





D’aucuns auront à tort pensé que les massacres que subissent les Nande depuis le mois d’Octobre 2014 est l’apanage du territoire de Béni ou de la seule tribu Nande en R.D. Congo. De même Benilubero.com aura beau crié pour alerter l’attention des opinions sur l’ultime cible des tueurs qui serait l’Ituri, condamné par les malfrats à être noyé dans le même bain que son voisin de Béni-Lubero. Mais qui a cru ?
Pendant que les échos des cris d’émoi d’Eringeti de ces quatre derniers jours étourdissent encore les oreilles, car renforcés par la persistance des ennemis-tueurs qui semblent, cette fois-ci, être décidés de ne point s’en éloigner aussi rapidement, trois cas de massacre très cruels ont été dénoncés ce vendredi respectivement à Katabai et Ndalya, villages situés dans la Chefferie des Walese-Vonkutu, Territoire d’Irumu, en Province de l’Ituri, et à Tingwe, village se trouvant dans le Groupement des Bambuka-Kisiki, en Secteur de Béni-Mbau, Territoire de Béni.
En effet, tôt dans l’avant-midi de ce vendredi 06 mai 2016, les égorgeurs faisaient irruption dans le village Tingwe, en Territoire de Béni. Ils ont opéré en toute sérénité, sans être dissuadés ni par les FARDC ni par les contingents de la MONUSCO. Le bilan provisoire fait état de six morts et plusieurs blessés parmi les habitants de ce village. Aussitôt dans l’après-midi de cette même journée, vers 14 heures, deux incursions très meurtrières ont été organisées par des groupes de ces tueurs jusqu’à deux villages de la Province de l’Ituri situés au sud du Territoire d’Irumu, en l’occurrence à Takabai où il est provisoirement signalé un bilan de quatre (4) personnes tuées et de six (6) autres ayant été kidnappées, et à Ndalya où il a été compté provisoirement dix (10) personnes tuées sans donner de détails sur les blessés. C’est à cette ampleur que la situation s’empire et prend enfin un élan d’embrasement dans la région, sous un regard totalement indifférent aussi bien des FARDC que de la MONUSCO (signifiant « Mission des Organisations des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo »). N’est-ce pas très scandaleux ça !
Chose étonnante, ces égorgeurs manifestent maintenant un air serein et se permettent d’opérer en toute quiétude en pleine journée, contrairement à leur stratégie habituelle qui les amenait souvent soit vers la soirée, soit carrément durant la nuit, pour échapper à toute identification et à toutes représailles.
Que diront les dirigeants qui permettent aujourd’hui tous ces sacrifices humains ? En quels termes oseront-ils nier demain leur complicité ? Car, aujourd’hui, leur silence coupable dévoile tous les secrets profonds de leur cœur…
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016).
Kazadi Kelekele Masumbuko à Komanda.
©Beni-Lubero Online.





