





La colère de la population de Kanyabayonga est montée d’un cran contre la MONUC, ce dimanche 28 septembre 2008 jusqu’à la mise en sac et en feu d’un bâtiment abritant les casques bleues de la MONUC. A l’origine de la colère, un fait interprété comme signe tangible de la complicité de la Monuc avec les rebelles du CNDP.
Selon un appel reçu de Kanyabayonga, la Monuc avait demandé aux soldats des Fardc de replier vers leurs positions d’avant l’escalade de la violence de ces trois dernières semaines. Les Fardc comme d’habitude ont obtempérer à cette injonction de la Monuc. Mais voici que, pendent leur repliement, les Fardc sont tombés dans une embuscade des rebelles du CNDP contrairement aux dires de la Monuc que les rebelles observaient déjà le cessez-le-feu. Devant ce cas avéré du mensonge du CNDP de Nkunda, un porte-parole de la Monuc aurait tout simplement dit qu’il condamnait la violation du cesser le feu par toutes les parties au conflit sans citer dans ce cas précis le coupable avéré, à savoir, le CNDP de Nkunda.
C’est ainsi que les Fardc dans leur débandade ont répandu la nouvelle que la Monuc favorisait le CNDP de Nkunda dans la guerre du Nord-Kivu. La réaction de la population de Kanyabayonga qui a déjà perdu toute confiance en la Monuc, ne s’était pas fait attendre. N’ayant pas d’armes pour attaquer les soldats de la Monuc, la population a mis le feu sur un bâtiment de la Monuc à Kanyabayonga.
La population attend de la Monuc le soutien du gouvernement légitime et de l’armée nationale. A son grand étonnement, la Monuc ne parle jamais de la légitimité du gouvernement congolais sortie des élections libres et démocratiques organisées sous sa surveillance en 2006. Au contraire, la Monuc met les forces rebelles (en vérité, les forces d’agression venant du Rwanda) sur le même pied d’égalité que l’armée nationale. Tant que la Monuc n’appliquera tant que bien mal le droit international en matière d’agression ou d’occupation d’un Etat souverain, la Monuc sera accusée de complice de l’agression et de l’occupation de la R.D. Congo.
Pour tirer au clair la situation de la guerre au Nord-Kivu, les observateurs pensent que le gouvernement congolais doit refuser la prolongation du mandat de la Monuc, exiger son départ du Congo, et déclarer la guerre aux agresseurs de la R.D. Congo. L’ouverture d’un front permettra aux congolais de savoir sur quel pied la Monuc dance. La majorité des congolais préféreraient perdre une guerre déclarée contre les rebelles de Nkunda que de voir Nkunda conquérir une portion du territoire par la ruse et le mensonge. Les congolais ne demandent ainsi qu’une chose au gouvernement congolais, à savoir, leur permettre de se mobiliser comme un seul homme pour défendre le territoire national contre tous ses agresseurs.
La Monuc ainsi que le gouvernement congolais sont donc avertis par ces gestes de mécontentement de la population. Ils doivent répondre aux desiderata de la population tant qu’il est encore temps.
Rigobert Kanduki
Goma
Beni-Lubero Online





