Depuis l’occupation de Bunagana et de Tongo par les rebelles de Laurent Nkunbatware au mois de janvier dernier, la situation n’est jamais revenue totalement au calme après la fuite de ces rebelles dans la brousse. Ce que l’on peut dire ce que la sécurité des personnes et de leurs biens n’est plus assurée malgré des patrouilles sporadiques des Fardc encore fidèles au Congo et des éléments de la Monuc en qui les congolais n’ont plus confiance depuis qu’ils ont proclamé tout haut qu’ils ne savant pas distinguer le bourreau de sa victime congolaise. Au registre de l’insécurité, il convient de signaler plusieurs vols à mains armées un peu partout dans le territoire de Rutshuru et des braquages en plein jour sur les routes voire dans les avenues de Goma et tout cela par des inciviques non autrement identifiés. Ainsi par exemple, dans la nuit du samedi 18/02/2006, la localité Katwinguru, sur l’ axe Kiwandja – Ishasha (9km) a été pillée de fond en comble par des hommes en armes parlant Kinyarwanda. Dans la nuit de dimanche 19/02/2006, notamment entre 2h et 4 h du matin, c’était le tour de la cité de Vitshumbi qui a été visitée à partir de 2h00 jusqu’à 4h du matin. Le Mercredi 22/2/2006, deux camions des commerçants de Kinyongote ( à 27 Km de Kiwandja) ont été saisis et conduits vers une destination inconnue. Le même jour sur l’axe Rutshuru-Kanyabayonga, deux autres camions transportants des merchandises ont été pillés à satiété de leur contenu par des assailants armés qui se sont par la suite volatilisés dans le Parc National des Virunga. Dans la ville de Goma, les habitants du Quartier Mabanga-Nord appelé aussi Quartier Office des Routes, sont constamment menacés par des militaires vivant sous des tentes dans l’enclos de l’Office des Routes, et cela à partir de 18h30. Ces derniers ne savent plus demander, ils arrachent tout simplement argent, téléphone, bijoux, habits et souliers de valeur, aux infortunés qui osent passer par là au-delà de 18h30. D’autres militaires vadrouillent la nuit dans certains quartiers de la ville de Goma, faisant du porte à porte. Quand ils sont polis, ils se font inviter à table et exigent la belle part du repas. Quand ils tombent sur une maison où il n’y a personne, ils défoncent la porte et s’y installent en attendant que le propriétaire se présente. Quand le propriétaire se présente, il doit racheter sa maison ou alors la perdre. Ces actes de vandalisme qui rappellent le Moyen-Age européen, sont aussi favorisés par les coupures intempestives du courant devenues monnaie courante à Goma. Ayant reçu plusieurs fois des promesses de Kinshasa et de la Monuc relatives à la pacification de la région, lesquelles promesses n’ont jamais été tenues, la population victime s’adonne à la prière comme leur seul recours en ce temps d’insécurité injustifiée.
Mr. Rigobert Kanduki, Goma