





DECLARATION DE LA COMMUNAUTE BEMBE DE LA DIASPORA au sujet de la tenue de la
"Conférence sur la Paix, la sécurité et le développement dans les Kivu"
Avant d’entrer dans le vif du sujet, qu’il nous soit permis de présenter en quelques mots l’espace Bembe, terre d’origine des signataires du présent document.
Le pays Bembe se situe dans la Province du Sud-Kivu et comprend 5 Secteurs suivants : Itombwe, Lulenge, Mutambala, Ngandja et Tanganyika. Ces entités constituaient jadis le Territoire d’Ubembe qui a changé d’appellation à trois reprises pour devenir enfin " Territoire de Fizi ".
En 1949 le Secteur d’Itombwe fut détaché de Fizi pour être annexé au nouveau Territoire de Mwenga que l’administration coloniale venait de créer. Malgré ce découpage purement administratif, l’espace bembe est demeuré inchangé dans les cœurs des membres de cette tribu. Dans le bonheur comme dans le malheur, leur sort reste toujours intimement lié.
Vers 1956, dans leur générosité légendaire, les Bembe ont accueilli sur leur espace des pasteurs Rwandais fuyant la guerre et la misère dans leur pays le Rwanda, se trouvant ainsi par la force des choses à la recherche d’une terre d’accueil et des pâturages pour leurs bétails afin de soulager tant soit peu leur malheur. Ces sujets rwandais ont été accueillis par les autochtones dans les Hauts Plateaux d’Itombwe et transhumaient dans les montagnes de Ngandja et de Mutambala.
Ces éleveurs nomades payaient leur tribut aux Chefs coutumiers locaux Bembe soit en nature (vaches ou chèvres) soit en espèces. Partout où ces sujets rwandais passaient paître leurs animaux, les Bembe les accueillaient conformément à leur tradition hospitalière vis-à-vis des étrangers.
Une autre vague des Rwandais s’est déferlée sur le Congo à partir de 1959 lors de la révolution hutu menée par Grégoire KAYIBANDA. Désormais, la population des Banyarwanda n’a plus cessé de gonfler. Comme leur nombre devenait de plus en plus important et compte tenu du comportement apparemment docile qu’ils affichaient vis-à-vis de la population autochtone, nos Chefs ont commencé à leur faire confiance en leur accordant une certaine autonomie dans la gestion des gens de leur communauté. C’est ainsi qu’ils ont eu parmi eux des " kapitas" qui relevaient directement des Chefs traditionnels du ressort.
Quand les Banyarwanda ont commencé peu à peu à se sédentariser à la manière des Bembe, leurs enfants ont été inscrits dans nos écoles, logés et nourris dans des familles d’accueil où ils ne souffraient d’aucune sorte de discrimination.
C’est plus tard, si pas trop tard, que les tribus autochtones ont compris les raisons du jeu subtil qu’ont joué les populations rwandaises accueillies au Kivu et la chaîne qu’elles ont créée dans les Provinces du Nord et du Sud-Kivu (jadis Districts du Kivu) dans le grand plan de l’occupation du Kivu et de l’extermination des peuples autochtones, plan plusieurs fois rappelé par la marionnette Pasteur Bizimungu.
C’est finalement Monseigneur Gapangwa, un tutsi, Evêque d’Uvira, qui a été le plus grand pilier et architecte des massacres des Bembe et l’assassinat des Prêtres originaires du Sud-Kivu durant l’occupation du pays par le Rwanda sous le couvert successif de l’AFDL et du RCD.
En effet, pendant que les Banyarwanda entretemps métamorphosés tantôt en " Banyamulenge " tantôt en " Banyavyura " (selon qu’ils sont situés au Sud-Kivu ou au Nord Katanga) préparaient la guerre contre leurs hôtes Bembe, Vira, Fulero et Rega dans la l’actuelle Province du Sud-Kivu, ces derniers ne croyaient guère aux rumeurs qui circulaient à ce sujet car ils ne voyaient pas les raisons pour lesquelles les Banyarwanda se révolteraient contre eux alors qu’ils étaient bien intégrés dans la société d’accueil.
Les autochtones n’en revenaient pas quand ils ont vu ces mêmes amis de toujours se tourner soudainement contre eux sans provocation aucune, tuant et enterrant vivants hommes, femmes et enfants ; brûlant maisons et champs, violant femmes, filles et hommes ; semant la terreur et la désolation. Tout ceci se passe selon les prescrits du plan d’occupation et d’annexion du Kivu de 1962 qui prévoit que cette occupation sera mise en œuvre notamment par la voie de terreur, du terrorisme et de génocide des autochtones en les plaçant devant une alternative pour le moins satanique : aller en exil ou se faire assassiner.
Grâce à un sursaut d’instinct d’auto-défense, les Bembe se sont mobilisés pour contrer cette guerre gratuite dont le but était de s’emparer de leurs terres. La défensive et la contre-offensive montées par les combattants Mai-Mai Bembe, puis Vira, Fulero, Rega et ensuite Shi et Tembo ont déjoué les plans ennemis dans le Sud-Kivu.
Il n’est un secret pour personne que n’eût été le mouvement Mai-Mai dont les Bembe sont pionniers, la RDC n’aurait plus la configuration qu’elle a aujourd’hui. En un mot, la résistance commandée par le Général DUNIA LWENDAMA dans le Territoire de Fizi et qui s’est propagée ailleurs dans toute la partie orientale a sauvé le Congo de l’implosion et de la balkanisation programmées par les sujets rwandais depuis 1962 et plusieurs fois annoncées par l’illusionniste désillusionné Pasteur Bizimungu.
Mais comment a-t-on remercié ce mouvement Bembe d’auto-défense après le semblant du retour du pays à la normale?
Le pouvoir en place à Kinshasa s’est acharné contre cette force, en a tué le plus grand nombre et réduit ses commandants à leur plus simple expression. A titre illustratif, le légendaire Général Dunia croupit dans la misère à Kinshasa où il a répondu à l’appel personnel du Président de la République pour " consultations ". En vérité, la raison de son rappel à Kinshasa est de l’éloigner de son territoire pour laisser les sujets rwandais libres de conquérir nos terres. Et que dire de feu Général LUECHA mort dans la misère totale après tant de services rendus à la nation et au pouvoir Kabila !
Après ce rappel préliminaire, il est temps d’aborder la fameuse conférence dite sur la paix, la sécurité et le développement du Kivu.
1 Il est impérieux de constater que les objectifs que lui assigne l’ordonnance présidentielle la convoquant, qu’aucun ne relève de la compétence de la société civile, au contraire, ils relèvent tous de la compétence exclusive du pouvoir. La restauration de la paix, de la sécurité et le développement d’un pays sont de l’essence du pouvoir. En convoquant une conférence sur ces matières abandonnées dorénavant à la société civile, le pouvoir a montré ses limites et son incapacité à gérer le pays. En effet, c’est le pouvoir qui gouverne, qui trouve des solutions aux problèmes du pays et non les citoyens eux-mêmes. Ce que le pouvoir vient de faire en abandonnant les matières liées à la souveraineté de l’Etat aux gouvernés n’est ni plus ni moins une façon de dire au peuple : " Citoyens, gouvernez-vous vous-mêmes ". Le pouvoir doit donc démissionner.
2. Le pouvoir convoque la conférence dans une ville assiégée par l’ennemi. Cela veut dire que les participants à la dite conférence doivent travailler sous la menace d’être tous assassinés. De ce fait, ils ne seront pas libres de leur jugement. En réalité le pouvoir organise la capitulation des notables des Kivu. Certains d’entre eux qui hausseront le ton pour dire NON à la trahison du pays ne pourront pas quitter vivants la ville de Goma car le port tout comme l’aéroport et la route menant à Bukavu sont contrôlés par l’ennemi. Si les participants nationalistes ne sont pas assassinés en cours de route, ils seront purement et simplement empoisonnés pendant les travaux.
3. Le pouvoir a décidé de mettre fin au terrorisme de Nkutandabatware et ses frères par la voie militaire. Or, on sait aujourd’hui par les médias occidentaux interposés (le soir belge et autres) que nos enfants envoyés au front ont été trahis par leur hiérarchie militaire entraînant ainsi un carnage de 3000 soldats tués sur les 5000 engagés dans les combats à Mushake. Un véritable génocide programmé de nos enfants, remis en holocauste à Nkundabatware.
La prétendue guerre totale contre Nkundabatware n’était finalement qu’une manœuvre du pouvoir tendant à envoyer nos enfants à la mort et fournir à Nkundabatware des stocks d’armes et munitions lourdes pour faciliter la conquête du Kivu. Il est en effet étonnant de constater que le pouvoir ait laissé dans ses fonctions de chef d’état major des forces terrestres le Général Amisi Tango Fort, issu du RCD, d’engager aux fronts du Nord-Kivu des soldats tutsi mixés de Nkundabatware pour le combattre ! Le pouvoir a, sur ce point encore, trahi la nation.
4. S’agissant des revendications du bourreau Nkundabatware, à savoir le rapatriement de ses frères réfugiés au Rwanda, plutôt rentrés chez eux au Rwanda, l’octroi à sa communauté des droits reconnus à tous les citoyens de la RDC et la neutralisation des FDLR, la diaspora Bembe note que :
– les soi-disant réfugiés tutsis ne sont que les rebuts des démobilisés de l’armée rwandaise que Kagamé veut jeter dans sa poubelle, la RDC.
– la neutralisation des FDLR est certes une nécessité, mais cette tâche incombe au pouvoir en place et non à la société civile,
– quant aux droits à leur accorder, Nkundabatware n’a qu’à lire la longue liste des tutsi occupant les plus hautes fonctions de l’Etat dans l’armée, gouvernement et entreprises publiques, rendue publique par le PPRD en réaction à des monstruosités de Ruberwa aux Etats-Unis. A cela s’ajoute l’octroi généreux de la nationalité congolaise en 2003 pour leur éviter le plus humiliant statut d’apatrides dans lequel les Banyarwanda se trouvaient jusqu’à cette date.
De ce qui précède, la diaspora Bembe, craignant :
– que les notables du Kivu ne soient envoyés à la conférence de Goma pour y être assassinés comme l’ont été nos soldats,
– que la conférence soit l’occasion d’imposer, sous la menace des armes de Nkundabatware qui contrôle la ville de Goma, aux participants de consacrer la partition du pays par l’octroi de nos terres aux Banyarwanda,
– que la conférence n’accorde nos terres de Minembwe aux Banyarwanda,
Déclare ce qui suit :
1. La communauté Bembe ne participera pas à la maudite conférence. En conséquence, les Bembe du PPRD et autres opportunistes qui prendront part à cette conférence n’engagent nullement le vaillant peuple Bembe.
2. Aucune décision, aucune résolution de ladite conférence ne pourra être interprétée ou considérée comme liant ou engageant le peuple Bembe.
3. Le peuple Bembe, fer de lance de la défense de la patrie, s’engage à défendre ses terres et l’intégrité territoriale nonobstant la haute trahison au sommet de l’Etat.
4. Le peuple Bembe est en mesure de riposter efficacement à toute forme d’agression de notre peuple et de nos terres quel qu’en soit l’agresseur.
5. Accuse le pouvoir de démanteler les forces d’auto-défense populaire dans le but de faciliter la tâche de conquête de notre pays par les agresseurs.
Fait à Bruxelles, le 31 décembre 2007.
Le Coordonnateur de la Diaspora Bembe : Le Secrétaire :
MULENGWA LUMONA Pagiel AÔCI MWENEBYAKE Jérôme
Le Trésorier
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