





Au terme d’une grande hésitation, Monsieur Joseph Kabila, s’est finalement donné l’audace de se présenter devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès ce jeudi 19 juillet 2018. Il a longuement hésité d’en arriver là, parce qu’il est conscient de l’alerte du peuple congolais et de la communauté internationale qui surveillent chaque pas de ses manœuvres dilatoires à ce moment où l’impatience pour l’alternance s’affiche sur le front de chaque congolais. Cette hésitation est également dictée par le fait d’avoir épuisé tous les mensonges possibles tissés dans le sens de narguer les opinions jusqu’à les surprendre par le dépôt de sa candidature à sa propre succession, en sabotage à la Constitution et à la volonté souveraine du peuple qui lui refuse catégoriquement un troisième mandat de surcroit interdit par la Constitution. C’est vraiment une hésitation fondée, car il a fallu un courage suicidaire mais surtout assumer la détermination d’assassiner avant tout sa propre conscience pour être en mesure d’assumer la honte de réapparaître au public avec des mensonges infantiles ne pouvant être toléré que par des esprits médiocres et idiots. A ce niveau, qui pourrait désapprouver l’hésitation de Monsieur Kabila, quand il connaît que l’éloge mensonger qu’il fera à son régime désastreux constituera le sommet d’injure et de provocation dont la conséquence ne sera autre qu’une révolte populaire devant allumer un feu qui ne s’éteindra qu’après avoir consumé le système politique actuel et tous ses supporters, en commençant par lui-même.
Y aurait-il besoin de revenir sur l’intégralité de ces injures, moqueries et provocations? Peut-être en diagonal. Cependant, le plus important, c’est d’en percer le soubassement et d’en dévoiler le non-dit. Que peut-on comprendre d’un discours devant le Congrès qui, pour se rassurer de sa sécurité, se fait précéder d’un remaniement militaire qui place à la tête de l’armée nationale des criminels? Bien plus, y avait-il vraiment besoin de garnir tous les axes de Kinshasa des soldats armés jusqu’aux dents au moment de la tenue du discours du chef de l’Etat, comme si le président de la République avec son armée allait en guerre contre le peuple représenté par le Congrès qui l’attendait?
Parallèlement à la préparation de Monsieur le président à paraître devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, des sources très dignes de foi attachées aux services de la Présidence du pays n’a cessé d’alerter notre rédaction sur plusieurs manœuvres parmi lesquelles on retient les suivantes:
1. Schéma de Joseph Kabila à sa propre succession à la fin de cette année:
– Bientôt Monsieur Joseph Kabila ira déposer son dossier au bureau de la CENI comme candidat aux élections présidentielles du 23 décembre 2018.
– La CENI, déjà instruite sur l’affaire feindra respecter la loi du pays (la Constitution) en rejetant le dossier de Joseph Kabila au nom de l’article 220 de la Constitution qui interdit à ce dernier de briguer un troisième mandat présidentiel.
– Monsieur Joseph Kabila recourra à la Cour Constitutionnelle qui, pour sa part procédera à la validation de sa candidature.
– Cette tractation conduira l’actuel président de la CENI et son équipe à démissionner. Viendra alors la nomination par Joseph Kabila d’un nouveau président de la CENI qui s’organisera avec une nouvelle équipe.
– Mais cette nouvelle équipe se plaindra de l’impossibilité de prétendre organiser les élections dans un climat précipité. Ce qui donnera lieu à choisir entre deux options: soit qu’il faudra une nouvelle période supplémentaire de préparation qui pourrait retarder encore les élections jusqu’à deux ans, soit sous pressions des opinions cette nouvelle équipe acceptera de faire passer lesdites élections à la date prévue (23 décembre 2018) en garantissant la victoire du candidat Joseph Kabila par l’utilisation de la machine à voter dont le logiciel aura été programmé préalablement en sa faveur.
– Par ce schéma, Monsieur Kabila désapprouve davantage l’idée de se choisir un dauphin, car il a soif de continuer à tenir personnellement le pouvoir pour une durée indéterminée.
2. L’armée nationale est sensibilisée pour stopper tout effort visant à écarter Kabila de la course au pouvoir:
– C’est à ce niveau qu’on comprend enfin l’ascension des officiers dont le profile est terni par des crimes à la tête de la hiérarchie de l’armée par les nominations de la semaine dernière.
– Joseph Kabila a été clair dans ses adresses aux officiers nouvellement promus en fonction et/ou en grade: ils ont la mission de haranguer les troupes à la loyauté au service du chef de l’Etat. Kabila les a chargés de transmettre ses promesses aux autres officiers qui n’ont pas bénéficié immédiatement du même genre de promotion. Le président de la République les rassure qu’ils seront couronnés en janvier 2019, après qu’il aura été réélu président à sa propre succession. Mais avant d’y arriver, ils doivent être prêts pour se battre contre la coalition internationale qui planifierait envoyer des troupes pour écarter Joseph Kabila de pouvoir en l’empêchant de briguer à un nouveau mandat présidentiel.
– Voilà à quel titre, la rédaction de Benilubero online publiait le dernier remaniement dans le commandement des FARDC et de la Police comme une préparation de guerre.
C’est à la lumière de tous ces non-dits, qui ne sont pas exhaustifs, qu’il faudrait comprendre le courage dont fait montre Joseph Kabila dans le mensonges qu’il étale pendant plus de 50 minutes devant le Congrès ce 19 juillet 2018. La honte ne tue pas, dit-on. Sinon Joseph Kabila devait tomber en syncope, quand on remarque le degré aggravant de mensonge tel qu’il le fait sonner dans chaque paragraphe, pour ne pas dire chaque phrase, de son discours tenu devant le peuple congolais représenté par le Congrès en ce jour inoubliable, où son arrogance rouvre toutes les plaies des blessures qu’on son règne tragique a provoqué dans le cœur du peuple congolais.
Quel qualificatif mérite un tel président qui fait l’éloge de la démocratie quand il a lui-même foulé au sol tous les principes de liberté, de justice et de droit de l’homme? Où est la paix qu’il évoque, quand il a déployé ses terroristes et escadrons de la mort partout pour décimer et massacrer sa propre population? Où se trouve l’essor économique et social dont il se vante, quand il a fait chuter le pays au rang des dix derniers sur l’échiquier mondial en matière de PIB?
Quel est le bilan des 5 chantiers qui ne sont qu’un slogan vide et absolument démagogique? Quelle souveraineté nationale et quelle intégrité du territoire nationale prétend-il avoir sauvegardé, quand on connaît sa détermination à évincer le peuple congolais par des étrangers sur tous les plans? Le chef de l’Etat a tellement pris goût au système de prédation et de corruption, qu’il ne saurait lâcher le pouvoir aussi facilement; mais cette fois-ci le peuple, même sans le soutien de la communauté internationale, l’y contraindra…
Voici la teneur de ce discours provocateur à l’endroit du peuple congolais et de la communauté internationale:
« Joseph Kabila : Discours sur l’Etat de la Nation 2018
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Distingués invités,
Mes chers Compatriotes,
Pour la 11ème fois, depuis l’entrée en vigueur de notre Loi fondamentale, Je me fais le devoir de rendre compte à notre peuple sur l’état de la Nation devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès.
Je suis particulièrement heureux que cette tradition induise en elle-même, aujourd’hui, la paix, la stabilité politique et économique qui règnent sur le territoire national, fruit du dur labeur et des énormes sacrifices consentis, nuit et jour, avec le soutien de toutes les Institutions de la République, afin que l’héritage nous légué par nos aïeux se consolide et vive à jamais.
Sur les ruines héritées de la deuxième République, des agressions et des rebellions successives qui, depuis 1998, avaient dangereusement menacé l’intégrité territoriale de notre grand et beau pays, désarticulé ses structures politiques et socio-économiques et plongé notre peuple dans une misère indescriptible, nous avons réussi, par la conjugaison des efforts de tous, à faire émerger un Etat moderne, uni, démocratique et en pleine croissance économique.
Qui aurait cru que la République Démocratique du Congo, qui était devenue la risée du monde, dont on ne parlait plus qu’au passé, parce que quasi-inexistante dans le concert des Nations, et qui était vouée, en tant qu’Etat, à une disparition programmée et certaine, pouvait, grâce aux efforts conjugués ensemble, rebondir sur la scène internationale au point d’être aujourd’hui, au plan géostratégique et économique, le centre de toutes les convoitises, des intrigues diplomatiques, voire même, des complots sordides ?
Mes chers Compatriotes,
Je voudrais saluer ici, la ténacité et la détermination avec lesquelles vous avez choisi de M’accompagner pendant toute cette période particulière de l’histoire de notre pays où, en dépit d’une adversité tout aussi soutenue, nous avons œuvré et continuons à œuvrer ensemble, pour réaffirmer haut et fort notre indépendance, notre souveraineté et notre vouloir vivre collectif ; dire non à la balkanisation de notre pays et à l’ingérence sous toutes ses formes, en dépit de nos différences d’opinions politiques et de notre diversité ethnique dont, déjouant le calcul de nos adversaires, nous avons plutôt fait un ferment sans pareil de l’unité nationale.
Ensemble, nous avons réunifié notre pays hier divisé, mis en place des Institutions transitoires inclusives, permis à doter notre pays par référendum d’une Constitution et instaurer la démocratie en organisant en 2006, les premières élections pluralistes, véritablement libres, démocratiques et transparentes de notre histoire.
Avec le même élan et la même détermination, J’ai également consacré, avec votre concours actif, l’essentiel de Mon énergie, 12 ans durant, à installer tout le dispositif institutionnel posé par notre Constitution et à en assurer le fonctionnement régulier et harmonieux, au niveau tant national, provincial que local, sans omettre les Institutions d’appui à la démocratie.
Dans cette perspective, la réforme de l’Etat engagée depuis 2015, nous a permis de donner une âme à la décentralisation territoriale, à travers l’installation de 15 nouvelles provinces qui sera très bientôt complétée par la mise en place de la Caisse Nationale de Péréquation.
Parallèlement, la Justice de notre pays a connu quant à elle, un coup de fouet à travers l’éclatement de l’ordre juridictionnel existant en deux ordres de juridiction : judiciaire et administratif, coiffés respectivement par la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat, en plus de la Cour Constitutionnelle.
Quant à notre Administration publique, elle est soumise à une cure d’amaigrissement, de rajeunissement et de modernisation à travers le contrôle des effectifs et de la masse salariale, ainsi que la mise à la retraite honorable de ceux ayant rendu des loyaux services à la Nation.
Il en est de même de l’organisation des concours d’admission sous statut et de la formation des jeunes recrues par notre Ecole Nationale d’Administration, fruit de la réforme engagée depuis une dizaine d’années, qui doit conduire notre appareil administratif à l’éclatement entre la fonction publique nationale et provinciale.
D’autres réformes institutionnelles importantes doivent encore être engagées dans tous les secteurs de la vie nationale, afin d’assurer et d’améliorer d’avantage la gouvernance politique et administrative du pays.
Mes chers Compatriotes,
Fort de cette renaissance de l’Etat, Je me suis employé à créer les conditions favorables au décollage d’un Congo économiquement fort et prospère, où la lutte contre les inégalités et la pauvreté constituent désormais la principale mission assignée au Gouvernement.
Là aussi, le pari paraissait impossible car, au plan économique, nous avions hérité également d’une situation catastrophique.
Au cours de la décennie 90, nous étions en effet plongés dans un véritable gouffre, en raison d’un marasme économique caractérisé par une dépréciation monétaire de plus de 90%, un taux d’inflation à quatre chiffres qui, à un moment, a dépassé le seuil de 3.000%, les déficits chroniques du compte général du Trésor, et la chute vertigineuse des recettes publiques au point d’en arriver à des prévisions budgétaires insignifiantes de trois cent millions de dollars américains en 2001, c’est-à-dire, au moment même où tout était à reconstruire, en priorité et en urgence.
Fort heureusement, après avoir pacifié et réunifié le pays, J’avais proposé à notre peuple un programme économique indicatif et un programme financier intérimaire sans soutien extérieur, avec pour objectif, la stabilisation du cadre macro-économique, ce qui a permis de casser l’hyper inflation et d’assurer la stabilité du taux de change, de réduire le déficit du compte courant extérieur, de résorber les arriérés de la dette extérieure et d’amorcer les réformes de la première génération.
Assortis d’un plan de reconstruction axé sur les Cinq Chantiers prioritaires à impact direct sur la relance de notre économie et le social de nos Compatriotes, ces programmes avaient pour ambition de mobiliser les Congolais autour de la nécessité de nous remettre au travail en vue de recréer la richesse nationale et d’assurer la satisfaction de nos besoins de base, à savoir : les infrastructures, l’éducation et la santé, l’emploi, le logement, l’eau et l’électricité.
Mes chers Compatriotes,
Grâce aux efforts de tous, nous avons conjuré le sort de nombreuses nuits passées sur certaines routes d’intérêt national, en restaurant l’autorité de l’Etat et en réunifiant notre territoire, à travers un programme de réhabilitation d’un réseau routier minimal de près de 23.000 Km, devant relier l’ensemble des chefs-lieux des provinces, assortie de la modernisation de la voirie de ces derniers.
L’exécution de ces programmes, se poursuit à ce jour et a atteint 27.877 km des réseaux routiers praticables dont 24.480 en terre et 3.400 revêtus, au moyen des matériels des équipements acquis, dont nous avons dotés l’ensemble des brigades provinciales de l’Office des Routes, avec l’accompagnement des certains partenaires bilatéraux et multilatéraux.
A cela s’ajoute l’amélioration de la navigation sur le fleuve Congo à la faveur des unités flottantes construites ou réhabilitées, la relance du trafic ferroviaire grâce à l’acquisition de plusieurs locomotives et voitures pour la Société Nationale des Chemins de Fer et la Société Commerciale des Transports et des Ports ; la relance de la compagnie nationale aérienne, Congo Airways, la restauration du parc automobile de transport en commun, public et privé, la construction ainsi que la réhabilitation de nombreux hôpitaux, centres de santé, écoles, le tout selon la vision de la Révolution de la Modernité.
Aussi, en vue de réduire notre déficit criant en matière énergétique et améliorer le taux de desserte en énergie électrique, de nombreux chantiers ont été ouverts à travers le pays, allant de la réhabilitation des turbines de la centrale d’Inga, à l’implantation des microcentrales hydroélectriques ou solaires, en passant par la construction des barrages de Zongo, de Kakobola et de Katende dont les travaux sont, à ce jour, à l’étape du lancement de la construction des lignes de transport et distribution, sans compter des structures semblables financées par le secteur privé.
Ce faisant, nous assumons également notre part de responsabilité dans la lutte contre les effets néfastes du réchauffement climatique dont nous sommes victimes et réitérons notre volonté de garder notre leadership dans la gestion de cette problématique au plan régional et international en tant que deuxième massif forestier du monde.
Mes chers Compatriotes,
L’Etat ne pouvant pas avoir la prétention de régenter l’ensemble du processus de développement de notre pays, nous avons résolu, par ailleurs, d’engager des réformes structurelles volontaristes de notre secteur économique, conséquence de l’option de la libéralisation de l’économie, levée depuis l’an 2002, afin d’offrir l’opportunité au secteur privé de participer à l’effort du redressement national.
Ainsi, à la faveur des lois votées par les deux Chambres du Parlement, des secteurs comme ceux de l’électricité, des hydrocarbures, des mines, des télécommunications et récemment celui des assurances, ont été libéralisés parallèlement à la réforme des entreprises publiques. De nombreux textes législatifs et réglementaires concourent également, aujourd’hui, à la promotion de la concurrence ainsi qu’à l’amélioration de la gouvernance et de la transparence, notamment dans le secteur forestier, minier et pétrolier.
Le nouveau Code des investissements et celui des marchés publics, la Loi sur les tribunaux de commerce et les textes règlementaires mettant en place les différentes structures de régulation et de facilitation, telles que le Guichet unique du commerce extérieur et celui de la création des entreprises, ainsi que l’ANAPI, ont pour vocation d’améliorer le climat des affaires, de stimuler l’investissement national et d’attirer les investissements étrangers… »
Kazadi Joseph Bondeko
Kinshasa.
©Beni-Lubero Online.






Un commentaire
AH….AH….ARTICLE JOURNALISTIQUE SUR LES NONDITS.
DU CHARABIA….