





On en parle peu ! Pourtant le génocide du peuple congolais est en train de prendre des proportions inimaginables ! Depuis une semaine, la presse est inondée par des messages sur l’arrivée des vaches au Bandundu en provenance de l’est de la RD Congo. Plus surprenant, c’est que sur la route aucun incident, aucune attaque n’a été signalée contre ces troupeaux et leurs pasteurs, comme s’ils voyageaient précédés et accompagnés par des forces de sécurité invisibles aux yeux des gens mais vus par les voyageurs. On se croirait dans un autre pays où les populations vivent en paix.
Paradoxalement, au même moment, l’Ituri est en feu. Les images des massacres qui nous arrivent de là sont insupportables. Ils nous rappellent les massacres de Beni et du Kasaï, avec les mêmes caractéristiques, comme si les auteurs étaient les mêmes.
Mais il n’y a pas que l’Ituri ! Depuis une semaine, des massacres ont de nouveau repris avec une force atroce à Beni. En une semaine, la population vient de subir deux massacres dans un périmètre de 60 kms, et cela après l’annonce de la grande offensive des FARDC annoncée par Julien Paluku et le régime de Kinshasa.
Ce qui est révoltant, toujours comme par le passé, ce drame sévit dans une zone où de 10000 militaires Fardc sont arrivées ces dernières semaines. En effet, les massacres de cette nuit (vendredi, 10 février), se sont déroulés à Mavivi à 12 petits kilomètres du centre de Beni et à quelques mètres du principal aéroport de la zone où se trouve une impressionnante concentration des militaires, avec au moins un régiment de la Garde républicaine, aux côtés d’un contingent impressionnant de la Monusco, à telle enseigne qu’il est inimaginable que l’ennemi puisse y opérer sans qu’il soit vu. Comme par le passé, les populations ont averti les forces de l’ordre de l’arrivée des massacreurs, dont la plupart portaient la tenue militaire des FARDC. Cinq personnes ont été trouvées ce matin sans vie, les uns décapités ; les autres mutilés. De ces 5 personnes, quatre sont déjà identifiées : Kasereka Poi Poi Paul, Kilikoko Charles Motard, Sinatra Sikilimambo, Ndiya Espoir. Plusieurs enfants sont portés disparus. Des maisons ont été incendiées et des magasins pillés. Oui, cela à quelques dizaines de mètres des camps des Fardc et de la Monusco ! Et oui ! Le refrain est connu et n’a pas tardé à être repris : les rebelles ADF de nouveau à l’attaque !
Comme vous pouvez le constater, le pays est de nouveau est en feu et en sang ! Et cela, à quelques mois des élections. A considérer les déclarations de Corneille Nanga relayées par Lambert Mende sur TV 5, cette recrudescence de la violence sur toute l’étendue de la République semble être voulue pour renvoyer les élections aux calendes grecques.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (dixit Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016 avant d’être assassiné le lendemain).
Vwenge Kaluki
Oicha
©Beni-Lubero Online.





