





La pendule accélère sa vitesse. Le temps qu’il reste à parcourir avant le jour du grand rendez- vous auquel le peuple attend sanctionner ses mandataires au pouvoir se fait de plus en plus coinçant. La course pour un nouveau positionnement devant la Nation bat son plein, les personnes à la conscience surchargée s’y amènent avec un état d’esprit très agité, pendant que celles à la conscience limpide font preuve d’une sérénité formidable.
Cette contrainte du temps force aujourd’hui le pouvoir à entreprendre des exercices inhabituels, mais dont la plupart blesseraient l’intimité de ses volontés initiales. Dans ce cadre, se situe l’ordonnance présidentielle du 22 juillet 2016, promulguant une mesure de grâce en faveur d’un certain nombre de prisonniers qui avaient été écroués uniquement à cause de leurs opinions et philosophies contraires à celles du régime en place. Ces personnes ont été souvent arrêtées en entorse à la loi en vigueur, précisément dans ses articles stipulant la liberté d’opinion, de pensée, d’expression… à tous les fils et filles de la RD Congo.
Le chef de l’état a certes bien agi en se ressaisissant ainsi pour corriger des graves violations de droits des personnes, tel que ses collaborateurs l’ont infligé aux citoyens de ce pays. Néanmoins, faudrait-il faire remarquer que cette initiative n’est malheureusement pas l’émanation d’une volonté personnelle, mais plutôt le résultat d’une pression de la communauté internationale qui lui exige d’ouvrir une brèche au soi-disant « dialogue » politique qu’il feint prôner tout en barrant tout chemin pouvant y faire aboutir.
Admirable donc est la réaction des innocentes victimes de la jeunesse LUCHA qui préfèrent encaisser le prix du sacrifice pour la vérité, au lieu de trahir le peuple et leur conscience aussi bien pour la génération présente que pour celle future. Refuser de souscrire à une telle velléité – qui ne contribuerait qu’à faire l’éloge des bourreaux du peuple – est un honneur. En effet, dire merci à quiconque vous donne un cadeau est de l’ordre d’une obligation logique ; cependant il n’en serait point le cas lorsqu’il vous est restitué votre droit. Aussi, la maturité de Mme Kabuo Rebecca, Kambala Matshunga, Kasereka Kamundo, Kambale Serge, Alipenda John, Kasereka Muhima qui ont préféré montrer le maximum de leur sens de sacrifice dans l’innocence pour le bien-être (libération, changement, bonheur) de la multitude, au lieu d’accéder à une liberté virtuelle, apparente, devrait-elle stimuler à la génération contemporaine congolaise le sens du dévouement pour la cause collective et de la persévérance dans les épreuves jalonnant la lutte de libération de la R.D Congo de nos jours. Par cet unique acte, on découvre d’emblée que ces pauvres jeunes gens valent bien mieux que la plupart de « ces vieux loups » qui, prétendant défendre la cause du peuple, ne jurent que par leur « ventre » et leur prestige égoïste.
©Beni-Lubero Online.





