





La route Butembo-Beni est bloquée il y a de cela un mois suite au délabrement très avancé pendant cette période pluvieuse. Le seul moyen de transport utilisé c’est le vélo soit la moto car les véhicules n’ont pas de passage. Des passagers et chauffeurs affaiblis par la fatigue. Des hommes et femmes aux visages noircis et portant des vêtements salis par la boue.
C’est l’apparence d’une centaine de personnes que le reporter de benilunero online a rencontrées sur les endroits piteux de l’axe routier Butembo-Beni la journée du lundi 23 novembre 2015. Certains chauffeurs témoignent qu’ils viennent de passer 30 jours sur la distance comprise entre KASINDI et MABOYA. C’est le cas du prénommé Festo, un citoyen kenyan en provenance de Mombasa. Festo est conducteur de camion ACTROS qui transporte du ciment en destination de Butembo.
Il a manqué des mots justes pour condamner l’irresponsabilité du gouvernement congolais face à cette route. « De Mombasa à Kasindi, j’ai passé 48 heures. Mais de Kasindi à ce lieu, je viens de passer 30 jours. Et vous me direz qu’il y a un gouvernement dans ce pays ? », se moquait-il. Les chauffeurs sont très déçus. Ce qui les énerve davantage ce sont les tracasseries administratives à KASINDI. Malgré ce calvaire, les autorités congolaises nous font payer beaucoup d’argent à la frontière. Nous payons de l’argent pour passer sur une route boueuse, se lamentaient quelques chauffeurs.
Une centaine de véhicules appartenant aux Congolais sont bloqués dans ce grand bourbier à MASUNGA, village situé à une dizaine de mètres au Sud de MABOYA sur la route Butembo-Beni. Ici, plusieurs chauffeurs, convoyeurs voire des passagers traversent un calvaire sans nom. Ils sont obligés de se coucher dans la boue pour tenter de débloquer leurs engins roulants. D’autres conducteurs des engins roulants ont préféré fermer leurs bouches devant le micro de notre reporter indiquant qu’ils se réservent d’injurier, pour une énième fois, le pouvoir en place.
Flambée de prix des produits en ville de Butembo
Il n’ya pas que le carburant qui va connaitre une flambée de prix suite à la dégradation de l’axe routier Butembo-Beni. Bien au contraire, plusieurs produits tant manufacturés que vivriers coûteront chers à Butembo. De centaines de véhicules transportant des produits comme le carburant, le ciment, des poissons, de l’huile végétale, des cossettes de manioc, du sucre, de l’huile de palme restent bloqués dans les multiples bourbiers de l’axe routier Butembo-Beni. Et rien ne rassure que la route sera praticable dans un bref délai au regard de son état actuel très pourri. Selon des observateurs, les habitants de Butembo, du moins ceux qui ont les moyens, ont tout intérêt de constituer des stocks de biens manufacturés et vivriers provenant ou transitant par la ville de Beni. En dépit de l’interruption du trafic sur cette route pendant cinq jours, certains bourbiers s’approfondissent davantage. À certains endroits comme à MASUNGA, même les motos et voitures trouvent difficilement un couloir pour traverser. Certains véhicules ont perdu des pièces. Des motos et véhicules se renversent en temps et en contre temps. Des aide-chauffeurs découragés et affaiblis de fatigue somnolent, bêche à la main. Ils n’ont d’autre choix que de s’acclimater à ce mode de vie circonstanciel et au climat du milieu. Certains viennent de passer trois semaines à KALUNGUTA. Entretemps, ceux dont les biens transportés sont pourrissables comme le poisson n’ont plus d’espoir. Pour eux, beaucoup reste à faire pour que tous les gros camions arrivent à Butembo.
Reportage
JM Muthulirano et J d D Kayithula
Beni-Lubero Online





