





Les congolais se demandent pourquoi les massacres et les kidnappings des Nande dans les territoires de Beni et de Lubero laissent-ils indifférente la Communauté Internationale ? Pourquoi les pleurs des Nande n’arrivent-ils pas aux oreilles de l’Occident pourtant représenté en R.D.Congo par les ambassadeurs, la Monusco, les ONG, etc ?
Pourquoi la petite crise du Burundi provoque-t-elle un tollé à l’Union Européenne alors que le génocide des Nande en cours à Beni-Lubero depuis Octobre 2014 n’a jamais fait un objet de débat à l’Union Européenne ou au Conseil de Securité de l’ONU ? Pourquoi le gouvernement des USA n’a jamais demandé à ses ressortissants de quitter Beni-Lubero comme il vient de le faire au Burundi après seulement 90 tués ? En Vemba/Mavivi/ Territoire de Beni, la force d’occupation rwandaise appelée faussement ADF/NALU n’avait-elle pas massacré en un jour de Novembre 2014 plus de 153 Nande, un fait qui n’a pas eu d’échos dans la communauté internationale ? Réponse : Le Burundi comme le Rwanda de 1994, est un foyer où le feu peut s’allumer facilement jusqu’à embraser toute la sous-région et créer ainsi une nouvelle voie au capitalisme prédateur des multinationales minières.
La réponse à toutes les questions ci-dessus est que l’Est de la R.D.Congo est dans la salle d’Op des puissances anglo-saxonnes, de la France, Allemagne, Israël, Belgique, etc. La R.D.Congo souffrirait d’une maladie qu’on appelle « Trop-plein des Minerais de Pointe ». Les grandes puissances voudraient se les partager au bistouri en sacrifiant les populations locales. Ainsi, par exemple, tout Nande ayant son champ ou sa maison au-dessus d’une réserve de cassitérite ou de Coltan, est passible de mort à la machette, la hache, le kalachnikov. Il n’y a pas d’autre peine pour lui que la mort ou l’envoi en errance dans la forêt équatoriale.
Ce génocide des peuples par l’Occident n’est pas le premier dans l’histoire du Congo. Déjà entre 1898 et 1910, à l’heure du télégramme et de la caméra, les belges étaient capables de sacrifier 10 millions des congolais sur l’autel de l’ivoire et du caoutchouc sans que le monde ne s’en offusque. Les télégrammes envoyés du Congo et les photos prises par les caméras étaient gérés dans un circuit fermé. Officiellement, les belges étaient en mission humanitaire et civilisatrice des nègres. Officieusement, ils parlaient d’argent avec les industries du pneu ou d’automobiles.
Mine de la société Canadienne Banro Ressources Corporation à Twangaza au Sud-Kivu, R.D.Congo.
Aujourd’hui, à l’heure de l’internet, de Facebook, et de Whatsapp, l’Occident est entrain de tuer en silence les congolais par millions pour accéder aux minerais de pointe de l’industrie du 21 ième siècle. Les projecteurs des TV du monde inondent l’Occident des faits qui cachent l’implication des multinationales, de l’industrie des armes, des armees des pays voisins dans le génocide des congolais. Plusieurs émissions ou documentaires sur ces TV du monde se limitent aux violences sexuelles, aux catastrophes naturelles, aux malades du HIV/SIDA, etc. Pour se faire entendre sur la scène internationale, il faudrait ainsi que les congolais se re-approprient leur propre histoire, leur destinée et inventent des stratégies de lutte et de communication avec un langage qui arrive vite aux oreilles de l’Occident…
Ce retour des Occidentaux aux pratiques génocidaires des siècles passés date de la grave crise financière de 2008. Au lendemain de cette crise, on a assisté au retour à grands pas des rebellions (Boko Haram, Etat Islamique, ADF/NALU, FDLR, LRA, etc.), de la guerre chaude entre l’Occident et Moscou, des attentats terroristes au cœur des grandes capitales dites jadis les plus protégées du monde, etc. 7 ans après ce retour des pratiques génocidaires, le résultat est là : les économies des pays occidentaux pratiquant l’économie du génocide, reprennent lentement le chemin de la croissance économique.
Avec la balkanisation de la R.D.Congo, ces puissances occidentales espèrent maintenir pour longtemps leur croissance économique actuelle, peu importe les massacres des bébés, des femmes enceintes, des jeunes, les fosses communes, l’éradication de la face de la terre des communautés, et des civilisations entières, etc.
La réussite de ce plan macabre de l’Occident pour la R.D.Congo et pour d’autres pays d’Afrique dépendra des Congolais ou des africains eux-mêmes. Les Congolais comme les africains doivent choisir entre trahir leurs frères pour un intérêt égoïste éphémère ou résister à l’Occident par tous les moyens possibles !
© Beni-Lubero Online
Réflexion de 2010 sur la Balkanisation de la R.D.Congo par Mbaya Mudima
Balkaniser, verbe d’où dérive le vocable balkanisation, au sens politique, veut dire morceler politiquement un pays ou un empire. D’où parle-t-on de la balkanisation de l’Afrique ou du continent noir. Au sens figuré, balkaniser signifie émietter, éclater, atomiser une chose quelconque. Parler du projet de balkanisation de
Projet désigne ce qui est projeté, l’image d’un état ou d’une situation que l’on désire ou pense atteindre, une intention, un dessein, un plan, un programme, une vue, une résolution, une préméditation, ce que l’on se propose de faire. Ainsi, on parle de projet de mariage, de projet de livre, de projet de voyage, de projet de travail, de projet de recherche. Un projet se présente donc comme un processus, c’est-à-dire une chose ayant un point de départ, sa conception, différentes phases ou différents moments d’exécution, lorsqu’il est appliqué, et un point d’aboutissement ou d’achèvement, point qui peut être partiellement ou totalement atteint ou non pour différentes raisons.
La balkanisation de
Où en est ce projet?
L’exercice auquel nous nous livrons dans les lignes qui suivent a pour objectif de répondre à cette question. Mais, auparavant, il faut noter que, bien que les propos de Patrice-Eméry Lumumba ci-dessus remontent aux années 1960, l’idée de balkaniser
Et, le fait de considérer
Venant par plusieurs voies et passant par divers mécanismes et tactiques ayant un cerveau moteur, le projet de balkanisation de
Quel pays du monde donne une partie de ses richesses à un autre pays?
On comprendra pourquoi le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda se comportent à l’égard de
La balkanisation peut avoir deux formes.
Elle peut être géopolitique ou géoéconomique. Il y a balkanisation géopolitique quand une partie d’un territoire ou d’un Etat est démembrée de celui-ci et passe sous le contrôle politico-administratif d’un autre Etat. La ruée des populations rwandaises vers le Nord-Kivu et le Sud-kivu procède des velléités du Rwanda de pratiquer cette forme de balkanisation. La balkanisation est géoéconomique lorsqu’une partie d’un territoire ou d’un Etat, sans être démembrée de ce dernier, est économiquement exploitée par un autre Etat, d’autres Etats, une entité étrangère ou des entités étrangères. Ce qui est le cas pour
Cette déstabilisation se fait avec la complicité de certains congolais vivant à l’étranger et au pays dont certains sont même dans les institutions de l’Etat où ils s’enrichissent au détriment de la population en l’amenant à s’occuper de sa survie quotidienne, et donc à ne pas penser R.D.C. et développement de celle-ci. Pourquoi le gouvernement et le parlement de ce pays ne situent-ils pas la question de la balkanisation de celui-ci au centre de leurs préoccupations? Pourquoi ce parlement donne-t-il l’air d’être distrait au sujet de la question de la double nationalité de certains de ses membres, en majorité rwandais?
Dans le Nord-kivu et le Sud-Kivu, les ressources naturelles, notamment l’or, la cassitérite, le diamant, le coltan, le gaz méthane et le bois sont exploitées par le Rwanda. L’Angola exploite le pétrole de
Venus en RDC pour soutenir le régime de Laurent-Désiré Kabila, les militaires du Zimbabwe pillaient le cobalt et le cuivre de la province du Katanga ainsi que le diamant des provinces du Kasaï-Oriental et du Kasaï Occidental; ceux du Tchad pillaient le café et le bois de la province de l’Equateur et ceux de l’Angola ne manquaient pas leur part dans le pillage des ressources naturelles de
Derrière l’Union européenne,
Ce projet explique le refus de l’Union européenne d’envoyer une force européenne pour instaurer la paix dans la partie Nord-Est de
Soulignons que, plutôt que de le faire aveuglement et pour des raisons de prestige et de paraître en occupant le fauteuil de la présidence tournante de l’une ou l’autre organisation régionale ou sous-régionale africaine: SADC, COMESA, CEEAC, CDAO, l’adhésion à cette organisation devrait obéir au profit qu’entend en tirer son pays ou à la vision du développement de ce dernier. Encore faut-il avoir cette vision. Aussi, si l’idée de former une telle organisation vient de l’extérieur, à l’instar de la relance de
Il n’y a pas longtemps, dans le Sud-Kivu, renforcées par les éléments de FNL-Burundi, les FDLR ont eu des combats atroces avec les FARDC. La finalité de ces combats est la balkanisation de
Les initiateurs du projet de balkanisation de
Le projet de partition de
Il a sa motivation, ses objectifs ou ses résultats attendus et ses mécanismes pour ce faire. Il est en contradiction avec celui de l’Union africaine, qui veut, ne serait-ce que sur papier, tout ce qu’elle fait concrètement n’étant que la prise des résolutions et la production des rapports, bons pour les tiroirs, accélérer le développement de l’Afrique en le reposant sur l’intégration politique et économique, à travers les organisations régionales et sous-régionales qu’elle crée continuellement. Ce projet ne renferme- t-il pas l’idée d’un retour, partiel soit-il, à l’Acte Général de
Faut-il instaurer la paix et la démocratie au Rwanda sur le dos de
CONCLUSION
Le projet de balkanisation de
Ce projet, au plan géopolitique, bute à la volonté des populations congolaises, particulièrement celles du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, de ne voir aucun cm2 de leur territoire leur échapper. Les preuves sont entre autres la lutte menée par les populations de ces deux provinces contre l’envahissement de ces dernières par des groupes ethniques venus du Rwanda et le sort réservé aux éléments de l’armée rwandaise dans les communes de l’arrière-pays de la ville de Kinshasa au moment de la tentative de prise de cette ville par cette armée en 1998.
Ledit projet est suicidaire pour
MBAYA MUDIMBA
Université de Kinshasa
© Beni-Lubero Online





