





Malgré l’accalmie annoncée par le régime de Kinshasa, la population de l’Ituri est sans répit car pourchassée et forcée dans des camps de déplacés par le reprise des combats violents entre Fardc et miliciens du FPJC.
Les affrontements sanglants entre les miliciens FPJC et les Fardc se déroulent dans plus de 3 villages situés dans la collectivité de Walendu Bindi. Selon le témoignage de la population déplacée qui est parvenue à atteindre la localité de Délé ce matin, les miliciens FPJC ont investi les villages de Tcheyi, Ghety, Bavi et tentent de prendre la localité de Songolo afin de progesser vers Bunia. Cependant, le commandant des Fardc a déclaré que ses troupes auraient repris tous les villages qu’avaient déjà investi les miliciens FPJC. Signalons qu’à leur passage, ces miliciens pillent, violent et brûlent des maisons exactement comme les LRA. Face à cette situation, les populations fuient mains vides et passent la nuit à la belle étoile.

Dans sa déclaration à la Radio Okapi, l’Administrateur du Territoire d’Irumu, Christophe IKANDO, a demandé à la communauté humanitaire de venir en aide aux populations de sa juridiction, notamment les personnes vulnérables telles des femmes, des enfants, les vieillards, etc. Selon le Coordonnateur de l’ONG ACODI, ces populations déplacées se trouvent concentrées dans la Collectivité d’Andisoma pas loin de Nyankunde et Marabo.
Les actions humanitaires sont, quant à elles, concentrées dans le Territoire d’Aru, de Mahagi et de Faradje où les populations fuient les exactions commises par les LRA en débandade après l’opération conjointe RDC-Ouganda.
Visiblement, cette opération conjointe RDC-Ouganda n’avait pas atteint son objectif contrairement à ce que ne cesse de dire le Porte parole du Gouvernement Congolais, Monsieur le Ministre Lambert MENDE OMALANGA. Avant le lancement de l’opération comme après, Kinshasa n’a jamais mis sur pied une seule mesure de protection des civils, et cela jusqu’à nos jours. C’est ainsi qu’après le retrait des troupes ougandaises, la population d’ABA a été contrainte de se constituer en force d’autodéfense populaire, utilisant des armes blanches pour se protéger et mettre en déroute les malfrats de la LRA, des miliciens, et quelques fois des Fardc.
Le seul message que ces populations reçoivent de Kinshasa, ce sont des promesses voire des déclarations choquantes que la guerre est finie et que l’heure est au développement. Quel sadisme pour ceux qui n’ont même pas le temps d’enterrer leurs proches fauches par les balles des miliciens de toutes sortes ? Sur terrain, il n’y a rien qui démontre que la guerre est finie. Au contraire, on a l’impression qu’une nouvelle guerre d’agression et d’occupation sous couvert des milices, est en gestation. La signature des accords à gauche et à droite et les félicitations éhontées de la communauté internationale aux dirigeants de Kinshasa, n’ont malheureusement pas d’emprise sur la sécurisation des congolais et de leurs biens. D’où l’appel des patriotes d’ABA, de Ghety, de Bavi, de Kagaba, de Songolo, etc. au réveil patriotique et à la résistance populaire comme du temps des agressions du passé récent. En effet, si l’armée nationale congolaise, les armées du Rwanda et de l’Ouganda, les troupes de la Monuc, ne sont pas en mesure de sécuriser les congolais et les congolaises contre les assauts des miliciens, les congolais n’ont plus d’autre choix que de s’organiser pour se défendre.
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Correspondance particulière de Bunia
Beni-Lubero Online





