





Les congolais ont accueilli avec satisfaction la promesse de la CENI de gérer le serveur électoral dans toute transparence non seulement avec les techniciens de l’opposition politique mais aussi avec le peuple congolais dans son ensemble. La promesse est une dette, dit-on.
Aussi, le fait que cette annonce ait été faite par le Vice-président de la CENI, à savoir Mr DJOLI qui est issu de l’opposition politique, a rappelé que la CENI n’est pas faite que du PPRD du Pasteur Ngoy Mulunda mais aussi des membres issus de l’opposition politique qui étaient restés silencieux jusqu’à présent. La pression du peuple congolais et de l’opposition politique aura ainsi obligé le Pasteur Ngoy Mulunda de déléguer certaines de ses prérogatives aux autres membres de son bureau.
En dépit de ces quelques signes de décrispation, certains observateurs pensent que l’accès au serveur électoral n’est pas suffisant pour empêcher une fraude électorale à l’âge de l’informatique et dans un contexte de corruption généralisée comme celui qui prévaut en R.D.Congo. Nous reprenons ci-dessous quelques points à prendre en considération que ces lecteurs ont relevé dans leurs commentaires aux articles de Beni-Lubero Online pour que les prochaines élections en RDC soient vraiment transparentes et apaisées.
Manif Coalition ETwM 1er septembre 2011 à Kinshasa pour la transparence des élections
1. L’accès des techniciens de l’opposition politique au serveur électoral où se fait la sommation des votes des différents candidats ne résout pas le problème du recensement de la population congolaise, un préalable à toute élection fiable et véritablement congolaise, que la RDC n’a pas respecté en 2006 comme en 2011. En effet, le recensement de la population congolaise aurait permis de connaître le nombre, le genre, l’identité des électeurs congolais attendus dans les urnes le 28 novembre prochain. La question des faux électeurs, des « faux-têtes », des étrangers, des mineurs, des militaires, etc. qui auraient été enrôlés lors de la révision du fichier électoral reste ainsi à résoudre par un mécanisme que toutes les parties aux prochaines élections doivent impérativement mettre en place.
Une des voies pour empêcher la participation des faux électeurs aux élections du 28 novembre prochain est, à part la présence des observateurs de tous les partis politiques devant les urnes, de sécuriser les bureaux de vote par des civils (à nombre égal) de tous les partis politiques, des membres de la société civile, des journalistes indépendants, et faire de tous les bureaux de vote des zones sans militaire ni policier congolais, sans casque bleu de la Monusco, et sans armes. Les élections du 28 novembre prochain devront donc être une affaire des civils et non d’une armée et une police infiltrées et au service du régime en place. Ainsi donc, l’indépendance de l’armée étant mise en doute comme celle de la CENI, les parties aux prochaines élections doivent tout faire pour sécuriser les bureaux de vote et les électeurs par des civils sans armes.
2. Concernant la participation des civils et des techniciens de l’opposition à la gestion du serveur électoral, un autre lecteur soulève la question de la rémunération de ces civils et techniciens voulus garants de la vérité des urnes. Selon ce lecteur de BLO, si ces agents ne sont pas bien payés et s’ils sont malhonnêtes, etc., … ils peuvent succomber devant des billets verts de la partie maffieuse. Ce lecteur soulève ainsi le problème de la probité morale des congolais. En qui peut-on avoir confiance pour une mission de vérité comme celle de départager les candidats aux élections présidentielles ? Y-a-t-il des hommes et des femmes de confiance en R.D.Congo ? Comment préparons-nous ces hommes et ces femmes de confiance ? Dans quelle école, quelle église, quel métier, etc., trouver ces congolais de confiance?
3. Un observateur très critique, rappelle que la fraude informatique se fait non dans l’ordinateur central ou serveur mais dans les disquettes apparemment vierges sur lesquelles on sauvegarde les résultats dans les bureaux de vote. Ces disquettes seraient donc programmer de manière à comptabiliser à l’envers les « mauvais votes ». En d’autres, le malin génie est introduit dans la disquette par son programmateur. Comme souvent on ne se pose pas la question de l’origine d’une disquette qui atterrit bien emballée dans un bureau de vote, le trucage des opérations de comptabilité peut ainsi se dérouler « à l’insu de tous, opérateurs, témoins et observateurs étant tous de bonne foi et le serveur central s’étant montré parfaitement innocent lors de toute « visite guidée » par des informaticiens de l’opposition. » « La question n’est donc pas la date à laquelle on pourra avoir accès aux données, mais la possibilité de tester préalablement tout le matériel qui sera employé, ce qui suppose d’avoir connaissance du programme de l’ordinateur central et non simplement de pouvoir le regarder fonctionner. (Guy)»
4. La préoccupation d’un autre lecteur (Patrick) est la révision à la hausse du nombre de jours des élections. Selon ce lecteur, s’il y a 32 millions d’électeurs (cfr. chiffres publiés par la CENI), et si 3 minutes sont accordées à chaque électeur intellectuel dans le bureau de vote, considérant que le vote ira de 6h à 18h, soit 12h de temps ou 720 minutes, il ressort qu’un bureau de vote ne recevra que 240 électeurs intellectuels. La CNI devrait donc ouvrir 133 333 bureaux pour servir les 32 millions d’électeurs. Or la CENI dit n’avoir prévu que 76.000 bureaux de vote. En d’autres termes, seuls 18,2 millions d’électeurs pourront voter. Pour accommoder les 13,76 millions restants, ce lecteur demande que le vote dure au moins 2 jours. Dans l’hypothèse de 2 jours, les personnes qui ne savent pas lire et écrire pourront avoir un maximum de 5 minutes pour voter. C’est donc dans l’avantage de toutes les parties aux élections que le vote dure 2 jours. Les candidats et leurs équipes de campagne doivent faire diligence pour exiger deux jours de vote et éduquer leurs électeurs au vote rapide et bien fait pour maximiser leurs chances.
5. Un dernier lecteur revient sur la question de la transparence de la comptabilité des votes. En 2006, cette transparence s’était limitée à la présence des observateurs des partis politiques et indépendants dans les bureaux de vote, à l’affichage des différents résultats dans chaque bureau de vote. Ce qui avait manqué c’était l’affichage par le bureau national de la CEI de tous les résultats des bureaux de vote de par la République pour que les observateurs vérifient la conformité du chiffre affiché dans le bureau de vote de leur village avec celui affiché au Boulevard du 30 juin à Kinshasa. Ainsi, chaque village pourra contrôler la véracité des résultats affichés à Kinshasa.
Les différentes propositions ci-dessus révèlent que la transparence d’une élection est un vaste chantier qui nécessite plus de créativité et de vigilance que les caravanes motorisées, la distribution des pacotilles (T-shirts, chapeaux, cash, etc.), les danses folkloriques, les pubs à la radio ou à la télé, etc. La réussite de ce chantier nécessite la transparence dans toutes les opérations électorales, la probité morale des agents, un travail scientifique et technique assidu dans les états- major des partis politiques qui doit commencer longtemps avant la campagne électorale, etc.
©Beni-Lubero Online





