





Le président de la Commission électorale du Congo est distingué. L’université de Liège décerne ce jeudi le titre de docteur honoris causa à dix personnes, essentiellement travaillant dans des universités étrangères, parmi lesquelles il faut détacher l’abbé Apollinaire Malu Malu, président de la Commission électorale indépendante (CEI) du Congo-Kinshasa depuis 2003.
Cheville ouvrière de la réussite du processus électoral (2006) dans ce pays, il est sans cesse sollicité dans diverses capitales mondiales pour expliquer son travail, les obstacles et comment les surmonter, mais aussi au Congo où il a récemment accepté la charge de présider la Conférence de Goma, censée obtenir un cessez-le-feu au Kivu. Un travail de finesse, de courage et de diplomatie qu’il est considéré comme un des rares à pouvoir réussir.
Province orientale et France
Apollinaire Malu Malu est né en juillet 1961 dans la province orientale. À 25 ans, il est vicaire à Butembo avant d’enchaîner des maîtrises en Théologie, Droits de l’homme et Philosophie à l’université catholique de Lyon et un DEA en Etudes politiques à l’université de Grenoble – région où il sera curé. Depuis 2001, il est recteur de l’université catholique du Graben (Province orientale), dont il dirige aussi le Centre de développement – son dada – qui accompagne 5000 paysans de la région.
D’ethnie nande, il ne fait pas mentir la réputation de dynamisme et d’entregent prêtée à cette tribu de commerçants, tout en soulignant pour sa part que la réussite du processus électoral est le résultat d' »un travail d’équipe », rendu possible « par l’appui technique et la protection de la communauté internationale et par la participation de centaines de cadres congolais compétents ».
Difficiles scrutins locaux
L’abbé restera président de la Commission électorale indépendante jusqu’à ce que celle-ci soit remplacée par une Commission électorale nationale indépendante (CENI), qu’il voudrait voir doter de locaux permanents et à elle, pour la mettre à l’abri de toute pression financière du pouvoir; munie d’un fichier électoral permanent, « pour capitaliser la base de données et les équipements qui ont coûté si cher » en 2006; avec une « éducation permanente aux élections, pour ne pas s’éveiller soudain à la veille des prochains scrutins ».
La difficulté de l’heure réside dans les élections locales, encore à tenir. N’ayant pas été organisées dans la foulée des autres scrutins, on considère généralement qu’il leur faut des listes électorales actualisées – ce qui coûtera très cher puisque cela nécessite un nouveau recensement. Or, les bailleurs de fonds répugnent à débourser à nouveau de pareilles sommes étant donné qu’à l’allure où vont les choses, elles ne pourraient avoir lieu avant 2009, soit 2 ans à peine avant les nouvelles élections générales de 2011.
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Marie-France Cros
Mis en ligne le 20/03/2008
Du Mailing List de Congo-Uni





