





Selon des sources proches de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) Butembo, un espion rwandais avait été arrêté à Kyondo le jeudi 3 juillet 2008. Transféré à l’ANR/Butembo, il avait décliné son identité comme Joseph Nkurunziza, en provenance du Rwanda et en route pour le Masisi où il devait récupérer sa famille qu’il y aurait laissé dans sa fuite en 1994 lors de l’entrée de l’AFDL. Pour cela il aurait quitté le Ruanda pour entrer en Ouganda ensuite en RDC par Ruwenzori, Luviriha, Karuruma, et voilà qu’il s’est fait coincé à Kyondo sur sa route vers le Masisi. Son souhait est qu’il soit conduit à Masisi pour récupérer sa famille.
Après analyse, les agents de l’ANR/Butembo trouvent que son histoire ne tient pas debout car le chemin le plus court pour atteindre le Masisi en provenance du Rwanda n’est pas Kyondo, surtout pour quelqu’un qui dit avoir habité Masisi avant 1994. L’espion ou infiltré rwandais s’est trahi aussi en mélangeant les faits historiques. En 1994, l’AFDL n’existait pas encore. Et s’il vivait vraiment au Congo avant sa fuite au Rwanda, il devait retourner par le même chemin qu’il avait emprunté dans sa prétendue fuite devant l’avancée de l’AFDL.
Ces contradictions criantes poussent tous les analystes à traiter Joseph Nkurunziza d’espion rwandais ou agent éclaireur des milices signalées à Karuruma, dans la vallée de la Semuliki. L’identité des rebelles signalés à Karuruma commence à se révéler au grand public : Il y a des rwandais parmi ces rebelles à qui certains observateurs avertis attribuent la préparation imminente de la conquête des villes de Beni et de Butembo. La stratégie de destabilisation est déja connue: Installer une milice dans un coin, laisser la milice commettre des atrocités sur les populations, et pour boucler la boucle, laisser l’armée dite nationale attaquer cette milice soit disant pour la déloger, faire fuire la population autochtone vers des camps des déplacés d’où ils ne sortiront peut-être jamais, déclarer ensuite que la milice soutenue par le Rwanda ou l’Ouganda est plus forte que l’armée nationale, et faire appel à l’ONU pour s’occuper du DDRR… C’est cela la comedie qui se joue au Kivu où les dindons de la farce sont les populations congolaises dont l’unique faute est de ne pas accepter l’agenda des puissances anglo-saxonnes plus alliés sur le Kivu. Ainsi, la raison du plus fort étant la meilleure, tout moyen est bon pour faire souffrir cette population, au besoin l’éliminer de la face de la terre.
Une semaine avant la capture de Mr Joseph Nkurunziza, soit dans la nuit du 29 au 30 juin, trois autres rwandais étaient aperçus dans le quartier Rughenda, en ville de Butembo. Quand les jeunes du quartier voulaient se mettre à leur trousse, ils s’étaient volatilisés dans les rues du quartier, vers la résidence du Commandant de l’aéroport de Rughenda, Major Patrick, un sujet Tutsi.
Pour les bubolais, cette présence rwandaise dans la vallée de la Semuliki et dans le commandement de l’armée de la ville de Butembo est un signe inquiétant pour la securité des bubolais et de leurs biens. Le geste courageux de la Police de Kyondo qui a remis l’espion arrêté entre les mains d’une hiérarchie militaire issue du CNDP de Nkunda, rappelle tous les criminels des Fardc jugés par des tribunaux de la place mais qui s’évadent toujours de leur prison pour retrouver leurs places dans l’armée. Dans le temps, la Monuc offrait une alternative. Mais aujourd’hui, la Monuc n’inspire plus confiance aux congolais après ses agissements pro Nkunda dans le territoire de Rutshuru. D’où la question de savoir à quelle autre justice remettre les malfrats arrêtés par la police ou la population ? Ce manque de confiance à l’Etat congolais et la Monuc qui représente la communauté internationale est un autre signe qu’il y a péril en la demeure. Le risque est grand de tomber dans une « somalisation » du Congo où chaque village se comporte en Etat avec sa cour suprême de justice et son mode de justice populaire. Pour parer à toute éventualité, d’aucuns réclament des élections anticipées. Mais que peuvent donner des nouvelles élections si les résultats de celles organisées par l’Abbé Malu Malu n’ont pas été respectés? Il faut donc autre chose que les élections au Congo, autre chose que la Monuc au Congo, à savoir, le changement du pouvoir en place par les moyens que le peuple, le souverain primaire, jugera opportun. Les congolais doivent se réveiller de leur torpeur pour sauver leur pays de la prédation et des crimes organisés. Les évêques catholiques l’ont dit dans un langage à peine voilé : « L’avenir du Congo appartient aux congolais ». Il faut donc cesser de rêver…
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Kahindo Edgar
Racodit-Butembo
Beni-Lubero Online





