





Ceux qui avaient prédit l’apocalypse à Beni-Lubero au lendemain de la fête du cinquantenaire de la RDC ne s’étaient pas trompés. On a l’impression que le CNDP déguisé en Fardc, FDLR et ADF-NALU est décidé de conquérir les territoires de Beni et de Lubero, bastion de la résistance congolaise à l’occupation rwando-ougandaise et à la balkanisation de la R.D.Congo. Ce n’est pas la première fois que le CNDP essaie de s’emparer de Beni-Lubero. Mais cette fois-ci, Beni-Lubero est esseulé. Le gouvernement de Kinshasa se dérobe de sa mission de protéger les Citoyens congolais. Avons-nous encore un ministre de la défense? Un ministre des Droits Humains? Un Ministre chargé des Catastrophes et de l’aide humanitaire? Un Ministre de la Justice? Un Ministre de la Communication? Kinshasa se tait après avoir habillé les rwandais du CNDP avec l’uniforme des Fardc pour leur permettre d’accomplir leur sale besogne. Vital Kamerhe qui avait dénoncé cet habillage du loup de vêtements de pacificateur avait été demis de ses fonctions ! Pour camoufler sa roublardise, la MONUC s’est mué en MONUSCO et a changé de patron pour achever la même sale besogne. Les fins analystes lui attribuent la mission de la stabilisation de l’occupation rwandaise du Nord-Kivu. Les résolutions de paix d’hier tombent caduques comme les cartes d’électeurs de 2006. L’heure n’est plus au dialogue. La volonté du plus fort doit prévaloir. Pour cela, il faut recommencer à zéro. Il faut reformater les esprits pour que la bible du capitalisme du désastre soit bien assimilée sous le choc, la peur, le génocide. On assiste à un renversement des rôles : Ceux qui se disaient victimes hier deviennent les bourreaux d’aujourd’hui. Le monde entier savait qu’il y avait des refugiés rwandais au Congo depuis le génocide rwandais de 1994. Renversement de situation : L’actualité est plutôt dominée par des refugiés congolais au Rwanda qui doivent retournés au Congo. Le HCR s’active pour un retour unilatéral des réfugiés congolais du Rwanda au Congo. Refugees International a eu la confidence des rwandais qui posent en réfugiés congolais pour entrer au Nord-Kivu et y réclamer une terre ( Cf. Rapport R.I d’avril 2010). Entretemps, le HCR n’a pas de plan pour le retour des réfugiés rwandais qui sont au Congo au Rwanda. Le Nord-Kivu, terre riche et de prédilection doit obéir au diktat du plus fort. Les rencontres pour lui assener ce coup fourré se tiennent toutes au sommet avec des acteurs inconnus de la base et sélectionnés pour le besoin de la cause. Les élus du peuple congolais sont quant à eux payés et tenus à l’écart des décisions qui regardent leurs circonscriptions électorales. Mais cela n’empêche qu’on continue de parler d’une République Démocratique du Congo et des élections législatives prochaines pendant qu’une ethnie congolaise est en voie d’extermination par des escadrons de la mort utilisant des noms d’anciens mouvements rebelles (FDLR, ADF-NALU, LRA) pour accomplir leur sale besogne et se soustraire à la justice internationale "post-mortem" des Nande.
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Le cas du carnage de KISIMBA illustre bien ce plan macabre d’extermination des Nande au Nord-Kivu. Le Secteur Ruwenzori où se trouve le Village de KISIMA ( 30 Km à l’Est de la ville de Beni), est aujourd’hui quadrillé par des troupes Fardc commandées par des officiers et sous-officiers du CNDP. Vers 17h00, heure locale, un groupe des militaires tente de piller les camions et Bus pleins de passagers revenant du marché de Kasindi.
Quand le premier bus arrive au lieu de l’embuscade, un militaire Fardc sort de la brousse, braque son arme au chauffeur et le contraint de s’arrêter. Le chauffeur est au courant de ce qui se passe ailleurs. Il sait que s’il s’arrête, il sera tué ainsi que tous ses passagers. Il décide d’écraser le militaire braqueur et accélère son engin pour s’éloigner du lieu du crime. Il réussit à sauver tous ses passagers de l’embuscade. Les militaires qui attendaient dans la brousse que leur camarade arrête le bus pour qu’ils s’adonnent au pillage, sont surpris de voir que le bus est passé. Ils n’ont pas encore rencontré des chauffeurs qui leur résistent. Pendant qu’ils enlèvent le cadavre de leur camarade de la route, un autre véhicule de marque FUSO en provenance de Kasindi arrive sur le lieu. Il appartient à Mr MUTEMOIN de Tamende, ville de Beni. Un des militaires lance une roquette sur le véhicule pour l’arrêter à 50 mètres du corps sans vie du militaire braqueur écrasé. Une histoire d’un tueur tué. Un autre militaire tire une balle dans la poitrine du conducteur qui s’écroule sur le champ. Les autres militaires tirent pèle mêle sur les passagers à bord du véhicule. 11 passagers meurent sur place. 3 autres passagers iront mourir au Centre de Santé de Bulongo (35 Km à l’Est de Beni). Un autre passager a trouvé la mort à l’Hôpital Général de Beni, le matin de ce mercredi 28 juillet 2010. Ce qui porte le nombre des victimes civiles à 15 dont 9 femmes, 1 bébé et 5 hommes. La seizième victime est celle du militaire braqueur écrasé par le chauffeur du premier véhicule tombé dans l’embuscade.
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A coté de ces morts, signalons que cette embuscade a fait 14 blessés graves laissés pour morts par les militaires braqueurs. Cette version des faits est celle des passagers du premier véhicule et des survivants du deuxième véhicule. Ces témoins de l’événement disent bien que c’étaient des militaires en tenue Fardc. La version officielle des Fardc attribue le carnage aux rebelles ougandais ADF-NALU. Entre la version du témoin oculaire et de l’armée déjà pointée du doigt, le choix est clair. Mais comme nous le disions dans notre introduction, le déroulement des opérations militaires en cours dont les résultats palpables sont les tueries des civils et le déplacement des populations congolaises locales, plusieurs observateurs estiment qu’il n’y a pas de différence entre Fardc, FDLR, ADF-NALU. Les Fardc en majorité issus du CNDP couvriraient ainsi leurs crimes contre les populations congolaises en les faisant endosser aux FDLR et ADF-NALU qui ont opéré dans la région dans le temps. Le cadavre du militaire écrasé pouvait éclairer l’opinion des beniluberois sur son identité réelle. Malheureusement, il n’a pas été transféré à Beni pour identification.
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Beni était une ville morte aujourd’hui mercredi 28 juillet 2010 avec des enterrements et des deuils organisés partout par des membres de famille des illustres disparus, notamment à Beni, Oïcha, et Mangina. Les boutiques et magasins sont restés fermés.
Ce carnage intervient 24 heures après un pillage d’une dizaine des véhicules au Pont TABI, au Sud de Beni, sur la route Beni-Butembo. Au cours de ces opérations perpétrées entre 19h et 21h du lundi 26 juillet, des téléphones portables, de l’argent et deux clés de voitures avaient été ravis aux passagers et conducteurs. .
Toujours le lundi 26 juillet, deux véhicules dont un FUSO et une voiture étaient pillés par des hommes en arme vers 20h00 au Pont KALINTUMBU, à 62 km à l’Est de Beni sur la route Beni-KASINDI.
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Les beniluberois qui avaient voté massivement pour Joseph Kabila en 2006 se retrouvent aujourd’hui abandonnés à leur triste sort et tués massivement. Tous les observateurs attendent de voir comment ce peuple fort d’environ 5 millions d’âmes sur toute l’étendue du territoire national va réagir à ce qui paraît comme un plan de son extermination physique savamment ourdi par Kinshasa, le Rwanda, l’Ouganda, les USA, l’Angleterre, le Canada, la Belgique, et Israël si l’on en croit Keith Hammon Snow (USA) dans son article intitulé « Apocalypse en Afrique Centrale : Le Pentagone, le génocide, et la guerre contre le terrorisme » publié par Z Magazine et Kimpa Vita Press le 20 juillet 2010!
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Quelques images des victimes du carnage de KISIMA, Secteur Ruwenzori, Territoire de Beni, Mardi 27 juillet 2010. Images prises de la Morgue de l’Hôpital Général de Beni.
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Que les âmes de ces mamans fauchées pour rien reposent en paix
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