





Le commandant des Fardc du Secteur Beni, le Col Eric Ruhorimbere, a arrêté Mr Katembo Muthamo, Chef de Division au Service de Cadastre Beni au motif que ce dernier n’aurait pas honoré le remboursement d’une dette de 40 000 US$.
Ce qui est étrange est que le Col Eric Ruhorimbere s’est constitué à la fois en Parquet, Juge, geôlier du Mr Muthamo. Il refuse de transférer son prévenu au parquet car le non paiement d’une dette à un tiers est une matière civile. On ne sait pas non plus si le prévenu Muthamo est redevable à l’Etat congolais ou aux Fardc de Beni.
Interrogé sur le pourquoi de cette obstruction au cours normal de la justice en République très très Démocratique du Congo, le Col Eric Ruhorimbere a surpris en expliquant son obstruction par l’introduction d’une nouvelle accusation sans aucun lien avec la première. La nouvelle accusation est que Mr Muthamo est frère d’un commandant Mai-Mai du nom de Jonas Kabuyaya.
D’où la confusion ! Jonas Kabuyaya est un Directeur de l’ANR en Territoire de Beni. Il n’est pas Mai-Mai. Pourquoi l’associe-t-on aux Mai-Mai ? D’aucuns pensent que c’est parce que dernièrement c’est lui qui avait conduit une délégation des Mai-Mai à Kinshasa pour démontrer au Président Joseph Kabila que le Territoire de Beni n’avait plus des Mai-Mai. Cela peut lui valoir aux yeux du Col Eric Tuhorimbere le titre de commandant Mai-Mai.
Mais cela n’explique pas l’arrestation de Muthamo et le refus du Col Eric Ruhorimbere de transférer son cas au parquet. Mr Muthamo n’a rien à voir avec la fonction de son frère à l’ANR Beni, ou comme intermédiaire de Mai-Mai. Avoir un frère Mai-Mai n’est pas un crime en D.R.Congo. Aussi, avoir un frère Mai-Mai ne fait pas de quelqu’un un Mai-Mai à juger comme un Mai-Mai, un militaire?
Onze officiers militaires du CNDP dont Eric Ruhorimbere, Bosco Taganda, Munyakazi, etc.
Selon les observateurs, la simple évocation du mot Mai-Mai dans le dossier de Mr Muthamo n’a pas apparemment de sens mais elle représente le mot de passe pour la prochaine expédition militaire à Beni-Lubero. La conquête de Beni-Lubero serait la grande équation du balkanisateur qui cherche comme forcer l’entrée des envahisseurs rwandais et ougandais dans la zone pour boucler la conquête du Nord-Kivu plus Ituri. La méthode FDLR utilisée au Masisi, Rutshuru, et Walikale ne tient pas debout à Beni-Lubero où il n’y a pas des rwandophones pouvant être utilisés pour jouer aux FDLR.
La trouvaille des Hutu-Nande n’a pas eu les effets escomptés car elle était une pure création de l’esprit.
Un autre phénomène qui s’observe à Beni-Lubero est le port des noms Nande par les militaires issus du CNDP, et surtout ceux qui auraient reçu un entrainement pour réprimer les populations civiles. Ainsi voit-on dans les rues de Butembo et de Beni, des policiers et des militaires qui s’appellent Katembo, Kasereka, Kakule, Paluku, etc. mais qui ne savent aucun mot du Kinande. Ils se disent Hutu-Nande ou Nande ayant grandi à Goma ou à Kinshasa. La plupart des militaires et policiers tueurs on retrouve ceux qui portent des noms Nande sans être Nande.
L’objectif de cette nandenisation des militaires et des policiers issus du CNDP est de détourner l’attention des Nande des envahisseurs rwandais et ougandais, et dire au monde que les Nande s’entretuent eux-mêmes. Les envahisseurs viendraient ainsi quand le mal serait consommé pour se présenter en pacificateurs des survivants.
Heureusement pour les Nande, toutes ces stratégies de conquête de Beni-Lubero, Nord du Territoire de Rutshuru, et du Territoire de Mambasa en Ituri, ont déjà été découvertes.
Ce qui se tramerait en ce moment, c’est la création d’un mouvement Mai-Mai d’obédience rwandophone comme au plus des rebellions de 1998-2002. Ce mouvement viendrait mettre fin à la non-violence qui caractérise la résistance des Nande depuis les attaques multiformes dont ils sont victimes. Ce mouvement Mai-Mai composé des Hutu-Nande commettrait l’irréparable d’un carnage de quelques familles des retournés du Rwanda mais aussi des Nande. L’objectif de ses exactions qui seront très mediatisées par les medias proches de l’ennemi, serait de donner l’occasion à la grande machine génocidaire de faire ses preuves chez les Nande. Elles déclencheraient une grande offensive dans la région occupée par les Nande en massacrant les jeunes et les hommes accusés tous d’être Mai-Mai et d’avoir tuer quidam… Cela s’appelle la « MaiMaisation » de tous les Nande après avoir échouer de les « Hutuciser ».
C’est pourquoi les propos du Col Eric Ruhorimbere sont à prendre au sérieux. L’évocation des jongleurs connus comme Jonas et sa délégation des Mai-Mai connus de lui seul, sont des faits qui peuvent se révéler brûlants.
Les vrais Mai-Mai de Beni-Lubero ont tous intégré la Police et les Fardc même s’ils se lamentent de leur clochardisation par les officiers issus du CNDP. Beni-Lubero n’a plus des Mai-Mai au sens propre du mot. Ceux dont on attend parler sont une création de l’ennemi pour couvrir les exactions contre la population locale. Par définition, les Mai-Mai de Beni-Lubero ne tuent pas les beniluberois, les chefs coutumiers, etc. Ils n’incendient pas les maisons , ne détruisent pas les récoltes dans les champs de leurs parents. Pourquoi feraient-ils ainsi alors que leur combat est de bouter l’envahisseur dehors ? Les Vrais Mai-Mais aujourd’hui intégrés dans la Police étaient connus, ils avaient un leader connu et qui parlait aux gens. Ils n’étaient pas comme la nébuleuse actuelle connu de seuls correspondants des medias de l’ennemi.
Aux journalistes ou Journaleux qui disent n’importe quoi de se raviser et de cesser de parler des Mai-Mai chaque fois qu’ils entendent parler des malfrats portant des feuilles vertes, des couteaux et des bâtons à la main. Il ne suffit plus non plus de parler Kinande ou d’avoir un nom Nande pour être Nande. L’ennemi voudrait utiliser les symboles de notre imaginaire collectif et de notre tradition orale pour nous faire avaler sa pilule du génocide et nous en rendre les seuls responsables. L’artiste beniluberois Kockon chante si bien cette victimisation de la victime à Beni-Lubero. Ce qui est arrivé aux Hutu du Rwanda peut arriver aux Nande. Il en est de même des FDLR, ADF-NALU, LRA…. Ces vocables sont piégés par l’ennemi qui les utilise pour avancer son agenda de dépeupler l’Est de la RDC. La pression doit être faite sur le gouvernement, le parlement congolais, l’armée et la police, d’arrêter ces malfrats, de les présenter au public, les juger, etc. Ne prêtons-donc pas le flanc à l’ennemi en chantant avec lui ses chants de notre conquête et de notre propre extermination.
Le dossier de Katembo Muthamo, de son frère Jonas avec le Col Eric Ruhorimbere est donc à suivre avec grande attention et esprit critique. En attendant, les Nande refusent d’être « Maimaiciser » parce que certains d’entre eux ont été un jour Mai-Mai. En RDC, les crimes comme les peines y relatives sont individuels et non collectifs.
Obède Bahati
©Beni-Lubero Online





