





Pour la première fois depuis que les hommes en armes et en uniforme militaire endeuillent la ville de Butembo et ses environs, un opérateur économique de grande facture, à savoir Mr NGULU Léon, Directeur Commercial des ETS TSONGO KASEREKA KAMUNGELE a été attaqué en son domicile situé dans le quartier résidentiel MGL. Ce quartier où vivent les hommes d’affaires était reste jusqu’à présent hors du périmètre des tueurs. Depuis mardi passé, cela n’est plus le cas.
L’attaque a eu lieu le Mardi 22 décembre 2009, à 21h15, heure de Butembo. La famille de l’homme d’affaires NGULU aperçoit de l’intérieur de leur maison une bande de plus ou moins 10 personnes bien armées qui s’apprêtent à forcer des portes pour entrer. Sans tarder, Papa NGULU fait appel à la Police. Dans quelques minutes, la Police du GMI arrive sur le lieu de l’attaque. Il s’en suit un échange des tirs entre les bandits qui étaient déjà à pied d’œuvre dans la parcelle et la Police du GMI dont le nombre surpasse heureusement les bandits ! Devant le feu de la Police, les bandits dans la débandade entrent dans un sauve-qui-peut. Dans la foulée, ils abandonnent derrière eux une arme à feu, une jacket militaire, des bottines, quelques cagoules, et l’un d’entre eux capturé par la Police. Pour la première fois un tueur de grand chemin est arrêté.
Papa NGULU et sa famille ont ainsi été sauvés de justesse par l’intervention rapide de la Police du GMI. C’est aussi la première fois que la police intervient en temps pour sauver une personne en danger qui appelle au secours ! Bravo à la Police du GMI qui vient de démontrer qu’elle existe toujours, et qu’elle peut recevoir les appels des personnes en danger. Les bubolais espèrent que cette première intervention musclée ne sera pas la dernière et qu’elle s’étendra aux bas quartiers de la ville où les exactions sont monnaie courante.
Les bubolais espèrent que les autorités de la ville mettront à profit cette belle capture d’un tueur pour mettrait fin à la polémique sur l’identité des hommes en armes et en tenue militaire qui endeuillent la vie ainsi que toute la région, dans une impunité totale et déconcertante.
Malheureusement le salut de Papa NGULU et de sa famille qui fait la joie de tous les bubolais, apparaît comme une oasis en plein désert.
Pendant que les balles crépitaient à la résidence de Papa NGULU au quartier MGL, d’autres crépitements de balles étaient entendus à Mukuna, Rughenda, etc., au point que certains ont cru que Butembo était en guerre ou pris d’assaut par les immigrés clandestins et armés. Après cet ouragan, les bubolais continuent à se demander ce que signifiaient ces crépitements des balles en même temps.
En dehors de la ville, plus précisément sur la colline de Matembe à l’ouest de Butembo, une centaine d’hommes en armes non autrement identifiés, sèment la terreur en extorquant les biens de la population.
Même situation à Malende et à Kambaila. Des hommes bien armés ne cachent plus leur présence car ils opèrent ouvertement sur la route de Biambwe-Manguredjipa mais aussi dans les villages du coin comme Katambi, ravissant argent, habits, nourriture, etc.
Dans la soirée du Samedi 19 Décembre, vers 19h, un groupe d’hommes armés a opéré dans un café- bistro de l’Avenue Mgr Kataliko (Route CUGEKI), ravissant selon plusieurs sources une cagnotte de 25 000 $ et procédant à une fouille systématique des poches de tous les clients qui bravaient les tueries de 19h pour passer leur week-end dans ce café d’une rue pourtant bien fréquentée jusque tard dans la nuit. Parmi les clients malchanceux, un agent de l’Ofida a été fusillé à un de ses pieds.
En Territoire de Beni, une centaine d’hommes, la plupart d’eux armés, viennent de s’installer dans le village de Kamango, à Mutwanga. Ils disent qu’ils sont des refugiés rwandais, originaires de Kamango. Les appels téléphoniques de Kamango appellent les autorites administratives du Territoire de Beni au secours car ces refugiés auraient commencé à ravir des champs aux autochtones.
La situation sécuritaire partout dans l’espace Beni-Lubero est ainsi préoccupante. Les autorités administratives qui osent parler de cette situation disent que le domaine de la securité et de l’armée ne relève pas de leur compétence mais plutôt du gouvernement central, et que tous les rapports à l’hiérarchie sont restés lettres mortes.
Une chose est claire. Les actes d’insécurité et des violations des droits fondamentaux des congolais dans ce coin du pays ne relèvent plus du simple banditisme ou d’une action d’éléments incontrôlés de l’armée comme certaines autorités se plaisent à les décrire. Tous les éléments pour les qualifier d’une occupation militaire sont déjà réunis… Tous ceux qui ont déjà visualisé les films ou reportages sur l’occupation de la Palestine par des juifs de la diaspora européenne en 1947 comprendront ce qui se passe aujourd’hui au Nord-Kivu. L’ONU et les Grandes puissances occidentales étaient actives sur terrain à Palestine et les juifs arrivaient d’Europe surarmés. Les palestiniens avaient été chassés de leurs terres, pour écoper jusqu’aujourd’hui de l’épithète de terroristes.
Kakule Mathe
Butembo
Beni-Lubero Online





