




Une nouvelle mutualité dénommée « MUPERSAVINA » est née à Butembo le dimanche 11 mars 2007. Elle réunit en son sein des beniluberois et beniluberoises nés dans les villes de Beni-Lubero ou d’ailleurs au Congo et qui par ce fait se disent ne pas avoir de de village natal, d’où le nom de MUPERSAVINA = MUTUALITÉ DES PERSONNES SANS VILLAGE NATAL. La Première réunion de MUPERSAVINA a eu lieu dimanche 11 mars dans les enceintes de la RTGB. La Mupersavina se veut un cadre d’appui mutuel et de collaboration dans l’amélioration des conditions de vie des membres ayant tous une même culture de la ville congolaise.
À l’occasion de sa première rencontre, la MUPERSAVINA s’est dotée d’un comité provisoire dirigé par :
– Mr. MUHASI MUHINDO, President,
– Mr. KIKUSA JULIEN, Vice-président,
– Mr. PALUKU MUCHUNGA, Secrétaire.
Dans sa réunion du mois d’avril 2007, la MUPERSAVINA voudrait élaborer son Règlement d’Ordre Intérieur et ses Statuts Juridiques.
L’absence prolongée de l’Etat ainsi que le retard criant du démarrage économique en République Démocratique du Congo poussent les congolais de Beni-Lubero à se lancer dans la vie associative pour essayer d’endiguer la crise par la mise en commun des maigres ressources des membres des associations. Ne dit-on pas que l’union fait la force ? Il est vrai que ce fait n’est pas nouveau dans la région de Beni-Lubero réputée numéro un congolais non seulement pour sa densité démographique la plus élevée du pays mais aussi pour le nombre d’ONG locales et internationales au kilomètre carré. Traditionnellement les personnes qui exercent le même métier sont celles qui s’unissent habituellement en association de type syndical ou carrément lucratif. On connait la FEC pour les commerçants, ASSOGUETRA pour les guérisseurs traditionnels, l’ATAMOV pour les chauffeurs de Taxi et Voitures, L’ANAPECO pour les parents d’élèves au Congo, ACOPLAI pour les planteurs du café d’Isale-Vulambo, UWAKI pour les mamans cultivatrices, etc.
Un fait nouveau s’observe depuis quelques années dans le mouvement associatif de Beni-Lubero, notamment les critères de formation des mutualités. Au courant du mois passé, nous nous sommes intéressés à la question de ces nouvelles mutualités constituées sur des bases pour le moins insolites telles que, le fait d’être jumeau, métis, veuf, orphelin, paysan, locataire, sans domicile fixe, divorcé, célibataire endurci, originaire d’un village, , originaire d’une paroisse, anciens d’une école, etc.
Pour des raisons similaires, ce phénomène associatif par des laïcs s’observe aussi chez les prêtres, les frères et les sœurs dans leurs couvents. Ceci voudrait dire que même dans ce milieu ecclésiastique qui est déjà associatif par nature, les membres recherchent d’autres critères d’association plus large que leurs communautés religieuses respectives. Selon des sources proches de ce milieu, les hommes d’Eglise ressortissants de Kyondo, de Mutwanga-Lume, de Beni-territoire, de l’axe KML (Katolo-Muhangi-Lukanga), etc., seraient beaucoup plus en avance dans ce mouvement associatif et auraient des structures assez solides si on juge à partir de leurs réalisations. Ainsi par exemple à l’occasion d’une ordination sacerdotale ou d’une profession religieuse d’un frère religieux ou d’une sœur religieuse, les prêtres, frères et sœurs originaires du coin se mettent ensemble pour la réussite de la fête. Ces mêmes associations sont actives pendant les deuils d’un de leurs membres ou quand un de leurs membres traverse une situation difficile dans sa mission religieuse.
Cet esprit associatif cadre bien avec une des maximes de la sagesse Nande, selon laquelle « Avali vaviri, vavita embeva » (c’est ce qui sont à deux qui attrapent du gibier). Dans le cas ou ces associations qui essaiment dans nos villes et cites visent le plus grand bien de ses membres dans le respect du bien des autres, on peut saluer en elles un nouveau pas sur le chemin du développement.
Cependant, ces nouvelles associations des beniluberois devraient tenir compte du reproche qui a souvent été formulé à leur encontre, à savoir, la difficulté de s’associer à des groupes non beniluberois, au niveau national voire international. Dans cet âge de la mondialisation, il est nécessaire de travailler en réseaux plus larges pour bénéficier en retour d’une plus large expérience et expertise.
Il est donc impérieux que les associations beniluberoises se dotent des programmes d’action et des agendas clairs et réalisables qui dépassent la seule compassion entre les membres pendant les moments forts de la vie (deuils, fêtes) pour fonctionner comme des véritables moyennes et petites entreprises. Le développement de Beni-Lubero bénéficiera sans aucun doute de la réussite de ce vaste mouvement associatif peu importe ses critères associatifs puisés dans l’insolite. Ce qui importe c’est le rassemblement autour d’un idéal commun, l’engagement et la détermination de chacun à travailler pour la réussite de l’association.
Juvénal Paluku
Butembo
Beni-Lubero Online
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