





A quatre mois de l’expiration de son mandant du pouvoir à la tête de la RD Congo, le chef de l’Etat congolais ne parvient pas à masquer son agitation. La tempête politique qui s’est amorcée sur le pays semble avoir délié ses pieds de la capitale, de manière à se laisser emporter par tout vent pour chercher à quel saint se vouer.
Le 04 Aout 2016, “Son Excellence” Monsieur le Rais Congolais a été à Kasese, en Ouganda, en rencontre avec son homologue du pays, qui par une fierté patriotique justifiée, s’est autoproclamé “la perle de l’Afrique”. Le media a fait croire que Joseph Kabila y été rendu par le souci de rechercher la paix, la sécurité et le développement de son pays. Peu importe!
Cependant, une des grandes vérités reste que le président congolais a engagé une course pour la recherche de soutien tant au niveau de l’intérieur que de l’extérieur du pays.
A Kasese, en Ouganda, le président Kabila espérait plutôt concrétiser une requête que le Ministre congolais de la Défense avait déjà formulée indirectement depuis quelques semaines, pour faire appel à un soutien des troupes ougandaises en faveur du régime, en utilisant le prétexte du regain de menace des soi-disant rebelles ougandais ADF dans le territoire de Beni. Mais les ougandais, qui connaissent en profondeur les réalités liées aux massacres de Beni et aux insécurités récurrentes à l’Est de la RDC, se sont abstenus de faire fouler leur perle par un régime qui, devant l’humanité entière, s’est transformé en bourreau de son peuple: Kampala ne peut pas rallier ses soldats dans une opération conjointe avec une armée nationale qui est devenue ennemie du peuple qu’elle est censée protéger.
C’est sur ce point de déception que le chef de l’Etat congolais retournera avec des mots de démagogie auprès des populations de Beni et Lubero, dans l’espoir de reconquérir leur sympathie.
Ayant réuni les délégués de la communauté Nande à sa résidence à CAPACO/Beni, le président dont le mandat expire le 19 décembre prochain promet la construction de route Kasindi – Beni – Butembo et l’électrification des villes et cités de ces contrées, comme si il pouvait réaliser pendant les trois mois restants ce qu’il n’a pas pu faire pendant les dix (10), voire quinze ans du slogan des “5 chantiers”. Et pour défi, tout droit dans ses regards, tout le monde réplique : “nous avons uniquement besoin de la paix et de la sécurité”, et ça nous suffit! Et, conscient qu’il s’est donné les clés de l’enfer et du paradis au sujet de la tragédie de Beni, le président Kabila donne son mot: “il y aura la paix”! Mais le peuple est impatient devant toute promesse qui tire vers l’avenir et veut le hic et nunc, ici et maintenant.
Puis le Rais s’amène à son palais de marbre de Musienene. Là encore il essaie de réunir ses voisins et compatriotes propriétaires de terre où il a bâti son château, proférant le même discours. Et le défi monte d’éclat : “seule la paix et la sécurité nous sont prioritaires”.
C’est alors que son Excellence le président de la RDC prendra la route pour traverser les zones de la mort du sud de Lubero jusqu’à Miriki, tentant de ramener vers lui les cœurs de la population en prononçant le même langage. Une fois de plus, il se heurte contre les blessures d’un peuple meurtri par sa trahison. Les autochtones lui indiquent que les retournés rwandophones qui ont instauré le règne de l’insécurité sont des rwandais et doivent être renvoyés vers leur pays d’origine. En fin de compte, Kabila réalise l’impossibilité de recouvrer la confiance de ceux qui constituaient jadis son fief électoral privilégié. De là, est née la nécessité de penser au dernier recours qui est le pays des mille collines.
Ce samedi 12 Aout 2016, le président congolais Joseph Kabila a rencontré son homologue rwandais à Gisenyi, au Rwanda. Au menu de l’ordre du jour officiel figurent la question des rebelles rwandais de FDLR, le problème de délimitation de frontière et la coopération bilatérale pour l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu.
C’est ici que Joseph Kabila trouve gain de cause. Le sourire qu’il n’a jamais manifesté durant son passage pour Kasese et dans Beni-Lubero peut maintenant éclairer son visage en joignant son poignet à celui du président Rwandais. En effet, contrairement à l’attitude affichée par l’Ouganda à Kasese, le Rwanda accepte de reprendre en compte l’alibi de la menace des FDLR pour apprêter des troupes à redéployer dans l’Est de la RDC, mais dont la véritable mission consistera à tenter de sauver le pouvoir agonisant de Kabila, et dont la mort subite est attendue au 20 décembre 2016. Le plan de ce retour des éléments de la RDF au Congo se construit depuis quelque temps, mais maintenant les deux présidents, Kabila et Kagame, ont surtout besoin de faire légitimer cette machination devant les opinions régionales et internationales.
Suivez l’action ultime qui se dessine en perspective dans les prochaines éditions de BLO.
Brigitte.
©Beni-Lubero Online.





