





C’est surprenant: il semble que les massacres des congolais de BENI seraient devenus tellement banals que l’assistance aux victime et l’honneur à leurs mémoires sont en train de quitter l’esprit des institutions.
En fait, alors qu’ailleurs ceux qui connaissent les sinistres et les catastrophes reçoivent ne fut qu’une assistance symbolique ou même des promesses, à BENI les familles enterrent leurs proches, puis suivent des messages de compassions et des promesses, le plus souvent sans un geste.
Dernièrement, après une formidable flopée de messages de solidarité qui a suivi le massacre du 22 septembre 2018, on s’attendait des des actions, mais les bénitiens et les victimes ne consomment qu’une chose: des mots.
Comble de surprises, les délégations de haut niveau se succèdent à BENI, toujours les mains vides.
Aucune assistance même pour les familles qui ont dû souvent s’endetter pour enterrer leurs morts n’a été prévue ni par le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu (un ancien maire de BENI), ni Chef d’Etat Major Général des FARDC, qui pourtant représentaient l’Exécutif National, ni par la méga-délégation de l’Assemblée Nationale.
Nous sommes étonnées que ceci semble paraître normal: à BENI, on ne donne rien, pas de deuil national, pas de mesures pour mettre fin aux tueries malgré les multiples recommandations et les promesses ronflantes aux résultats sablonneux.
Quand on tue à Beni, parfois la RTNC n’en parle même pas.
Même pas une bande passage sur l’écran de « La Voix du Peuple » après par exemple les tueries du 22 septembre !
Ailleurs: deuils nationaux, assistances, décisions efficaces…
Allignant les réunions, les élus du peuple n’ont rien reçu comme intervention humanitaire alors que la situation des victimes et celles des déplacés est catastrophique.
Pire: ils n’évoquent même pas le sujet lors de leurs communications, et ne présentent même pas des excuses pour s’être rendus en un lieu de deuil provoqué par les faiblesses des institutions, dont la leur, sans l’ombre d’une contribution.
Et tout ceci parait injuste:
De l’autre côté, à Kisantu, le tableau est différent: non seulement un deuil national a été décrété, mais les victimes de l’incendie ont été inhumés avec honneur et leurs familles assistées.
Serions-nous dans deux pays différents?
C’est la question que se posent les habitants du Nord-Kivu, mais avec cette autres: comment autant de députés élus au Nord-Kivu n’ont ils pas exigé ne fut-ce qu’un geste symbolique pour consoler les victimes lors de la préparation de leur mission?
Vraiment étrange !
Jean Louis Ernest Kyaviro
©Beni-Lubero Online.





