC cher au Gouverneur Julien Paluku. Ils sont allés jusqu’à saccager un véhicule de la MONUSCO le monument de Joseph Kabila, placé sur le boulevard qui mène vers Malepe, en Commune Beu.
Pendant que nous rédigeons cette dépêche, les balles continuent à crépiter et la population oppose toujours une résistance farouche contre l’armée congolaise aidée par la MONUSCO. Un policier nous a indiqué qu’il soupçonne une infiltration des assaillants parmi les manifestants. Cette thèse risque d’empirer la situation. Personne ne sait ce qui arrivera.
Où est le Président Kabila à ce moment?
Nous apprenons que le Chef de l’Etat a quitté presque clandestinement la ville de Beni, la veille de ces massacres. Il est parti sans annonce officielle. Quelques personnes que Beni-Lubero Online a rencontrées sur la rue disent être déçues par ce séjour du Président Kabila.
D’après leur dire, elles pensaient que le Commandant Suprême des Forces Armées de la République sortirait de Beni après remplacement du commandement militaire qui a brillé par son incompétence et après lancement de nouvelles opérations Sokola. Elles ajoutent qu’elles attendaient du Président de la République beaucoup d’autres réalisations comme : déclarer l’état de guerre à Beni, proclamer la région de Beni comme sinistrée, obliger les forces armées et la MONUSCO de faire efficacement leur travail, etc. L’arrivée de ce président était déjà annoncée à Butembo, mais elle a été démentie à la dernière minute. Au-delà de tout ceci, l’arrivée de Kabila à Beni n’a été qu’une promenade de santé, ont-elles ajouté. Rappelons que ce carnage vient de faire plus de 100 civils égorgés dans une durée de seulement un mois, mais aucun deuil national n’a été jusque là organisé en mémoire de ces Congolais innocents.
Siku Provinces
Beni
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