





Pendant que l’attention des beniluberois est tournée vers, d’une part, le carnage ethnique perpétré par les Hutu NYATURA sur la communauté Nande de Rutshuru et l’aile Nord du M23 connue sous le pseudonyme de « ADF/NALU » active dans le territoire de Beni qui se qualifie dans le kidnapping des fils de la communauté Nande, et d’autre part vers les pourparlers de Kampala entre le Gouvernement Congolais et le M23, pourparlers qui, aux yeux de plusieurs accouchent déjà d’une souris…, le chef de Chefferie des Bashu, Mwami Abdoul KALEMIRE III a déclaré une épidémie de la rougeole en Zone de Santé de VUHOVI en Territoire de Beni, où l’on a signalé déjà 36 cas dans un intervalle de deux semaines.
Pendant ce temps, le Maire de la ville de Butembo, Monsieur SIKULI U’VASAKA MAKALA Théodore, déclare également la présence de la même épidémie en Zone de Santé de Butembo où l’on a jusque là signalé 9 cas. De l’autre côté, en Zone de Santé de Beni et de Lubero c’est le choléra qui gagne du terrain dans les camps des déplacés.
Face à cette alerte grave, les infirmiers et les administratifs sanitaires entrent en grève. En effet, c’est depuis un bon temps que ces professionnels de la santé l’ont exprimé à travers des correspondances au tant Ministère Provincial que National, mais en vain. Comme qui dirait les mêmes causes produisent les mêmes effets, sur le modèle des autorités de l’EPSP, la haute hiérarchie répond à ses interlocuteurs par « un grand silence ».
Et devant ce silence, les syndicalistes sont alors passés à la vitesse supérieure : « la grève ».
Ces professionnels de la santé réclament entre autres :
– La prime de risque du mois de Février 2008, celle d’octobre 2008 et octobre 2012. Cette somme détournée s’élève à 27 060 000 Francs Congolais pour 4001 agents des Zones de Santé d’Alimbongo, Biena, Butembo, Kayna, Katwa, Kyondo, Lubero, Manguredjipa, Masereka, Musienene et Vuhovi correspondant à la Région Beni-Lubero.
– La révision à la hausse de leur prime de risque qui, comparativement à l’enveloppe réservée aux médecins et aux autres professionnels de la santé, demeure discriminatoire. À titre illustratif : la prime de risque pour les médecins varie entre 490 000 et 900 000 Francs Congolais, alors que pour les infirmiers elle varie entre 11 000 et 43 000Francs Congolais contre 6 500 à 11 000 Francs Congolais pour les administratifs sanitaires. Malgré cette discrimination, un bon nombre d’infirmiers et administratifs n’en bénéficie pas faute de immatriculation.
L’on serait tenté de croire que le tireur des ficelles est le même tant pour le détournement du salaire des infirmiers que pour celui des enseignants de cette même contrée car les détourneurs, bien identifiés circulent librement sans être inquiétés par qui qu’il soit. Comme qui dirait que le secteur de la Santé vient d’être aussi occupé par les agresseurs comme celui de l’éducation il y a environ 18 ans.
Pendant ce temps, au bout deux semaines de grève des professionnels de la santé les conséquences sont énormes, très énormes alors. Outre les morts enregistrées ça et là, la rougeole et le choléra gagne du terrain en district de Butembo et de Beni. Cette situation n’est malheureusement sous le contrôle de personne. Il est donc, pour le moment difficile d’établir un quelconque bilan étant donné qu’aucun rapport administratif n’est produit. Il y a donc lieu de penser que cette prime de risque des infirmiers et le salaire des enseignants du réseau protestant de la Province Éducationnelle Nord-Kivu II, détourné en février et mars 2008 servent pour préparer la guerre des agresseurs Rwandais.
Edgar Mateso
Butembo
Beni-Lubero Online





