





Un mois après le lancement de la révision du fichier électoral à l’Est de la RDC, la MONUSCO (Mission des Nations Unis pour la Stabilisation du Congo) gèle les kits de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) de Beni-Lubero dans un entrepôt de l’aéroport de Mavivi/Beni.
A la question lui posée par les Jeunes du Kyaghanda de Butembo : « Pourquoi certains centres de révision du fichier électoral dont 4 à Rutshuru, 19 à Lubero et 14 à Beni Territoire n’ont pas encore lancé les travaux d’enrôlement des électeurs ? » Mme Georgette KIBENDELWA, Chef du BL (Bureau de Liaison) de Butembo a répondu : « la MONUSCO a demandé à la CENI de ne pas s’inquiéter pour le déplacement des kits électoraux vers les milieux les plus reculés ».
Mme Georgette KIBENDELWA de la CENI répondant aux questions des Jeunes du Kyaghanda/Butembo
Ainsi, la MONUSCO s’est porté garante pour déplacer les kits par ses hélicoptères. Curieusement, un mois après le lancement des activités de la révision du fichier électoral, la MONUSCO n’est pas toujours pressé de déplacer plusieurs kits électoraux vers des coins accessibles 7 jours sur 7 par route. Aux dernières nouvelles, plusieurs kits électoraux de Beni-Lubero où les infrastructures routières sont les meilleurs dans toutes les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu, sont bloqués à l’aéroport de Mavivi (Beni).
La Société Civile de Manguredjipa a commencé maintenant à menacer la CENI en dénonçant la léthargie de la CENI à ouvrir les centres de l’axe Butembo – Manguredjipa. A la question lui posée par la Radio Moto Butembo-Beni ce mardi 26 avril 2011, le Chef du BL de Lubero, Mr MULUME-MUVI a réitéré la même réponse de Mme Georgette.
La voile est maintenant déchirée, les beniluberois connaissent désormais qui bloque les opérations d’enrôlement au Nord-Kivu. La Monusco bloque les opérations d’enrôlement dans les coins pourtant accessibles et où on n’avait pas besoin de ses hélicoptères. Au Nord-Kivu, il n’y a pas assez des coins reculés inaccessibles par route. La thèse des coins reculés qui nécessiteraient des équipes mobiles pour l’enrôlement est décriée par plusieurs observateurs comme l’astuce inventée pour bloquer l’enrôlement des congolais du Nord-Kivu. Le fait que les retournés du Rwanda ne soient pas encore dans les sites d’accueil tels que prévus par le HCR /PNUD/Monusco dérange tous les scenarios mais tourne à l’avantage de la RDC. Le séjour actuel du gouverneur du Nord-Kivu en même temps que le représentant du HCR aurait comme but de résoudre cette question des retournés du Rwanda au Nord-Kivu où on les a découvert non comme retournés mais comme occupants, souvent armés. Ceux qui parmi eux qu’on peut appeler « retournés » sont des militaires FDLR qui étaient rapatriés au Rwanda par les opérations DDRR . Cette découverte faite à Luofu et à Rubare, a déjà jeté le discrédit sur toute l’opération, surtout dans les territoires de Beni et de Lubero, où il n’y a jamais eu des départs des populations vers le Rwanda ou vers l’Ouganda. Autrement dit, l’opération dite de retour des refugiés congolais est tout simplement un euphémisme pour cacher ce que les congolais soupçonnent depuis longtemps, à savoir, un plan d’occupation rwando-ougandaise du Nord-Kivu en particulier, mais de tout l’Est de la RDC en général. Le HCR, le PNUD, la Monusco, le gouvernement congolais doivent dire la vérité aux congolais.
La révision du fichier électoral qui a commencé le 2 avril 2011 s’arrêtera le 30 juin prochain. Chaque jour qui passe est donc précieux pour les congolais qui attendent s’enrôler massivement pour participer pleinement aux prochaines élections dont les enjeux sont immenses pour la RDC.
Le doigt accusateur pointé sur la Monusco, mais aussi sur le HCR, le PNUD provoque des inquiétudes. Les élections étant un exercice de souveraineté, elles doivent être organisées par les congolais eux-mêmes si on veut éviter le scenario de la Côte d’Ivoire où Mr Ouattara a été élu par la communauté internationale. La CENI doit ainsi travailler avec tous les partis politiques pour mettre en place un cadre rassurant de l’objectivité des élections. Sans cela, les irrégularités constatées depuis le début de l’enrôlement et qui n’ont pas encore été corrigées seront prises comme signes de mascarade électorale. Parmi ces irrégularités, on peut citer :
– L’absence d’observateurs indépendants dans les bureaux d’enrôlement,
– La lenteur dans les opérations de saisie
– L’inexpérience des agents enrôleurs,
– La vétusté et les pannes intempestifs des kits électoraux ( Dans chaque bureau, il y a 4 kits. Souvent 2 kits sur 4 sont en panne et placés au bureau comme décor).
– Les attaques des bureaux d’enrôlement par les militaires congolais ( Fardc)
– Le manque de motivation des opérateurs de saisie et des Policiers de garde
– Le blocage des kits électoraux destinés aux endroits pourtant accessibles par route.
.
Gift Baraka
Butembo
©Benilubero Online





