Œuvre du Père Gaston Mumbere, un prêtre assomptionniste, originaire de Beni, mais vivant actuellement au Canada pour raison d’études, LA CLOCHE NE SONNERA PLUS A L’EGLISE DE BENI » est un ouvrage « très poignant » au sujet des événements de la tragédie de Beni.
En collaboration avec la Radio VM du Canada, l’auteur offre à ses lecteur la chance de scruter les profondeurs de cet ouvrage en l’illustrant par un nouveau extrait vidéo réalisé avec la participation du journaliste Mario Bard.
Et, avant de se plonger dans l’admiration de cette présentation audio-visuelle, il y a lieu d’en trouver un tremplin en passant une lecture méditative sur cet extrait du texte émouvant par lequel l’auteur aimerait l’introduire:
«En même temps, je me souviens des pieds de Matilda.
Elle marche tous les jours pieds nus. Fréquemment, elle doit se réveiller en pleine nuit avec ses voisins pour fuir les tueurs. Naguère si lisses, ses pieds ont maintenant la peau dure, avec des gerçures profondes. Je les avais vus, c’est incroyable. Ses bras ne sont plus tendres, brûlés par les larmes, ses yeux sont devenus rouges. Elle pleure sans consolation ses morts sont innombrables. Le village est ainsi devenu la proie de tous les prédateurs. L’humain ne vaut plus rien. La mort vaut mieux que la vie. Qui choisirait de naître dans ce coin qui fissure les pieds de ses habitants ? La vie humaine y serait-elle étrangère ? Tous les jours les humains pleurent, marchent pieds nus sous la pluie, mangent difficilement et n’arrivent plus à enterrer leurs morts. Tu me trouves peut-être pessimiste…. » (Cfr. Gaston Mumbere, La cloche ne sonnera plus à l’Église de Butembo-Beni, p.61.)
Voici la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=m4ehkVVDQyU
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.