





C’est depuis environ trois mois que les prix des produits vivriers, à l’occurrence l’huile de palme, ont pris l’ascenseur. Le prix d’une bouteille de 72 centilitres est ainsi passé de 200 FC à 450 FC. Pour le moment un bidon de 20 litres est passé de 8 US$ à 16$. A Butembo, 20 litres d’huile de palme reviennent à 20 US$

Centre Commercial de Manguredjipa
Quelles sont les facteurs qui expliquent cette hausse exponentielle des prix d’un produit de première nécessité ? L’occupation des zones minières du coltan et de l’or par les rebelles de Nkunda ? Les tracasseries des résistants Mai-Mai ? La rareté des produits pétroliers sur le marché local ? La sécheresse ?

Une vieille palmeraie
Selon nos enquêtes sur terrain, il ressort clairement que les causes principales de la hausse des prix des produits vivriers dans la Collectivité des Bapere sont :
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La faible production due au vieillissement des palmeraies qui n’ont pas été recyclés depuis des décennies ;
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La forte demande de l’huile de palme sur le marché provincial qui voit le secteur de Manguredjipa exporte plus d’huile qu’il ne produit. Les commerçants locaux et étrangers (de l’Ouganda), les ONG chargés des 900 000 déplacés du Nord-Kivu, les consommateurs locaux se bousculent pour se partager la petite quantité d’huile de palme produite par les paysans avec des moyens rudimentaires.

Les causes épinglées ci-dessus renvoient à une autre cause, celle de l’absence du pouvoir public dans la réglementation du marché et la défaillance du Ministère de l’Agriculture dont le rôle est d’aider les paysans à prendre soin de leur outil de production, en l’occurrence, le palmier. Ces défaillances dans le secteur agricole duquel dépend la survie des congolais appauvris par les guerres des minerais, est un signal d’alarme qu’il faut prendre au sérieux. En effet, si l’agriculture tombe en faillite comme les autres secteurs de la vie nationale, que restera-t-il du Congo ? Un peuple qui n’arrive pas à subvenir à ses besoins alimentaires, est un peuple voué à l’esclavage. La situation de Manguredjipa en Territoire de Lubero démontre une fois de plus le Congo est mal entre dans le phénomène de la mondialisation. Il est avantageux d’ouvrir son pays au marché libre mais il faut quelques soupapes de sureté pour protéger les droits de ces citoyens contre les appétits gloutons de ceux qui ont les moyens pour acheter tous les vivres. Pour bien remplir ce rôle, l’Etat doit offrir des alternatives palpables et non seulement des promesses. L’Etat congolais doit gérer au quotidien la vie des citoyens.
Juvenal Paluku
Butembo
Beni-Lubero Online





