





Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, décédé à Bruxelles le mercredi 01 février 2017, ne fut pas seulement une figure emblématique de l’opposition, mais encore un rempart encadrant l’espoir du peuple congolais pour l’instauration en R.D. Congo d’un véritable régime politique démocratique, dont la marque essentiel est le multipartisme et l’alternance au pouvoir.
En effet, ce fut sa capacité de mobilisation qui amena la population congolaise à contraindre le feu dictateur Mobutu Sese Seko Kuku-Ngbendu wa Zabanga à ouvrir la porte au pluralisme de partis politique le 24 avril 1990. C’est bien de sa persévérance dans la lutte pour la démocratie que jaillira progressivement un réel empire de l’opposition dont l’alliance ou le rassemblement a secoué et déstabilisé le régime prédateur de Joseph Kabila jusqu’à lui dire, avec le soutien du peuple congolais tout entier, catégoriquement « non » à un troisième mandat présidentiel.
Mais, dommage que Tshisekedi meurt aujourd’hui juste à mi-course de son combat. Les congolais du monde entier pleurent la disparition d’un mobilisateur inégalé et inégalable. Et, Joseph Kabila tourne déjà le pouce dans son fauteuil de terminator, estimant que le pari est gagné. Son illusion de régner par défi, en s’éternisant à la tête d’une Nation qui a fini par le rejeter à cause de ses multiples trahisons intolérables, ne fait que s’affermir.

A quoi auront donc servi les dialogues politiques dont les portées n’ont été que la disparition mystérieuse, pour ne pas dire mort tragique, des personnalités éminemment chères à la Nation congolaise? On se souviendra que le dialogue de la cité de l’Union Africaine a été accompagnée par la mort d’Arthur Zahidi Ngoma. Volonté providentielle, peut-être! Les vents du dialogue de la Sainte-Sylvestre ont balayé d’un seul trait un monument de l’opposition politique congolaise: Charles Mwando Simba meurt empoisonné. Tragédie de l’histoire! Aujourd’hui les arrangements particuliers drainent le baobab de l’opposition dans la poussière, et des sources dignes de foi témoignent des indices de l’empoisonnement, en dépit de son amortissement physique indéniable dû entre autre au poids de son âge.
Voilà tout ce qui justifie la forte agitation qui caractérise l’état d’esprit de la population congolaise sous tous les cieux. Et chacun s’interroge sur l’issue de tous les efforts des dialogues dont l’aboutissement à un accord objectif et acceptable par le peuple est toujours driblé par les manœuvres dilatoires de celui-là même en qui s’identifie tout le mal qui ronge le pays.
Trop c’est trop! Après avoir saboté et trompé le peuple et la communauté internationale, après toutes ces preuves de tergiversation, Kabila ne mérite plus la considération d’un chef de l’Etat dont il se flatte. La mort d’Etienne Tshisekedi est une nouvelle interpellation à l’urgence de le mettre hors d’état de nuire. Pour y arriver, une seule alternative se présence en vue de solder définitivement son insolvabilité:
L’opposition politique congolaise, les mouvements citoyens et la société civile doivent faire descendre le peuple dans la rue pour bouter hors de la présidence celui qui a confisqué le pouvoir du peuple. On ne peut continuer à se laisser distraire, sous prétexte de dialoguer, par un homme dont le creux du cœur n’est rempli que de ruse, de tricherie, de mauvaises intentions délibérées, de sadisme… Joseph Kabila n’a jamais été animé d’une volonté d’un dialogue concessionnaire et honnête. Il a stratégiquement entraîné la CENCO sur une voie de péril pour discréditer l’Eglise catholique, en vue de se moquer de Dieu et du peuple congolais qui accorde tant de crédit à ses pères spirituels.
Par contre, si les leaders de la société civile congolaise et ceux de l’opposition politique estiment qu’ils n’ont pas assez d’énergie pour tenir devant la vapeur que soufflent les narines du terminateur, alors les Nations Unies devraient penser à faire diligence pour placer immédiatement le pays sous le protectorat international. Voilà ce qui est appelé le plan « B » par les experts accompagnant la RDC dans sa crise politique actuelle. Tout le monde devrait comprendre qu’il n’y a plus rien à attendre outre mesure.
L’unique hommage digne de la mémoire de Tshisekedi wa Mulumba, ce vaillant combattant de la Démocratie, c’est de mobiliser la masse populaire nationale et la communauté internationale pour que le pays de ses compatriotes soit débarrassé des dictateurs prédateurs, dont le plus illustre reste Joseph Kabila.
Jean-Luc Br.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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