





La situation sécuritaire qui prévaut à Goma rappelle bien la période avant la Conférence de Paix de Goma. Ceux qui disent qu’avant la Conférence de Paix égal après la Conférence de Goma n’ont donc pas tord. En effet, la conférence de paix de Goma avait eu lieu après la défaite cuisante de l’armée et des forces de securité congolaises. L’Acte d’engagement n’avait pas voulu abordé cette situation de fait. L’autorité de l’Etat congolais au Nord-Kivu n’avait pas été rétablie par la conférence de Goma. Au contraire, cette conférence a, de fait, consacré l’éloignement du Kivu du gouvernement central. Le bureau du fameux comité de sages est le nouveau gouvernement du Kivu devenu autonome de fait. Les Mai-Mai qui ont claqué la porte de ce comité ont vu le piège tendu aux Kivutiens. En effet, comment la paix peut revenir au Congo sans l’intervention de l’Etat congolais ou du gouvernement central ? Pendant que les discours des organisateurs avaient fait croire que la conférence n’était que consultative, les derniers jours ou les dernières heures de la fameuse conférence avaient démontré que la Conférence de Goma se voulait bien souveraine. Il fallait arracher des signatures sur le champ pour sauver l’honneur du Président Joseph Kabila qui aurait eu honte de regagner la capitale. Pour plusieurs observateurs, les moments ultimes de la Conférence s’étant passés hors micro avec une médiation internationale accusée d’être le soutien à Nkunda, l’acte d’engagement n’est pas crédible. La preuve c’est que l’Etat congolais n’est pas revenu aux affaires au Nord-Kivu après la Conférence de Goma. Des milliers des congolais sont toujours déplacés loin de chez eux sans aucune aide du gouvernement de Kinshasa ni de la Monuc. A Goma, le gouvernement provincial Parallèle mis en place par John Numbi continue de travailler dans l’ombre poursuivant un agenda que tous les congolais savent déjà.
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Cet état des choses explique l’insécurité qui règne dans la ville de Goma comme partout au Nord-Kivu. Comment en serait-il autrement si on n’a pas des forces de securité pro-Congo sur terrain avec des moyens de leur action. Les conséquences ce sont les assassinats qui se poursuivent.
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Le samedi 2 Février 2008 à 19h45 » dans le Quartier Mabanga-Sud, un jeune garçon à la fleur de l’âge, Mr. MUMBERE LUBHATSUNGANA a été abattu par des bandits en mains armées. Mumbere avait à peine 22 ans et était finaliste de l’Institut Tuungane de Goma.
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Ailleurs dans le même quartier, d’autres bandits ou les mêmes bandits, ont tire sur une jeune fille qui s’en est sortie par une jambe gauche fracassée. Ses jours ne sont pas en danger si l’on en croit les médicales de l’Hôpital Heal Africa.
Le même jour, au LYCE KIMBILIO, une grenade a explosée dans une salle de classe où il y a eu 9 personnes gravement blessées.
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Le mal c’est le fait qu’aucun dispositif sécuritaire n’a été mis en place pour traquer les malfrats et encore moins pour ouvrir des enquêtes et des poursuites judiciaires. La securité avait regné à Goma seulement quand Joseph Kabila y séjournait. Depuis son retour à Kinshasa, Goma n’est plus sécurisé car aucun kivutien ne semble avoir droit à la protection de l’Etat. Des Millions de dollars se sont envolés dans la fumée pour une réunion qui s’est limitée aux formules protocolaires pour consommation étrangere sans jamais attaquer le problème du Kivu à ses racines.
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Dans tout ceci, l’éternel instigateur n’est rien d’autre que l’ancien mouvement rebelle RCD-Goma d’Azarias Ruberwa devenu TPD avec Eugene Serufuli, CNDP avec Nkunda, et depuis une semaine, FPC avec le Colonel Makenga. Dieu seul sait quel mouvement rebelle naîtra demain pour endeuiller le Kivu.
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Les armes distribuées en 2004 (selon un rapport de la Monuc) aux populations hutu du Nord-Kivu par le TPD d’Eugene Serufuli n’ont jamais été récupérées ni par le gouvernement congolais ni par la Monuc.
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Au vu de ce qui se passe, le Kivu ou la R.D. Congo n’est pas encore sorti de l’auberge. Et pourquoi cette surchauffe ? Peut-on lier la récession économique qui secoue les pays dits grandes puissances à la recherche sans ambages et sans honte de la recolonisation du continent par des méthodes (les rébellions, les sécessions, le complot, le tribalisme) que l’on croyait déja dépassées au Congo?
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Paul Maene
Goma
Beni-Lubero Online





