





De temps à temps on apprend une bonne nouvelle en provenance de Butembo, ville sous la coupe des hommes armés et où très souvent l’autorité de l’Etat ne se fait pas sentir. Le paiement le Vendredi dernier de la pension de quelques 179 anciens travailleurs de la ville de Butembo et du Territoire de Lubero par l’INSS (Institut National pour la Securité Sociale) a fait sourire les bénéficiaires qui se sont rappelé du bon vieux temps quand les travailleurs à la retraite jouissaient régulièrement de leur pension.
La cérémonie qui a été présidée par le Chef de District de l’INSS à Butembo, Didier Masudi BIN ALBATHI était une occasion pour les centaines de pensionnaires, veuves, veufs, orphelins, orphelines, invalides du Territoire de Lubero et ville de Butembo de recevoir leurs petites enveloppes. En dépit de la modicité de la somme d’argent reçue, la joie était perceptible sur les visages des pensionnaires dont le travail d’antan a été reconnu.
D’après le Chef de District de l’Institut National de Sécurité Social (INSS) Butembo, ce paiement concerne le troisième trimestre de 2010. Le quatrième et dernier trimestre de l’année 2010 sera payé en mi-janvier 2011. Peu importe ce retard, on laissé certains pensionnaires. L’important est qu’on ait finalement pensé à nous qui avions construit cette ville et ce Territoire.
Pour les atteindre les concernés dans leurs localités respectives, l’INSS/Butembo a consenti des gros efforts tels la campagne médiatique à travers toutes les radios locales depuis près d’une semaine.
A l’occasion de cette cérémonie, le chef de District de l’INSS/Butembo a rappelé aux employeurs leur devoir d’affilier leurs entreprises à cette institution étatique, et de les immatriculer en vue d’assurer une sécurité post professionnelle aux travailleurs.
Le représentant du Maire, Monsieur Bende Buketsu Adrien a, quant à lui remercié le Chef de l’Etat, Joseph KABILA KABANGE pour toutes les améliorations apportées dans le domaine du Travail en R.D.Congo au cours de ces dernières années.
En effet, la Ville de Butembo et le Territoire de Lubero qui comptent plus de 5 mille magasins et plusieurs autres institutions aussi bien étatiques que paraétatiques ne comptent à peine que 418 affiliés à l’INSS dont des Institutions Publiques, des Banques, etc. Parmi les 418 affiliés, seuls 344 sont actifs. On espère que le paiement de la pension du vendredi dernier aidera l’INSS à redorer son blason terni par des années de megestion. Didier A.B. MASUDI attend user de myriades de stratégies notamment médiatiques pour vendre aux entreprises beniluberoises la crédibilité de l’INSS. Au même moment, le Chef de District sollicite l’appui de sa hiérarchie pour faire mieux. Il a révélé qu’une démarche est en cours au niveau de sa hiérarchie, pour que l’INSS noue un câble laborieux avec les services des impôts pour amener les employeurs à s’affilier massivement. Selon Masudi, le meilleur cadeau qu’un employeur peut offrir à son travailleur, c’est la Sécurité Sociale.
Tout en souhaitant ses vœux les meilleurs à tous les travailleurs et employeurs de Butembo et du Territoire de Lubero, le Chef de l’INSS District de Butembo déplore le fait que nombreux d’entre ces travailleurs n’usent pas de leurs droits à leur sécurité sociale, encore que cette situation est empirée par l’absence de syndicats très forts dans le milieu, lesquels syndicats pouvaient faciliter aux travailleurs la revendication de leurs droits. Il faut noter qu’en ce qui concerne les frais à payer à l’INSS, ce sont 8.5% du salaire qui sont déposés dont 5% relèvent de la contribution de l’employeur et 3.5% du salaire brut imposable, versés tous les mois à la comptabilité de l’INSS. Précisons que ces sont toutes les catégories de travailleurs, de journaliers aux engagés qui sont concernés par cette disposition. Ils deviennent alors bénéficiaires de plusieurs types d’indemnités. Et plus on déclare, plus on recevra à la pension, plus encore on accroît la valeur à recevoir en titre de rétrocession au centre où on a payé.
L’éducation des travailleurs sur les droits est une nécessité dans un milieu comme Butembo où les employeurs sont souvent accusés d’exploitation des membres de leurs familles qu’ils font travailler dur bénévolement et leurs employés à qui ils remettent un salaire de misère, violant ainsi la législation du travail en R.D.Congo. Dans la plus part des Magasins de la ville de Butembo appelée pourtant poumon économique de l’Est de la R.D.Congo, les travailleurs sont payés en moyenne entre 5 et 20 dollars par mois pendant que les employeurs ont des capitaux qui s’évaluent en termes des millions voire des milliards des dollars.
Le projet de l’INSS/Butembo est louable. Il reste à le vendre aux employeurs mais aussi aux travailleurs.
Déogratias SIKU
Butembo
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