





Après une ouverture en pompe hier dimanche 6 janvier 2008, les travaux de la Conférence prévus pour ce lundi 7 janvier 2008 n’ont pas eu lieu. Ce n’est pas sûr non plus que les travaux peuvent commencer demain mardi. La raison de ce retard est d’ordre organisationnel, notamment, le recensement et le logement des participants.
Si au départ les organisateurs de la conférence estimaient à 500 le nombre de participants, aujourd’hui ce nombre a presque doublé si l’on en croit les mêmes organisateurs. Il faut loger et nourrir environ 1000 personnes.
Parmi les demandeurs de logement, il y a un nombre élevé d’expatriés, membres de délégations étrangères et les membres de ce qu’on appelle « service technique » des ministres et des représentations diplomatiques au Congo. La ville provinciale de Goma est sommée d’abriter les représentants de toutes les institutions de la Capitale Kinshasa, à plus de délégués de deux Kivu.
Sachant que la ville de Goma accueillait déjà un grand nombre de déplacés de guerre, il est difficile aujourd’hui de distinguer les déplacés de la guerre de Nkunda de délégués à la Conférence de Paix. Tous sont logés à la même enseigne. Certains délégués ont passé cette nuit à la belle étoile, d’autres dans les Nganda de la ville.
Tous les hôtels de la place ainsi que les Centres d’accueil, tous affichent plein, certains pour la première fois de leur histoire. Certains Gomatraciens seraient sollicités pour transformer leurs maisons familiales en maisons d’accueil.
Un député Provincial du Nord-Kivu dont nous taisons le nom a accueilli hier 26 délégués dans son salon et son unique chambre pour visiteurs en attendant que les organisateurs leur trouvent un logis.
Parmi les délégations étrangères qui ont attendu longtemps avant de trouver un logement, on signale le calvaire de la délégation tanzanienne pour qui même le quartier BIRERE n’avait plus de place.
Sachant qu’à l’heure qu’il est, aucun délégué n’a touché son per diem, on peut s’imaginer la désillusion des délégués qui n’avaient reçu que le billet d’avion pour se rendre à Goma, où ils espéraient se la couler douce sur le compte des frais généraux de la Conférence. Goma ne sera pas Sun City !
Pour accéder à la mangeoire du lait et du miel de Goma, il faudra aussi gagner la bataille de la validation des mandats qui s’annoncent rude, vue l’inflation exponentielle du nombre des délégués. Certains délégués risquent de perdre dans ce jeu des titans leur qualité de délégué pour devenir « phaseurs » à Goma! Tant mieux pour Nkunda !
Les mauvaises langues disent que certains délégués seront appelés à loger à Gisenyi, au Rwanda si cela n’a pas déjà été le cas pour certains. D’autres pensent que cette gymnastique est voulue par les stratèges de la Conférence pour affamer les délégués, les blesser dans leur amour propre, en préparation de leur reddition en bonne et due forme à celui qui leur donnera un logement, à manger et leur ticket de retour à domicile.
Le bureau technique de la Conférence est on ne peut plus déborder par l’accueil et le logement des délégués dont le nombre ne fait qu’augmenter du jour au lendemain.
Pourquoi avoir précipité l’organisation d’une conférence dans une ville sans structures adéquates? Qu’est-ce qui explique le nombre croissant des participants ? Ce méli-mélo dans l’ l’organisation matérielle de la Conférence n’est-elle pas voulue par les stratèges de la Conférence qui voudraient perdre le temps du débat aux participants et pour qui le document à signer serait fin prêt pour qu’on lui appose les signatures voulues le 14 janvier prochain ?
Paul Maene
Goma
Beni-Lubero Online





