





La situation économique dans les villes de Butembo et de Beni est devenue de plus à plus difficile, surtout pour les consommateurs des produits du marché ou de magasins.
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Tenez! Le taux du dollar américain n’a pas été haussé. Le dollar s’échange toujours chez les cambistes contre 570 ou 580 Francs Congolais (1$=570 ou 580 FC). Mais les prix des produits de première nécessité sur le marché et dans les magasins ont pris l’ascenseur. Pour ne donner que quelques exemples sensibles :
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100 unités d’appel Celtel de 650 FC à 700 FC (1,20 US$) pour 4 minutes d’appel local.
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Une cossette de manioc est passée de 500FC à 1200 FC
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Une moto SENKE est passée de 500 US $ à 680 US $,
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Une bière de PRIMUS est passée de 700 FC à 900 FC,
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Etc.
Vu la conjoncture économique du moment où les fonctionnaires de l’Etat ne sont pas payés, la vie de la population citadine est devenue un véritable cauchemar. Ce n’est plus tout le monde qui est capable de se taper deux repas par jour comme par le passé. Se vêtir, scolariser les enfants, payer les soins médicaux pour les familles habituellement nombreuses, relève d’un parcours du combattant, un miracle pour les croyants.
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La population est impuissante devant cette situation qui relève principalement du manque de confiance des investisseurs locaux dans la securité de la province. L’inquiétude du lendemain pousse les opérateurs économiques à enfuir leur trésor sous la terre ou alors le délocaliser dans les pays étrangers où la situation est propice au business. C’est cela un des avantages de la mondialisation qui malheureusement ne profite bien qu’aux riches. Celui qui a de l’argent est citoyen du monde car il peut vivre où il veut. Mais le pauvre qui tire sa survie quotidienne de la terre est toujours le grand perdant.
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Ceux qui voudraient retourner dans leurs villages pour y travailler la terre afin de nourrir leurs familles, ne peuvent plus le faire aisément à cause de la présence des rebelles étrangers qui y exploitent le coltan, l’or, le diamant, violent et tuent les femmes, capturent les enfants pour en faire des soldats, etc. C’est ainsi que les populations vivant dans les villes sont prises en otage. Certains parlent de l’arme alimentaire, l’arme de la faim que l’ennemi utilise pour forcer les beniluberois à accepter son diktat pour qu’au moment voulu il soit accueilli en libérateur ou en sauveur. La technique de la guerre qui consiste à assieger une forteresse pour affamer ses habitants et les contraindre à la négociation ou à la capitulation, est vieille comme l’humanité. Il suffit de regarder les forêts et savanes autour des villes de Butembo et de Beni pour se rendre compte que ces deux villes sont assiegées au vrai sens du mot.
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Pour endiguer la vie chère à Beni-Lubero les autorités, toutes tendances confondues, doivent cesser de se voiler la face et de se comporter comme s’il n’y avait pas des contradictions dans la gestion de la Province et des territoires. Elles doivent dialoguer avec les chefs coutumiers, les forces vives de la société, pour trouver une solution concertée à la crise de la vie chère.
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Correspondance particulière de Butembo
Beni-Lubero Online





