C’est depuis hier vendredi 15/02/2008 que la grève des Magistrats a atteint Beni-Lubero. En effet, les magistrats de villes de Beni et de Butembo viennent de se plier à la décision du Syndicat Autonome des Magistrats. Pour rappel, le Syndicat Autonome des Magistrats du Congo a lancé depuis le jeudi un mouvement de grève pour protester contre les Ordonnances du Chef de l’Etat congolais du début de la semaine passée portant sur la mise en retraite et promotion de certains magistrats de la Cour Suprême de Justice et des Cours d’Appel sans oublier ceux des Parquets près ces juridictions .Ces Ordonnances sont dites Ordonnances de l’Organisations de la Justice.
Pour les grévistes ces ordonnances sont irrégulières, illégales, car prises en violation de la Constitution qui laisse la gestion du pouvoir judiciaire au Conseil Supérieur de la Magistrature qui n’est pas encore installé malheureusement pour les grévistes et heureusement pour le Chef de l’Etat. Pour quoi le Chef de l’Etat est allé si vite en besogne sachant que la loi portant sur le Conseil Supérieur de la Magistrature est en étude au parlement. Pourquoi cette fuite en avant du Président de la République?
Les commentaires vont bon train à Beni-Lubero où les signes d’une nouvelle guerre en R.D. Congo sont très visibles. Comme toujours, les multiples guerres d’agression contre la R.D. Congo se nourrissent aux mamelles des traitres congolais de l’intérieur. Reste à savoir de quel côté, patriotes ou agresseurs, se situent les uns et les autres, c’est-à-dire, Joseph Kabila et les Magistrats mis en retraite. La suspicion de certains caciques de la magistrature dans le complot qui se trame contre la R.D. Congo peut-elle justifier une rafle d’une telle envergure pour masquer l’affaire ? Les mois à venir permettront aux congolais de connaitre la vérité sur ce nettoyage de la cour des Magistrats congolais.
De leur côté, les magistrats, suivent la lettre de la loi, demandent au Président de la République d’annuler ces ordonnances et pensent que le Chef de l’Exécutif Congolais a été conduit en erreur par le Ministre de la Justice de la RDC, ou mieux par son entourage.
Pour le Gouvernement Central les Ordonnances du Chef de l’Etat sont régulières, légales et constitutionnelles, car le Conseil Supérieur de la Magistrature qui n’est pas encore effectif ne peut pas empêcher le Chef d’organiser la justice congolaise en panne.
Pour certains analystes de la vie politique congolaise tels Me César MBAKA-TE-MBAKA et MWASASI Gédéon, le mieux que l’on puisse faire, c’est de sommer le Parlement Congolais à voter rapidement la loi relative au Conseil Supérieur de la Magistrature pour doter le débat de ses repères juridiques et constitutionnels.
Cédric M. Mokuku
Butembo
Beni-Lubero Online