





Le Raïs de la RDC, Son Excellence Joseph Kabange Kabila est arrivé à Kampala à 11h29’ ce jeudi 12 mai 2011 pour assister à la prestation de serment de Yoweri Kaguta Museveni comme Président de l’Ouganda pour un quatrième mandat consécutif. Pour l’Ouganda, la présence de Joseph Kabila est un signal fort de décrispation des relations entre l’Ouganda et la RDC. En effet, depuis le début de la guerre d’agression rwando-burundo-ougandaise de 1996, l’Ouganda accuse la RDC d’héberger des rebelles ougandais du LRA, ADF, NALU dans la Province Orientale et au Nord-Kivu. La réponse du gouvernement de Joseph Kabila à l’Ouganda est la même qu’avec le Rwanda, l’Angola, le Burundi, etc., c’est-à-dire, la collaboration, l’acceptation des accusations de l’Ouganda, la signature des accords secrets de paix ou d’exploitation minière, et l’ouverture des frontières congolaies à l’armée ougandaise pour qu’elle désarme elle-même ses rebelles présumés.
Pour les observateurs congolais cependant, l’Ouganda utiliserait les étiquettes de trois anciennes rebellions ougandaises ( LRA, ADF, NALU) qui ne peuvent plus avoir la capacité militaire qu’on leur accorde pour couvrir ses troupes et ses exploitations des ressources naturelles à l’Est de la RDC, notamment le pétrole, l’or, le diamant, le bois, le tabac, le café, etc. La RDC est seule à plaindre car elle couvre ce gros mensonge du siècle au détriment de son peuple.
En dépit de cela, on constate que les congolais sont plus favorables aux échanges avec l’Ouganda qu’avec le Rwanda. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’occupation ougandaise aussi meurtrière qu’elle est en Province Orientale, semble être plus économique que territoriale. On constate aussi que l’Ouganda accueille plusieurs refugiés congolais candidats pour l’exil. Les camps des refugiés congolais sont une réalité en Ouganda même si le HCR les trouve plus au Rwanda qu’en Ouganda. La recherche d’occupation territoriale de la RDC par le Rwanda est ainsi ce qui explique la résistance farouche à son modèle de relation bilatérale avec la RDC. Vouloir en même temps faire le commerce avec la RDC et occuper sa terre laissée vacante par une population exterminée par des rebelles dits étrangers (FDLR) ou poussée vers l’exil fait du Rwanda un partenaire économique dangereux.
Le Président Robert Mugabe du Zimbabwe était de la partie. Son arrivée au podium a été très applaudie par le public. Ce dernier rescapé du néocolonialisme occidental de l’Afrique inspire souvent de l’admiration même si plusieurs désapprouvent son accrochage au pouvoir ! Robert Mugabe est jusque-là le seul nationaliste africain qui a réussi a barré la route à une opposition politique fomentée de l’extérieur comme en Côte d’Ivoire. Pour avoir partagé son pouvoir avec ses compagnons d’armes de la révolution zimbabwéenne, ces derniers tiennent d’une main de fer les arènes de l’armée et de la police au point que l’occident est incapable de monter une rébellion dans son pays. Ce héros de la lutte contre le néocolonialisme occidental est arrivé à 11h53’ et a pris place à droite de Yoweri Museveni sous l’ovation du public.
Etaient aussi présents :
– Le Président du Sud-Soudan, Mr Salva Kiir Mayardit
– Le Premier Ministre de l’Ethiopie, Mr Meles Zenawi
– Le Président Nigérian, Jonathan Goodluck
– Le Président Gambien, Sheik Professeur Alhaji Dr. Yahya Jamneh
– Un Ministre du gouvernement de transition égyptien
– L’ancien président du Kenya, Toroitich Daniel Arap Moi
Parmi les absents :
- Paul Kagame du Rwanda qui se fait représenter par un ministre de son gouvernement. Les relations entre ces deux frères HIMA des Grands Lacs n’ont jamais été faciles à cerner. Sont-ils des ennemis ou des amis qui jouent de la comédie Hima pour tromper la vigilance des Bantu ? Pour certains, une vraie guéguerre existerait entre ces deux frères HIMA qui se disputeraient le rôle du gendarme de la région des Grands Lacs pour le compte des multinationales. Le Rwanda ayant arraché l’hébergement du commandement militaire américain pour toute l’Afrique aurait une longueur d’avance sur l’Ouganda. Mais on sait que le Rwanda ne peut pour l’instant aller en guerre contre l’Ouganda comme les deux pays sont les poulains des USA et de l’Angleterre dans la région. Le plan des multinationales de ces deux grandes puissances est de réconcilier ces deux serviteurs du néocapitalisme libéral et du NEPAD, réconcilier tous les pays de la région pour en faire un grand marché libre pour les grandes puissances.
- Mwai Kibaki du Kenya. Ce dernier reprocherait à Museveni son soutien à Raila Odinga et la dispute non résolue d’une presqu’ile du Lac Victoria.
L’opposition politique dirigée par Kizza Besigye, Président du Forum Démocratique pour le Changement (FDC) a boycotté la cérémonie. Kizza Besigye qui se faisait soigner au Kenya pour des blessures lui infligées par la police ougandaise lors de ses marches à pieds en signe de protestation contre la vie chère en Ouganda, a choisi ce jour pour revenir à Kampala. Ses partisans lui ont réservé un accueil chaleureux bravant tous les intimidations de la police.
Kizza Besigye, leader de l’opposition Ougandaise et initiateur de la « Marche à Pied à ton service » ( walk to work)
Il y a de l’ambiance dans les rues de Kampala aujourd’hui : La fête et la grogne.
Militants de l’opposition ougandaise accueillant leur leader Kizza Besigye
Régine Kalendi
Kampala
©Beni-Lubero Online





