BEMBA, KAMERHE, MBUSA : Si Tshisekedi savait vraiment ce qu’il fait en leur confiant la clé de la sécurité et de la prospérité de la RDC qui recherche en tantôt le chemin de résurrection dans le nouveau gouvernement remanié que le peuple congolais considère comme dernier recours du salut de la Nation dans la tempête actuelle !…
Mais hélas ! Dans un moment particulièrement difficile, où les congolais s’attendent à ce que des hommes intègres prennent, intervient un nouveau théâtre politique qui remet sur la scène des vétérans politiques au profile lamentable. Le masque d’hypocrisie et de complicité du régime en place tombe enfin.
Kamerhe, Bemba, Mbusa au contrôle dans le contexte actuel de la RDC, quelle imprudence !
L’obsession du pouvoir conduit Felix Tshisekedi à l’aveuglement total. Le seul souci du moment, c’est la course aux présidentielles qui sont déjà à nos portes. Malgré la perspective incertaine desdites échéances, Felix se tient aux prises dans toutes les alternatives. Voilà la circonstance qui fait resurgir Kamerhe, Bemba et Mbusa comme du cheveu dans la soupe.
Felix Tshisekedi est bien conscient que l’électorat de l’ouest et l’est du pays ne lui sera nullement favorable. Dans ce contexte, il estime que Jean-Pierre Bemba est l’icône représentant la confiance du grand ouest du pays, pareillement Vital Kamerhe au Sud-Kivu ainsi que Antipas Mbusa Nyamwisi comme figure emblématique du Nord-Kivu. La province orientale et le Kivu, c’est la région à la plus forte en densité de population du pays. Néanmoins, ne peut justifier la promptitude à livrer n’importe quel prix pour y gagner l’électorat. Jean-Perre Bemba prend la défense, Vital Kamerhe à l’économie, Mbusa Nyamwisi à l’intégration régionale !
Evaluez le dommage…
De Jean-Pierre Bemba…
Ancien Seigneur de guerre, dont le point sombre de la carrière a culminé dans l’inculpation et condamnation à la Cour Pénale Internationale. Le souvenir macabre d’ « effacez le tableau » ne disparaitra jamais du peuple de l’Ituri et du Nord-Kivu. Mais dans le contexte du moment, cette triste histoire paraitra d’une moindre gravité par rapport à une réalité plus embarrassante, tel que le passé politique de Jean-Pierre Bemba plonge une de ses racines dans l’encadrement du pouvoir en place en Ouganda, qui est revenu aux côtés du Rwanda pour conquérir l’est de la République Démocratique du Congo sous le masque de la rébellion du M23. On aura beaucoup trop parler du Rwanda comme commanditaire des crimes et terroriste du M23, mais le plus meneur de jeu en silence demeure l’Ouganda. L’arrivée de Jean-Pierre Bemba à la tête des forces de défense de la RDC serait-elle une opportunité pour la RDC contre les agresseurs et terroristes de l’Afrique de l’est dont il est en partie un produit politique ou l’inverse ?…D’ailleurs, ce fut le contre-poid de l’Ouganda qui lui conferra un poste de Vice-Président de la République dans le gouvernement de 1+4 issu des négociations de Sun-City en 2003.
De Vital Kamerhe…
La République Démocratique du Congo est devenue le marchepied du Rwanda avec l’effort personnel de Joseph Kabila qui en tout s’est manifesté plus rwandais que congolais. Or, celui qui a aidé à imposer idéologiquement Joseph Kabila pour qu’il soit adopté par le peuple congolais n’est autre que le grand manipulateur Vital Kamerhe. Mais aujoud’hui Vital Kamerhe à la tête de l’économie est plus qu’un scandale, non seulement du fait de mémoire de son triste procès au sujet des détournement des fonds de l’état congolais, mais encore du fait de sa récente prise de position dans la tendance à défendre les intérêts du M23, qui revient à dire à se battre pour l’intérêt du Rwanda. Il n’y a pas longtemps que le Président Paul Kagame était persuadé d’avoir la main mise sur les minerais du Kivu sur base des accords dont Felix l’avait gratifié. Mais aujourd’hui, où Kigali tend à perdre toutes ses influences et intérêts quand l’échec du M23 (qui fait son gendarme en RDC) qui se dessine en perspective, pourquoi permettre à Kamerhe de lui prêter un béquille de relèvement en confiant l’économie du pays à un tel si horrible traitre ?
De Mbusa Nyamwisi…
L’intégration régionale c’est le point d’achoppement qui justifie l’essentiel de la souffrance actuelle de la République Démocratique du Congo. Les différentes structures ou communautés régionales cherchent, chacune pour sa part à avoir la RD Congo à ses côtés. Cette pression par laquelle chacune tire le bout de ficelle vers elle expose la RD Congo à l’éclatement et la rend vulnérable au démon de balkanisation. En tout temps Mbusa Nyamwisi a été l’acolyte fidèle de l’Ouganda en RD Congo. Même le retour de Mbusa après l’exile que lui avait valu les discordes avec Joseph Kabila fut une grâce de recommandation Kampala auprès de Felix Tshisekedi. Il y a un schéma que les pays voisins de la RD Congo se sont déjà tracés dans le sens d’avoir la main mise sur les ressources de la RD Congo. Et pour y arriver ils aiment toujours avoir des marionnettes à insérer dans la gestion des choses publiques de la RD Congo. L’accession de Mbusa Nyamwisi peut susciter de l’engouement chez certains congolais, en estimant qu’étant ressortissant de l’est du pays, il saura gérer circonscrire les difficultés sécuritaires qui secoue cette partie de la RD Congo dans le contexte de coopération régionale. En plus d’être un disciple docile des voisins de l’est, Mbusa Nyamwisi fera face une mission d’avance piégée. En effet, le pouvoir en place connait le jeu qu’il mène et les profit qu’il tire du chaos qui engloutit le Kivu et l’Ituri, car en toute logique rien ne saurait convaincre sur l’opportunité d’inviter les forces de la Communauté de l’Afrique de l’Est dont les armées soutiennent la rébellion du M23 sur le sol congolais avec la prétention qu’elles viendraient y sécuriser le territoire congolais et ses habitants contre les terroristes du M23.
Voilà autant d’ambiguïté qui entoure le dernier remaniement du gouvernement de Kinshasa de manière à persuader qu’il n’y a rien de salutaire à en espérer. Bien au contraire, par le nouveau gouvernement, Tshisekedi a visiblement poussé sur un nouveau bouton devant accélérer l’accomplissement de la balkanisation de son propre pays.
Christian Lukinga
©Beni-Lubero Online.