





Les congolais découvrent petit à petit le jeu de la guerre d’occupation dont la ligne de front est aujourd’hui au Nord-Kivu. Comme le rapport de l’ONU l’a révélé bien que tardivement, Kinshasa et Kigali sont complices de la guerre actuelle. Si tel n’était pas le cas, Kinshasa serait déjà venu en aide aux déplacés du Nord-Kivu abandonnés à leurs bourreaux qui sont aussi bien dans les rangs du CNDP que des Fardc. Pendant que les horreurs de Kiwanja effraient l’humanite consciencieuse, les autorités de Kinshasa sont les plus calmes du monde. Les rescapés des massacres perpétrés par les rwandais du CNDP sont abattus par les Fardc dans les zones dites sous-contrôle des Fardc. Rappelez-vous que pendant le fameux mixage de l’armée que les congolais avaient beaucoup décrié, les rebelles du CNDP avaient été habillés en Fardc et élevés à des grades de commandement au sein des Fardc. Beni-Lubero Online avait dénoncé cette deuxième infiltration rwandaise des Fardc, la première ayant eu lieu avec l’arrivée du RCD-Goma à Kinshasa. Une fois que le mixage était fini, Nkunda avait repris les armes pour des raisons qu’il ne manque jamais. Le vide laissé par ses éléments infiltrés aux Fardc était comblé par des nouveaux éléments recrutés au Rwanda. C’est en ce moment précis que Kinshasa a voulu faire la guerre à Nkunda. Beni-Lubero Online avait alors poser la question : avec quelle troupes et quels commandants Kinshasa se battra-t-il ? La suite est connue. Toutes les opérations militaires de Kinshasa au Nord-Kivu n’étaient que du Théâtre car dirigées essentiellement sur terrain par des commandants issus du CNDP ou du RCD-Goma. Les Fardc loyalistes n’étaient que dans deux brigades qui sont en déroute aujourd’hui faute de ravitaillement par Kinshasa. Aujourd’hui cette mascarade de guerre saute aux yeux des congolais. Les Humanitaires l’ont aussi constaté dans les camps des déplacés où des exactions sommaires et des viols sont commis par ceux qu’on appelle Fardc, mais qui en réalité sont des transfuges du CNDP-RCD-Goma par la magie du fameux mixage. Aujourd’hui, comme le rapport de CEJA ci-dessous l’indique, la guerre d’occupation se fait à Rutshuru et au Masisi par les rwandais, à Beni-Lubero, au Sud-Kivu, en Ituri, etc. par les Fardc issus du mixage. Notez au passage que ces troupes mixées avaient reçu une formation militaire de la communauté internationale qui soutient Nkunda aujourd’hui. On peut se demander ce qu’on leur avait appris au juste. Pour que l’occupation actuelle de l’Est du Congo se déroule comme planifié, Kinshasa a abandonné militairement l’Est du Congo. Beni-Lubero Online l’avait dénoncé. Pour distraire les congolais, Kinshasa a changé de Premier Ministre, remanié le gouvernement, cacher et retrouver les armes dans toutes les communes de Kinshasa, prononcé un discours vide et sans calendrier d’actions concrètes, demandé aux congolais de prier le Bon Dieu et de s’aimer les uns les autres. Sur terrain, les occupants rwandais, la Bible à la main, exécutent un véritable génocide dont le rapport ci-dessus reprend toutes les méthodes utilisées. Il serait bon que le gouverneur du Nord-Kivu réponde à ce rapport accablant qui lui est envoyé et qui confirme par des faits troublants qu’il n’y a pas de différence entre les Fardc et le CNDP au Nord-Kivu. ( Beni-Lubero Online)
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Centre d’Etudes Juridiques Appliquées.
Université Catholique du Graben
B.P. 29 Butembo/Nord Kivu
République Démocratique du Congo.
Butembo, le 13 décembre 2008.
A son Excellence Monsieur le Gouverneur
De la province du Nord Kivu à Goma
Concerne : La recrudescence des violations des droits
de l’homme en ville de Butembo et ses environs.
Excellence Monsieur le Gouverneur,
Nous avons l’honneur de vous adresser cette correspondance pour vous faire part de nos préoccupations au sujet de la recrudescence de l’insécurité causée principalement par les militaires des FARDC installés à Butembo et de nos recommandations sur les mesures a prendre pour y mettre fin.
En date du 13 septembre 2008, la ville de Butembo a connu l’installation de nouvelles autorités, entre autres les maires de ville et les bourgmestres de quatre communes constituant ladite ville. La présence de nouvelles autorités a réconforté de manière très remarquable les populations de cette jeune ville. En fait, la population venait d’être nourrie d’un espoir de voir la sécurité se rétablir dans la ville. L’insécurité commençait à gagner du terrain dans la ville malgré les réunions de sécurité tenues par l’autorité locale. Les cas de vol à main armée, de viol, d’extorsion de biens de valeur,… étaient régulièrement enregistrés par les militants de droits de l’homme de la ville de Butembo.
L’entrée en fonction de nouvelles autorités a été malheureusement suivie d’une insécurité totale et généralisée sur toute l’étendue de la ville. Cette insécurité a comme point de chute les violations massives de droits humains dont les seules victimes sont les paisibles populations civiles.
Cette insécurité s’est accentuée suite à l’arrivée des militaires des Forces Armées de la R.D.Congo qui fuyaient l’avancée des troupes rebelles du mouvement politico-militaire Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) du général déchu Laurent Nkunda. Ces fuyards sont arrivés dans la ville de Butembo au cours de la première quinzaine du mois de novembre alors que le maire titulaire venait d’effectuer un voyage laissant ainsi derrière lui une situation chaotique. Outre les exactions commises par les militaires et les bandits à main armée, la ville de Butembo a accueilli les déplacés venus du sud du territoire de Lubero ainsi que ceux des territoires de Rutshuru et de Masisi. Alors qu’elles essayent de pourvoir aux besoins des déplacés, les populations civiles de Butembo sont victimes d’exactions de toutes sortes de la part des militaires FARDC et de beaucoup d’autres hommes armés.
Ce qui suit est un bref résumé des violations des droits de l’homme subies par la population de Butembo de novembre à la première quinzaine du mois de décembre 2008. Nous aimerions attirer votre attention sur l’insécurité observée particulièrement dans le quartier de Rughenda proche du camp militaire, et de façon plus générale, des formes des violations des droits de l’homme qui ont été portées à notre attention par divers témoignages.
I. L’INSECURITE GENERALISEE DANS LES QUARTIERS ENVIRONNANT LE CAMP MILITAIRE DE RUGHENDA.
Il nous revient que les habitants des quartiers environnant le camp militaire de Rughenda vivent dans une situation d’insécurité totale qui s’est accentuée après l’arrivée des militaires en provenance du sud du territoire de Lubero. Ces militaires ont rejoint le camp militaire après avoir perdu plusieurs localités en faveur du CNDP.
D’après les témoignages que nous avons recueillis et notre propre observation, au lieu d’occuper leurs casernes, plusieurs militaires ont préféré habiter dans les maisons des populations civiles et ont eu l’habitude d’obliger leurs bailleurs à dormir avant 20 heures. Un chef de nyumba kumi de ce quartier nous a déclare que « les militaires sont venus occuper une chambre extérieure de ma maison sans mon consentement. Chaque fois qu’il est presque 20 heures, ils sont drogués et profèrent des menaces à l’endroit de ma famille. C’est ainsi que nous sommes obligés de dormir chaque fois avant qu’ils ne jouent ce théâtre. En moyenne dans chaque cellule du quartier Rughenda, 50 maisons sont occupées par les militaires ce qui rassure moins les pauvres habitants de ce milieu. Personne ne peut facilement finir la construction de son chantier dans ce quartier. Plusieurs chantiers ont, en effet, été abandonnés par les propriétaires suite à l’insécurité dans cette contrée. »
D’après d’autres témoignages que nous avons recueillis, c’est pour leur permettre de piller nuitamment sans être vus que les militaires intimident la population civile et l’obligent à se coucher à la tombée du soir. Ces militaires ramènent le produit de leur pillage dans le camp au vu et au su de leurs chefs hiérarchiques et sans être inquiétés par ces derniers.
l’insécurité est telle que certains habitants de Rughenda sont à présent obligés d’abandonner leurs maisons aux heures vespérales pour revenir le lendemain matin craignant les exactions qu’elles pourraient subir de la part de leurs voisins militaires du camp de Rughenda.
II. LES EXACTIONS COMMISES SUR LES POPULATIONS CIVILES.
a) Les extorsions et les tortures.
Les cas d’extorsions sont généralement commis par des militaires qui se cachent dans les carrefours de chemins communément appelés Rond point. C’est là que vers dix neuf heures les militaires attendent et traquent les membres de la population civile auxquels ils ravissent téléphones, montres, chaînettes, gourmettes, bagues, argent de poche et autres objets de valeur. Très souvent, leurs victimes sont torturées au cours de ces opérations. Certaines victimes ont dû être hospitalisées après avoir été rouées des coups par les militaires.
Au quartier Mutiri, le tronçon CUGEKI – Rond-point Mutiri – Mukuna est l’un des théâtres de telles violations des droits humains. Plusieurs cas ont été signalés au CEJA. Le cas le plus récent remonte à la date du 30 novembre 2008 lorsqu’un jeune homme d’environ 20 ans habitant le quartier Mutiri a été brutalement frappé par un groupe des militaires qui lui ont ravi vingt dollars ainsi que sa moto. Pour le moment, il est admis au Centre de Santé Wanamahika pour de soins appropriés.
Les cas de tortures et d’extorsion ont été aussi perpétrés dans les domiciles des civils. Le 6 décembre 2008 au quartier Vungi/A un ménage a été visité par des hommes armés et vêtus de tenues militaires. Après intimidation et menace de mort à l’endroit du responsable de famille qui a été blessé à la langue par un couteau qui a été inséré dans sa bouche par les assaillants, sa femme a été contrainte de débourser une somme de 610$ en échange de la libération de son mari. Un générateur d’électricité a été également emporté par les militaires. Une fille de 16 ans qui vend des arachides a également été forcée de leur donner une somme de 10 $us pour échapper à la menace d’attaque sexuelle.
Le 4 décembre 2008, K.M., un père de famille du quartier Katwa, a été torturé et ligoté à son domicile par des militaires qui ont emporté deux sacs contenant des biens personnels. La victime venait d’acheter des marchandises destinées à ses activités commerciales qu’il entreprend dans la province Orientale. Les mêmes militaires ont ensuite attaqué une cafeteria voisine de la maison de K.M. dont ils ont torturé le responsable et extorqué une somme de 20$ ainsi que trois bouteilles de bière primus.
Le CEJA a rencontré le nommé P.M peu de temps après qu’il avait été torturé par des militaires dans la nuit du 6 décembre aux environs de 19h00 quand il regagnait son domicile après avoir accompagné son ami. Le 9 décembre 2008, Monsieur P.K a été torturé par des militaires qui lui ont infligé une bastonnade avant de procéder au viol de ses deux filles. Au quartier Kavitero, le propriétaire d’une cafétéria a été poignardé aux bras et aux cuisses par des militaires qui ont fait irruption dans sa cafétéria. Il a été admis au Centre de Santé Mama Musay pour des soins.
b) Viol et violences sexuelles.
De nombreux actes de viol et des violences sexuelles à l’endroit des femmes et des jeunes filles nous ont également été signalés.
En date du 4 décembre dans le quartier Katwa, des militaires ont violé l’épouse du nommé K.M. Ce dernier était ligoté et était obligé d’assister passivement au viol de sa femme par une bande d’environ 5 militaires.
Une fillette de 16 ans a été aussi victime des harcèlements sexuels de la part d’un militaire qui faisait partie d’une bande qui opéraient à leur domicile sis au quartier Vungi/A. Cinq jour plus tard, les militaires ont fait irruption dans la famille de P.K où ils ont violé deux filles, L.K et K.M
c) Assassinat et tentative d’assassinat.
Un cas d’assassinat a été enregistré en date du 30 novembre 2008 aux environs de 22 heures. En fait, Kakule Kahuwite, enseignant dans les institutions universitaires de la ville de Butembo, a été froidement abattu à son domicile par des hommes armés. La victime a été inhumée le lendemain après plusieurs incidents occasionnés par des étudiants en colère. Ces derniers ont mis le feu sur des installations de la caserne de Rughenda et ont détruit les biens des militaires. Furieux, les militaires ont promis à la population civile qu’ils se feront restituer leurs biens détruits par les étudiants. C’est à cette promesse de vengeance qu’on attribue en partie les pillages auxquels les militaires s’adonnent la nuit.
Abandonnée à elle-même, la population civile prend souvent d’énormes risques à vouloir se défendre des attaques des militaires. Parfois la population civile réussit à repousser ces attaques. C’est ainsi qu’au quartier Furu, une tentative d’assassinat d’un tenancier de boucherie a été déjouée par les jeunes de ce quartier en date du 25 novembre 2008. Des militaires armés et en uniforme des FARDC avaient tiré plusieurs coups de balle en l’air pour maîtriser leur victime. Les jeunes du quartier sont venus à la rescousse de la victime qu’ils ont réussi a libérer après avoir maîtrisé les assaillants et avoir ravi leurs deux armes.
d) Pillages de biens et incendies des maisons.
Les agglomérations environnant le camp militaire de Rughenda vivent le calvaire. Selon les déclarations d’un des chefs de cellules de ce quartier, les militaires ne se gênent plus à prendre de force les animaux de la basse cours et les ustensiles de cuisines et autres biens qu’ils rencontrent dans les maisons de civils. Un chef de quartier nous a déclaré le 2 décembre, que « La cellule Makangala enregistre chaque jour des visites des hommes en armes qui emportent surtout les biens de cuisine. Les bétails, les bidons, les casseroles, les cuvettes sont les plus visés. Ils cassent des cadenas par des coups de balles pour accéder aux maisons. En cellule Ngote/A, les mêmes hommes ont emporté les mêmes effets dans 11 parcelles pendant le mois de novembre 2008. »
Du côté de Vutarangya, les militaires ont inquiété une famille de laquelle, ils ont emporté des téléphones, une radio Sharp, 11 pièces de wax, des assiettes de cuisine et 5 paires de souliers dame. Sous des crépitements de balle, le père de famille a dû accéder à toutes leurs demandes quand il voyait sa fille presqu’étranglée sous les harcèlements sexuels de des militaires.
Un habitant de la même cellule répondant au nom de M.Y. a été victime de l’extorsion d’une somme de 279$ en date du 23 novembre 2008 aux environs de 23 heures. Les assaillants, habillés en tenue des FARDC, ont également emporté un poste téléviseur, un lecteur vidéo et 3 téléphones portables. Ces biens ont été chargés dans un véhicule militaire de marque Man.
Le lendemain, deux balles sans douille et une autre avec douille ont été retrouvées dans la parcelle de la victime. Plus de 10 postes téléviseurs et leurs connexes ont été emportés des domiciles des civils au quartier Vutetse.
Le CEJA a constaté qu’au cours des dernières semaines quatre maisons ont été incendiées par des militaires en quête des biens à piller. Selon les déclarations d’un notable, le mois de novembre a connu l’incendie criminel de dix maisons à Rughenda par des militaires qui en profitaient pour emporter groupes électrogènes, postes de télévision et leurs connexes, téléphones, et sommes d’argent. Selon lui, les militaires incendiaient les maisons lorsqu’ils ne parvenaient pas à forcer les portes ou les fenêtres.
Les militaires n’épargnent pas les cafétérias. C’est ainsi qu’en date du 6 décembre 2008 et aux environs de 20heures, une bande de 11 militaires a fait irruption dans la cafétéria située sur la rue adjacente au couvent des sœurs orantes de Kasongami. Ils ont maîtrisé tous les clients et ont emporté tout ce qu’ils trouvaient sur leurs otages, les téléphones, l’argent, montres, gourmettes, etc. En plus des 13 bouteilles de bière qui restaient en stock, ils ont emporté la totalité du chiffre d’affaires réalisé ce jour.
Ces cas ne sont pas exhaustifs. En fait, il ne se passe pas une nuit sans exaction. L’on dirait que la ville de Butembo n’a pas de commandant bataillon pour encadrer les militaires.
Outre les abus commis par les militaires, il s’avère utile de mentionner que les quartiers situés à l’Ouest de la ville de Butembo sont le théâtre d’exactions commises par plusieurs groupes armés. Dans la commune Bulamba, par exemple, les may may/aile Vurondo contrôlent les quartiers Matembe et Malende. Ils y perçoivent des taxes sur les produits vivriers. En guise d’exemple, le tenancier d’un moulin doit prélever une mésurette de farine pour les may may. Les jours de marché, les may may se placent au niveau des routes menant vers le marché central de Butembo. Ils y obligent chaque vendeur à donner une mesurette de vivres qu’il transporte. Les vendeurs à engin motorisé paient une somme qui varie entre 10 et 20$. Le cas le plus récent est celui d’un commerçant ambulant répondant au nom de J.M qui venait de Manguredjipa. Il s’est vu ravir sa moto par les may may à Vulamba. Il l’a récupérée après avoir payé une somme de 20$ en date du 8 décembre 2008.
III. LA REACTION DES AUTORITES LOCALES.
Face à cette situation d’insécurité généralisée en ville de Butembo, la reaction des autorités locales a largement été stérile et impuissante. Dans certains cas les autorités ne sont pas allées au-delà de l’organisation des réunions de sécurité. Dans d’autres cas, ce sont les mêmes civils, victimes des militaires et des groupes armés, que les autorités ont appelés à contribution pour organiser leur auto-defense.
En commune Kimemi, le bourgmestre a initié une opération dénommée gundua wa baya (« denichez les mauvais »). Celle ci consiste à effectuer des patrouilles mixtes durant la nuit. En fait, chaque cellule est appelée à s’organiser pour constituer un groupe d’environ 40 personnes par nuit pour veiller à la sécurité dans son rayon d’action. Le bourgmestre a promis mettre deux policiers armés à la disposition de chaque groupe. Dans les faits, cependant, certains groupes restent dépourvus de policiers. Ainsi, ils sont impuissants devant des bandits armés et en tenue militaire. Tel est le cas du groupe de la cellule Mutanga qui n’a pas pu faire face a des militaires rencontrés au cours d’une patrouille. Un des patrouilleurs civils été poignardé par les militaires dans la nuit du 10 au 11 décembre 2008. Même si dans certains cas des patrouilles ont empêché la commission d’attaques (par exemple dans la nuit du 9 au 10 décembre 2008, un groupe de patrouilleurs dont le bourgmestre faisait partie a arrêté et conduit en prison une bande des militaires qui déambulaient dans le quartier Kasongomi et deux personnes qui opéraient des attaques dans le quartier Vulamba) une telle stratégie de sécurité a des limites puisqu’elle consiste à demander à la population civile non armée a se prendre entièrement en charge face aux membres armés de ses propres forces de sécurité. De plus, en l’absence d’un dispositif judiciaire adéquat, les personnes arrêtées sont presqu’immédiatement relâchées et reprennent le chemin d’attaques contre les civils.
Pour mettre fin à cette situation de totale insécurité, le CEJA pense que trois types de mesures doivent être immédiatement prises. Tout d’abord, il est important d’initier des poursuites judiciaires à l’endroit des militaires auteurs d’attaques contre les civils et autres abus de droits de l’homme qui ont été arrêtés. Ensuite, il est urgent de faire en sorte que tous les militaires regagnent leur camp de Rughenda et qu’il soit nommé un commandant bataillon en ville de Butembo qui s’occuperait du contrôle des militaires. Enfin, les may may qui sont opérationnels à l’ouest de la ville devraient amener à respecter les engagements pris dans le cadre du programme Amani Léo qui prévoyaient leur cantonnement.
Sans l’ensemble de ces mesures, Butembo et ses environs continueront à vivre une situation de guerre civile caractérisée par des attaques systématiques opérées par les forces armées et de l’ordre sur la population civile devant une totale impuissance des autorités de l’Etat. Il n’ya aucune différence entre une telle situation et l’état de guerre qui sévit actuellement dans le territoire de Rutshuru et au sud du territoire de Lubero entre les FARDC et le CNDP.
Veuillez agréer, Son excellence Monsieur le Gouverneur de province, l’expression de notre haute considération.
Fait à Butembo, le 13 décembre 2008
L’Observatoire social de CEJA
Butembo
Beni-Lubero Online





