





La consternation était grande au cours de la messe du samedi Saint à l’Eglise du Saint-Eprit de la ville de Goma.
Pendant que Monseigneur Théophile KABOY, nouvel Evêque du Diocèse de Goma, célébrait la messe solennelle de la veillée pascale dans la nuit du samedi 3 avril 2010, un homme non autrement identifié s’est introduit à l’autel avant de se diriger tout droit vers l’Evêque. Intercepté par l’Abbé KAHAMBA, cet intrus sera vite maitrisé par les prêtres et servants qui officiaient à l’autel. La fouille des vêtements révélera que cet intrus portait sur lui une baïonnette. Des Agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) qui étaient dans l’église entreront très vite en action pour conduire ce malfrat vers un lieu de garde à vue en attendant son jugement.
D’après les interrogateurs de ce malfrat au moment de la fouille, ce dernier aurait dit qu’il voulait aller chanter dans la chorale. Mais pourquoi s’était-il alors dirigé vers l’évêque ?
Seul l’ANR qui le détient encore pour un interrogatoire approfondi pourra éclairer l’opinion sur les vraies motivations de ce malfrat qui a failli transformer la fête de la résurrection à Goma en deuil diocésain. Mgr Kaboy est ainsi passé non loin du martyre à l’instar de Mgr Romero de EL Salvador assassiné pendant la messe pour ses prises de position en faveur des opprimés de son pays.
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Ituri : Abbé Gilbert NGODJO agressé par un Fardc pendant la messe du Vendredi Saint
L’officier-FARDC qui a passé à tabassé le Prêtre Catholique Gilbert NGODJO, à NGOBU, Collectivité de Walendu-Binti s’est évadé de son lieu de détention depuis lundi dernier.
Pour rappel, le Lieutenant FISTON, comme c’est de lui qu’il s’agit, avait perturbé la messe du soir de Vendredi Saint à NGOBU, en y en arrêtant en pleine église deux fideles au prétexte qu’ils n’avaient pas pris part aux travaux communautaire « Salongo » qu’il avait ordonné cette journée, des travaux qui consistaient à construire pour ses éléments des casernes au camp militaire.
Et, comme le Prêtre avait plaidé en faveur de ses fideles arrêtés en pleine messe de Calvaire de Jésus (le 2 avril 2010), ce Commandant local des forces navales a tout simplement ordonné à ses hommes de tabasser cet homme de Dieu, qui s’en est sorti la bouche et le nez en sang, avant d’être jeté au cachot militaire comme un bandit.
L’Abbé Gilbert NGODJO tabassé, humilié devant ses fidèles n’a été libéré du cachot de son bourreau que 24 heures très mal au point au point de vue santé car n’ayant reçu ni nourriture ni soins après les traitements cruels, inhumains et dégradants auxquels il était soumis par cet officier des Fardc.
Mgr Dieudonné URINGI, Evêque du Diocèse Catholique de BUNIA avait alerté les autorités administratives et militaires du District de l’ITURI. Celles-ci avaient ordonné l’arrestation immédiate du Lieutenant FISTON mais il s’évadera de la prison le lendemain de son arrestation.
Pour le Colonel Jean Marie BUNANGUZI en charge du 7e Groupement Forces Navales, en mission àBUNIA, ces faits sont déplorables.
Il en appelle à la patience des fidèles et du clergé catholiques et promet de s’investir personnellement dans cette affaire pour que le fugitif soit appréhendé dans un bref délai.
Pendant ce temps, il promet prendre en charge les soins du Prêtre dont la santé est très critique et déclare avoir ordonné l’arrestation du Gardien de cachot ayant comploté à l’évasion du Lieutenant Fiston. Les fidèles de la Paroisse de NGOBU se préoccupent beaucoup de la santé de l’Abbé Gilbert qui se dégrade continuellement et se demandent ce que ses geôliers ont fait de lui au cachot. Des voix s’élèvent pour qu’il soit dépêché dans un hôpital spécialisé pour des examens sérieux de santé.
Pendant que les fidèles catholiques étaient soumis à un vrai calvaire du Vendredi Saint à la Paroisse de NGOBU avec la flagellation de l’Abbé Gilbert et l’arrestation de deux fidèles par des soldats Fardc assumant le rôle des soldats romains, les congolais de KOMANDA, dans le même District (en Territoire d’IRUMU), étaient en brousse, fuyant les affrontements sanglants entre FARDC et la milice FPJC, lesquels affrontements ont continué jusqu’au dimanche de Pâques.
Ces événements malheureux de l’Ituri qui n’ont pas reçu l’attention des medias comme ceux de Mbandaka le dimanche de Pâques, les tueries de Beni au Nord-Kivu, etc., reposent la question de la gestion actuelle du pays qui ressemble à un bateau ivre, sans commandant, et qui avance au gré des vagues ! Un cadre de concertation permanente entre les dirigeants politiques, les opposants, les institutions citoyennes mises en place après les élections de 2006, ainsi que toutes les forces vives de la nation, apparaît comme une urgence si on veut éviter un naufrage catastrophique au Titanic congolais ! Pour initier cette concertation de sauvetage de la RDC, il faut des congolais courageux ou des institutions, des partis politiques, qui se prévalent d’être incontournables dans leurs discours. Le moment est venu pour que ceux qui aiment la RDC agissent pour le bien de tous les congolais!
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Obède BAHATI,
Beni
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