





Quand les grognes se font entendre de tous les coins de la RD Congo pour exiger la fin du régime Kabila au 20 décembre 2016, il ne s’agit nullement de manipulation exercée par l’opposition politique du pays. Bien au contraire, c’est sur fond des faits réels et intolérables, qui ont démontré à tous les niveaux et dans tous les domaines de la gestion publique l’incapacité, l’irresponsabilité et surtout la mauvaise intention des dirigeants exagérément prédateurs, que le peuple congolais décide de se libérer.
Un des plus grands crimes du régime de Joseph Kabila, c’est d’avoir pillé littéralement le pays jusqu’à le porter à la toute dernière position sur le classement économique mondial. Ceci n’est ni plus ni moins que l’effet d’une mauvaise volonté avérée dans le chef des dirigeants congolais. Malheureusement, même au moment où ils continuent à s’époumoner pour s’éterniser au pouvoir par des violations flagrante de la Constitution, ils ne fournissent aucune preuve de la volonté de pouvoir désormais faire mieux.
Pour mieux comprendre en ces jours le verdict du peuple congolais contre Kabila, il y a lieu de comparer, entre autres, le budget que le pouvoir en place vient d’élaborer pour l’exercice de l’année 2017 avec ceux de quelques quatre autres pays de la sous-région.

US $ 4,5 milliards
– Rwanda :
Budget: 2,60 milliards de dollars américains, pour un pays dont la superficie s’élève à 26.338 kilomètres carrés de superficie, avec 11,9 millions d’habitants.
– Ouganda:
Budget: 7,90 milliards de dollars américains, pour un pays de 241.038 kilomètres carrés de superficie, avec 40,3 millions d’habitants.
– Tanzanie:
Budget: 13,51 milliards de dollars américains, pour un pays de 945.085 kilomètres carrés de superficie, avec 54,3 millions d’habitants.
– Angola:
Budget: 30 milliards de dollars américains, pour un pays d’1.246.700 kilomètres carrés de superficie, avec 26,1 millions d’habitants.
– République Démocratique du Congo:
Budget: 4,5 milliards de dollars américains, pour un pays de 2.345.409 kilomètres carrés de superficie, avec 80,5 millions d’habitants.
Si l’on se base sur le coefficient relatif à la « superficie », on peut aisément apercevoir que le budget de la minuscule République Rwandaise est environ cinquante fois (50 fois) beaucoup plus supérieur et plus colossal par rapport à celui de la RD Congo. Qui, à travers le monde entier, saurait retenir ses émotions colériques devant un tel scandale, lorsqu’on connaît la quantité de l’Or évacuée vers chaque mois à partir de Durba par Kibali-Gold/Haut-Uele, de Mongbwalu en Ituri et de Kamituga au Sud-Kivu; ou du Diamant de la MIBA, sans oublier des milliers de tonnes de minerais (Cuivre, Coltan, Cobalt, Manganèse, Fer, etc.) évacuer quotidiennement de l’ancien Katanga et de plusieurs autres provinces du pays.
Or, hormis ces ressources naturelles, il existe autant de services publiques générateurs de recettes qui, mis ensemble, canalisent annuellement des montants largement supérieurs au budget qui vient d’être adopté pour le pays.
Tout le peuple n’a-t-il pas raison de s’interroger si les dirigeants congolais perdent de plus en plus la tête? En effet, il est impossible de comprendre qu’un budget qui était déjà trop maigre l’année dernière (6 milliards de dollars américains) ait été cette fois-ci revu à la baisse à une proportion de 25%, en dépit des grands besoins qui s’annoncent pour l’année 2017 : l’organisation des élections avec toutes ses dépenses collatérales, réhabilitation de certaines infrastructures (routes) pour permettre le bon déroulement des élections attendues, le fonctionnement de l’Etat et des institutions, sans oublier la grande priorité de pacification de l’Est du pays et de réinstallation des déplacés et/ou de refugiés…
Où se trouve le réalisme de Matata Ponyo que l’Occident semblait tant exalter il y a quelques années? A quoi bon de continuer à forcer les congolais à demeurer sous le poids du fardeau d’un tel régime au sadisme inestimable?
Au même moment, des informations circulent sur la décision des gestionnaires du pouvoir kabilistes de geler les dépenses publiques tout en canalisant les fonds du trésor public vers des comptes privés à l’étranger. Voilà une fois de plus des occasions susceptibles de rappeler le triste scandale de « Panama Pappers » dont le souvenir n’est qu’encore frais à la mémoire du peuple congolais au sujet de la famille Joseph Kabila au pouvoir.
Voudraient-ils préparer l’esprit du peuple à gober le mensonge qu’ils colportent pour justifier leur stratégie de reporter continuellement la tenue des élections sous prétexte du manque de financement???
Didier Dickson
Kinshasa
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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