





Pour une fois, un accord conclu entre Kinshasa et les forces de la mort est rendu rapidement public.
Cette publicité peut être interprétée de plusieurs manières. Ceux qui ont décidé de piller, de balkaniser le Congo et de poursuivre le génocide des Congolais(es) (en silence) acceptent désormais de jouer à visage découvert. L’éditorialiste de Congoindependant de ce 01 avril 2009 réalise une étude magnifique allant dans ce sens. Une autre interprétation possible est que les institutions publiques du Congo ayant été toutes infiltrées par les forces de la mort, jouer à visage découvert n’inquiète pas « les maîtres du monde » et leurs supplétifs Rwandais. Une troisième interprétation serait celle liée à la culture de l’étude et de l’analyse des textes: plusieurs d’entre nous ayant perdu par action ou par omission l’habitude de lire et de comprendre les textes, de susciter le débat autour de certains textes, mettre l’accord de Goma en circulation viendrait confirmer l’hypothèse selon laquelle, pour cacher certaines choses importantes, à une certaine catégorie de Congolais(es), il faut les mettre dans les livres.
L’entretien de l’amnésie, cette maladie typique de certains milieux Congolais oubliant aujourd’hui ce qu’il y a eu hier, expliquerait le fait que malgré la circulation de ce rapport, certains médiamensonges (du Congo et du Nord) parlent de la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali.
Expliquons-nous. Quand l’article 1 a et b note que « le CNDP (…) s’engage à intégrer ses éléments de police et ses unités armées respectivement dans la Police Nationale Congolaise et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et à se muer en parti politique et à remplir légalement les formalités requises à cette fin », ce mouvement politico-militaire Rwandais confesse officiellement ce qu’elle a déjà fait officieusement à plusieurs reprises. Il y a une référence à la tactique adoptée par le RCD qui ne saute pas directement aux yeux. Doublure du RCD, tous deux téléguidés par Kigali, le CNDP joue le même jeu pour une paix hypothétique. D’ailleurs, leur maître de Kigali ne croit pas en la paix; il croit dans la victoire des armes.
Quand ce même article stipule au point c que « le CNDP (…) s’engage à poursuivre dorénavant la quête de solutions à ses préoccupations par des voies strictement politiques et dans le respect de l’ordre institutionnel et des lois de la République », ce mouvement politico-militaire reprend un refrain fredonné hier par sa doublure et qui n’est que de la poudre jetée aux yeux des Congolais.
Le Rwanda qui poursuit sans désemparer sa guerre de conquête du Congo veut, à travers le CNDP, augmenter le nombre de ses militaires, de ses policiers, de ses hommes et femmes liges dans l’armée et les autres institutions du Congo. Cette infiltration participe du long et patient affaiblissement de ces institutions congolaises et de l’occupation tyrannique du pays. (Avec ces escadrons de la mort dans l’armée et dans la police, toutes les marches organisées par les Congolais(es) pur jus sont étouffées dans le sang. D’ où l’urgence de changer de stratégie.)
Pour rappel, ce plan concocté de longue date a été facilité par la guerre de l’AFDL et le passage de BIZIMA aux affaires étrangères du pays: beaucoup de passeports congolais ont été volés et distribués aux Rwandais. (Lire à ce propos le rapport du panel de l’ONU de 2002).
Tout ceci se comprend dans un contexte où le CNDP comme le RCD, bras politico-militaires du Rwanda participe aux « crimes organisés en Afrique centrale » par les pays du Nord et les multinationales. L’accord de Goma est on ne peut plus clair sur cette question. L’article 12 traitant des questions spécifiques stipule au point 6: « En vue d’une compétitivité accrue de l’économie nationale, les parties conviennent de la nécessité d’accélérer le processus de libéralisation des entreprises publiques. » Notons deux expressions: « une compétitivité accrue » et « la nécessité d’accélérer ». Pendant qu’au Nord « les petites mains » de l’ultra-libéralisme sont pris au piège de la libéralisation des entreprises publiques et prônent le protectionnisme en silence, le gouvernement Congolais et le CNDP prêchent, au nom de la paix, la compétitivité accrue et la nécessité d’accélérer la vente aux enchères du Congo. Que Sarkozy ait accouru pour signer les contrats léonins après la Chine au son de l’accord de Goma, cela se comprend clairement.
Bref, l’accord de Goma vient, pour la énième fois, étaler, noir sur blanc, le modus operandi des pays et entreprises du Nord, soucieux de faire main basse sur les matières premières stratégiques du Congo. La guerre d’agression est un moyen dont ils se sont servis pour atteindre cette fin afin de concurrencer la Chine qui avait raflé une grosse mise.
Petit à petit, le FMI et la Banque mondiale pourront délier le cordon de la bourse pour entretenir les membres de l’AFDL (PPRD), du RCD et du CNDP ayant infiltré les institutions congolaises. Dans l’entre-temps, les militaires Rwandais déversés chez nous par l’opération umoja wetu peuvent continuer à semer la mort et à dépeupler le Congo à partir de l’est du pays sous le pseudonyme des FDLR et des miliciens de Pareco.
La méthode est connue: tuer le plus possible et mettre les morts sur le compte de l’ennemi fabriqué de toutes pièces. Au Rwanda, le génocide réciproque des Tutsis et des Hutu a été mis sur le seul dos des Hutu jusqu’à ce jour malgré les preuves historiques de cette réciprocité.
Heureusement, les Congolais(es) n’ont pas encore dit leur dernier mot. Plusieurs compatriotes ont compris qu’ils doivent se lever comme un seul homme pour exercer leur légitime défense. Ainsi sont-ils déjà à l’œuvre.
En effet, ceux qui nous agressent sont persévérants. Aussi, utilisent-ils tous les moyens pour nous démoraliser et nous battre spirituellement. Sans une persévérance tous azimuts, nous risquons de déchanter. Maintenant que l’accord de Goma est rendu public, nul d’entre nous, aimant notre pays, ne pourra dire demain qu’il ne savait pas. L’organisation du crime est bien détaillée dans cet accord signé entre autres par Désiré Kamanzi, connu des milieux canado-congolais où il a évolué comme un sujet Rwandais. Si nous ne faisons pas attention, le pire risque d’être devant nous.
Les tralalas sur l’amnistie à accorder aux criminels du CNDP participe de ce jeu de dupes. Dans leur ruse, « les maîtres du monde » et leurs pantins veulent que les textes consacrant le génocide planifié des Congolais(es) soient signés par les Congolais eux-mêmes.
Après John Numbi, c’est le tour de Raymond Tshibanda. Demain, le Sénat et l’Assemblée nationale où siège une petite bourgeoisie congolaise avide d’argent (à quelques exceptions près), voteront des lois suicidaires dont l’application sera confiée au gouvernement infiltré. Ces deux chambres du Parlement trouveront de bonnes excuses pour se dédouaner à moindre frais de leur participation au génocide congolais. (à suivre)!
J.-P. Mbelu
Bruxelles- Belgique
Beni-Lubero Online





