





Son Excellence Monsieur le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu s’est confié au Magazine SOLEIL. Il répond aux questions de notre confrère Jonas Mbayahi.

Excellence Julien Paluku Kahongya, Gouverneur du Nord-Kivu
Soleil : Monsieur le Gouverneur, la majeure partie de la population du Nord-Kivu croupit dans une misère indescriptible. Que peut-elle espérer de vos cinq ans à la tête de cette Province ?
Gouverneur : Mes cinq ans ? Non. Je préfère parler de nos cinq ans. En fait, la Province du Nord-Kivu est la plus touchée par la guerre et où tout est à construire ou à reconstruire. Durant les cinq années de notre mandat nous avons annoncé trois grandes priorités, à savoir : la sécurité, la cohabitation pacifique et le développement. Ces priorités que nous avons attaquées, il y a déjà une année, pourront soulager la misère de la majorité de la population du Nord-Kivu. Nous savons que les jeunes constituent la majorité de cette population, c’est pourquoi nous avons déjà commencé des actions de construction et de réhabilitation des écoles pour assurer leur éducation. Nous avons, en plus de cela, l’assurance que les jeunes adultes au chômage auront des emplois grâce aux différents contacts tant au niveau national que provincial avec des investisseurs étrangers. Tous ensemble, nous devons, pour ce faire, soutenir et protéger le processus ‘AMANI LEO’ car, sans la paix, le développement sera impossible.
Soleil : Les cinq ans seront-elles suffisantes pour la réalisation de vos objectifs ?
Gouverneur : Durant les cinq années, nous aurons fait un grand travail par rapport à la situation dans laquelle nous avons trouvé cette Province. Mais cela ne sera pas encore tout ce que nous avons comme projet ou vision pour le Nord-Kivu.
Les conditions sociales de la population sont ma plus grande préoccupation. La santé, l’éducation, l’amélioration de l’habitat, la sécurité, les infrastructures sont là autant de défis à relever pour cette Province.
Soleil : Monsieur le Gouverneur, n’avez-vous pas peur que votre mandat se termine avant la matérialisation de votre vision ?
Gouverneur : Pourquoi aurais-je peur alors que je crois au dynamisme de la population de ma Province? J’aurais plutôt peur lorsque je me sentirais seul, abandonné par ma population. La réalisation de notre vision pour cette Province ne peut se faire sans la participation de cette population et sans la paix.
Soleil : A propos, n’avez-vous pas peur pour votre sécurité dans une Province pleine des milices et des groupes armés incontrôlés ?
Gouverneur : Je suis plutôt préoccupé par la sécurité des paisibles citoyens. Ma sécurité n’est pas aussi importante que celle de mon peuple sans lequel, aucune autorité politique et administrative n’a de raison d’être. Je crois qu’avec le processus ‘AMANI LEO’ la communauté tant nationale qu’internationale est décidée à aider cette Province pour que les hostilités cessent à l’Est du pays, en général, et au Nord-Kivu, en particulier.
Soleil : Monsieur le Gouverneur, y aurait-il des ennemis qui ne veulent pas le re-décollage de la Province du Nord-Kivu ?
Gouverneur : Le Nord-Kivu, comme toutes les autres Provinces, a hérité d’une mauvaise gestion. La dictature, qui a rongé notre pays trente-deux ans durant, a plongé notre population dans une misère noire. La population cherche à survivre. La pauvreté, le chômage sont là les raisons qui poussent plusieurs jeunes à adhérer aux différents mouvements armés insurrectionnels. Je ne sais pas si le Nord-Kivu a des ennemis particuliers. Je crois plutôt que le désarmement des groupes armés et le retour des éléments armés étrangers dans leurs pays respectifs, contribueraient énormément au retour de la paix et de la sécurité dans cette Province. Nous pourrions ainsi améliorer sensiblement les conditions sociales des nos populations.
Soleil : Merci, Monsieur le Gouverneur.
Gouverneur : C’est moi qui vous remercie.
Extrait du Magazine Soleil No 2
Benjamin Kisoni ( benkismarie@yahoo.fr)
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