





Le Kivu-Ituri dans l’ensemble et en particulier les territoires de Beni et de Lubero, le Nord du Territoire de Rutshuru ainsi que le Territoire de Mambasa, entendez par là la région habitée principalement par les Nande (ou mieux les Yira) sont dans la tourmente d’une double occupation militaire et civile.
Des camions-Fusos en Provenance du Rwanda via Ile d’Idjwi, Kalehe, Masisi, viennent d’injecter plus de 50 000 Hutu-rwandais au Kivu-Ituri, plus principalement dans la région de Boga/ groupement Banyali-Chabi en Ituri.
Aussi, les habitants de Kamango et de Bwisegha font état de plusieurs incursions des militaires ougandais ainsi que des récidivistes du M23 entrant en Territoire de Beni par Kamango en provenance de l’Ouganda.
Les forces vives de la région tiennent aussi à l’œil l’armée et la police de la R.D.Congo où seraient infiltrés des éléments de la force d’occupation ayant pour mission d’accélérer la double occupation civile et militaire du Kivu-Ituri.
La zone pètrolière de Mubana-Lac en Territoire de Lubero
Les conséquences directes de ces incursions et infiltrations des civils et des militaires au Kivu-Ituri sont les tueries des civils par balles ou par machettes, … le pillage des boutiques, les braquages sur les routes, les incendies des habitations et des champs, etc.
Les auteurs de ces actes ignobles sont non autrement identifiés selon les autorités locales, mais bien identifiés par la population locale comme forces d’occupation rwando-burundo-ougandaise. Comme toute occupation, celle en cours au Kivu-Ituri ne manque pas de collabos locaux ou nationaux.
Il est vrai que cette réalité ne date pas d’aujourd’hui ! Mais, les observateurs et les analystes de la situation actuelle y voient une nouveauté, à savoir, l’inaction des forces de sécurité de la R.D.Congo dans la traque et l’arrestation des malfrats et le manque de volonté politique du gouvernement congolais pour traiter ce mal pour ce qu’il est, à savoir, une agression territoriale suivie d’une occupation militaire et civile. Si jusqu’à présent l’occupation du Kivu-Ituri se faisait à pas de tortue(mixage de l’armée, brassage des rebelles rwandais et des militaires congolais, amnistie des rebelles rwandais, gouvernement d’union nationale, etc…) , la fièvre de l’an 2016 et l’incertitude qui plane sur un troisième mandat à la Nkuruziza pour Mr Joseph Kabila Kabange, font passer l’action des forces d’occupation à une vitesse supérieure. ça passe ou ça casse! Les forces d’occupation veulent réussir leur coup avant Novembre 2016 pour mettre les congolais devant un fait accompli de l’occupation militaire et civile du Kivu-Ituri. Réusssiront-elles? Attendons voir!
Qui sont les protagonistes ?
Comme en 1996, les protagonistes de cette nouvelle occupation militaire sont le Rwanda, le Burundi, et l’Ouganda. Si en 1996, le gouvernement du Zaïre devenu aujourd’hui R.D.Congo était opposé à l’agression rwando-burundo-ougandaise. Aujourd’hui le gouvernement congolais est, de toute évidence, le cheval de Troie de la nième occupation militaire qui se profile à l’horizon.
En effet, le gouvernement congolais détruit de l’intérieur tous les mécanismes d’auto-défense des populations victimes. Tout groupe d’individus voulant se défendre contre les tueurs à séries, est traité de mouvement insurrectionnel et ses membres, une fois arrêtés, sont déportés pour un emprisonnement prolongé à Kinshasa.
La rapidité avec laquelle les forces congolaises de sécurité identifient et arrêtent les résistants locaux contraste avec la lenteur constatée dans l’identification et l’arrestation des tueurs qui se font passer pour des rebelles ougandais ADF, NALU, LRA. En réalité, ils font partie d’une force multinationale d’occupation du Kivu-Ituri.
Des collabos congolais de l’occupation en cours, tentent depuis juin dernier de dédouaner leur allié ougandais en qualifiant, sans preuve aucune, les tueurs d’islamistes d’Al-Shebaab voire de BOKO HARAM… Cette thèse fantaisiste veut profiter de l’arrestation du leader ougandais de l’ADF/NALU Jamil MUKULU pour dédouaner l’Ouganda. En effet, il est difficile de vendre l’idée d’une rébellion dite ougandaise qui tue sauvagement les congolais et non les ougandais, et qui depuis sa création en 1992 dirigeait ses opérations contre l’Ouganda.
D’autres collabos de l’occupation en cours s’empressent de remettre en selles l’activisme des rebelles ougandais du LRA actifs en Province Orientale pour justifier les atrocités que les forces d’occupation s’apprêtent à infliger aux populations civiles de ce coin de la R.D.Congo.
L’inaction du gouvernement congolais face aux premiers signes de l’occupation que nous déplorons dans cet article laisse perplexe.
A titre d’exemples :
- Le gouvernement ougandais décide d’élever le prix du visa d’entrer sur son sol de 50 a 100 dollars américains. Un mois après cette mesure draconienne, il n’y a aucune réaction ou contre-mesure du coté congolais.
- L’atterrissage d’Ethiopian Airlines à Goma avait suscité de l’espoir chez les Nord-Kivutiens qui attendent depuis longtemps de s’envoler de leur pays pour l’étranger sans devoir payer des visas et des chambres d’Hôtel au Rwanda et en Ouganda. La suspension des vols d’Ethiopian Airlines par la RVA est perçue au Nord-Kivu comme une façon de donner avantage au Rwanda et à l’Ouganda pour le business de la région. La promesse de la reprise des vols d’Ethiopian Airlines est certes une réponse à l’attente des Nord-Kivutiens. Mais dans un pays où le « glissement » des promesses et des calendriers est la règle, rien ne rassure qu’Ethiopian Airlines atterrira bientôt à Goma, surtout si Goma devient la capitale du Kivu-Ituri occupé.
- L’exploitation du Gaz Méthane du Lac Kivu est déjà sur rails au Rwanda. Du coté congolais où l’on importe le gaz (cooking gas) de l’Ouganda, rien n’est fait.
- Chose étonnante : Les populations riveraines du Graben /Nord-Kivu ainsi que les écologistes du monde sont opposés à l’exploitation du pétrole en Plein Parc des Virunga, Patrimoine mondial. Mais le gouvernement congolais se bat toujours pour cette exploitation du pétrole en plein parc national des Virunga. Après la marche-arrière de SOCCO, le juif DAN GETLER est celui qui s’apprêterait à exploiter ce pétrole du graben contre la volonté du peuple congolais.
On peut multiplier les exemples qui démontrent que plusieurs actions du gouvernement congolais sont aux antipodes de la volonté du peuple congolais. Si le responsable de ce gouvernement, à savoir, le Président Joseph Kabila Kabange, ne fait pas le Nkuruziza du Burundi, il ne peut être réélu librement et volontairement par un peuple congolais qu’il a mis à genoux et sacrifié sur l’autel de ses intérêts privés et ceux de ses parrains régionaux et internationaux.
Maurice SAKALOMBI
Johannesbourg-RSA (de retour de Vacances de Mayimoya/Beni)
@Beni-Lubero Online





